CAPN 4 de titularisation du 10 décembre 2020 : Confinement et formation
La CAPN de titularisation du 10/12/2020 d’une inspectrice stagiaire a été l’occasion pour les élus CFDT-CFTC d'interpeller la DG et l’ENFiP sur les difficultés rencontrés tant au niveau de la formation initiale que de la formation continue durant ce deuxième confinement. L’alliance CFDT-CFTC Finances publiques a dénoncé le manque d’anticipation de l’administration.
Formation initiale en tout distanciel, formation continue en berne. L’alliance CFDT-CFTC Finances publiques dénonce le manque d’anticipation de l’administration (lire la déclaration liminaire).
La CAP de titularisation d’une inspectrice stagiaire (le 10/12/2020) a été l’occasion pour les élus de la CAPN4 d'interpeller la DG et l’ENFiP sur leur absence d’anticipation d’un second confinement. Depuis le 30 octobre dernier les contrôleurs et inspecteurs stagiaires suivent les cours en tout distanciel. L’ENFiP n’a pas eu le choix, appliquant un confinement décidé par le gouvernement. Mais là où l’ENFIP avait le choix c’était d’anticiper.
Anticiper la mise en place d’outils performants.
Blackboard est venu remplacer Talensoft début novembre. Les stagiaires, dans leur ensemble, semblent apprécier ce nouvel outil. Pour autant, ils en regrettent l’absence d’interactivité, regrettent les conseils en direct du chargé d’enseignement. Ils sont, bien entendu, conscients des difficultés pédagogiques induites par cette situation mais faut-il rappeler que certaines universités ont mis en place des systèmes de visioconférence très performants avec des possibilités d’échange en direct ?
Le télé-enseignement ne transpose pas les méthodes pédagogiques d’un enseignement classique. L'enseignement en distanciel exige des outils performants avec une possibilité de prise en main à distance par les enseignants. Il exige aussi du temps, voire un dédoublement des groupes. Mais pour cela il faudrait augmenter le nombre de chargés d’enseignement. L'alliance CFDT-CFTC dénonce lors de chaque CAP de recrutement de chargés d’enseignement le manque d’ambition de la DFGiP. Mais sans succès. La pandémie actuelle nous donne pourtant raison.
Les stagiaires s’inquiètent pour la seconde partie de la formation, celle relative aux blocs fonctionnels. Cette formation axée sur l’utilisation et la manipulation des applicatifs métiers semble peu adaptée à une formation en distanciel.
Les stagiaires se posent aussi de nombreuses questions sur les modalités techniques des outils utilisés pour les évaluations. Par exemple, les contrôleurs stagiaires sont inquiets concernant l’évaluation à venir et d’éventuelles déconnexions intempestives. Ils s’interrogent sur l’outil et se demandent si le système enregistre en instantané les réponses apportées ou s’il faut sauvegarder en permanence les réponses.
Sur ce point, l’ENFIP s’est voulue rassurante. Tout est mis en œuvre pour que tout fonctionne. L’alliance CFDT-CFTC Finances publiques n’est pas aussi confiante et l’a fait savoir.
Les stagiaires font face à la densité des connaissances à acquérir et à l’alternance journée de cours en visio et journée de cours en autonomie. Certains ont fait savoir que cette alternance serait plus efficace pédagogiquement si elle était organisée par demi-journée. Les élus CFDT/CFTC Finances publiques ont conscience que ces modules étaient configurés pour une formation en mode hybride incluant une journée de présentiel. Mais la pandémie est venue chambouler cette organisation pédagogique qui n’est pas adaptée au tout distanciel.
Les stagiaires qui ont contacté l’alliance CFDT–CFTC Finances publiques se perdent dans ce que certains ont nommé « l’immensité des connaissances à acquérir » ; certains ont des difficultés à identifier les connaissances fondamentales, d’autres y sacrifient soirées et week-ends.
C'est pourquoi, l’alliance CFDT–CFTC Finances publiques veut attirer l’attention de l’ENFIP sur le mal-être de certains stagiaires qui se sentent seuls et qui sentent monter une énorme pression sur leur titularisation.
L’alliance CFDT–CFTC Finances publiques demande à l’ENFIP de leur accorder une attention toute particulière et de s’assurer que tous peuvent recourir, s’ils le souhaitent à des séances de reformulation et de soutien.
Lors des échanges, aucune date de reprise en présentiel n’a été communiquée. La DGFIP et l’ENFiP sont en attente d’instruction de la DGAFP. Pour autant, ces instructions ne seront qu’indicatives et l’ENFiP pourra définir son propre calendrier de reprise, reprise qui au mieux se fera en mode hybride.
Anticiper aussi l’organisation des élections professionnelles.
A ce jour, les stagiaires, faute d’avoir élu un conseil de promotion, n’ont pas pu exprimer leurs ressentis sur la première partie de leur formation.
Or cette expression est nécessaire à double titre. D’abord parce que cette expression leur permet de faire part des difficultés, nombreuses, qu’ils rencontrent. Ensuite parce que cette expression doit conduire l’ENFiP à réfléchir à l’adaptation des cours et des méthodes pédagogiques. Sans ces échanges, aucune amélioration n’est possible.
C’est d’ailleurs pour cette raison que cette liminaire de CAPN peut avoir des allures de liminaire de conseil de promotion.
Après moult échanges et tergiversations, il semble que les élections au conseil de promotion n’auront pas lieu. La solution est de retenir la représentativité des années précédentes. Si ce mode de désignation des membres du conseil de promotion était retenu, alors l’alliance CFDT-CFTC Finances publiques obtiendrait un siège au conseil de promotion des contrôleurs stagiaires et un siège au conseil de promotion des inspecteurs stagiaires.
Précision : L’alliance CFDT-CFTC Finances publiques était favorable à l’organisation d’un vote électronique dans la situation sanitaire actuelle. Mais l’outil de vote électronique proposé par l’ENFIP ne présentait pas toutes les garanties légales et techniques requises.
Anticiper enfin la réflexion sur les formations continues en mesure d’être dispensées en distanciel.
Les attentes, dans le réseau notamment, en matière de formation continue sont importantes.
Les EPLA se sentent les grands sacrifiés de la formation par temps de COVID. Dans les services depuis le 1er octobre, ils n’ont pas pu, pour la plupart, suivre un cursus de formation les destinant à affronter leurs nouvelles missions. Beaucoup sont désemparés et compte sur le soutien de leurs collègues pour faire face à leur mission. Pourront-ils reprendre leur formation continue là où elle s’est arrêtée ? Les CIF et ACIF auront-ils les capacités à les accueillir en 2021 ? Seront-ils identifiés comme prioritaires ? Leur direction locale les laisseront-elles poursuivre ce cursus ? Ils sont en attente de réponses à toutes ces questions.
Les stagiaires de la promotion 2018/2019, ensuite, qui pour la majeure partie doivent s’inscrire dans un parcours de formation complémentaire. Eux aussi s’interrogent sur la possibilité de décliner leurs formations en 2021.
Sur ce point, l’administration a admis le retard pris dans l’identification des stages susceptibles d’être dispensés en distanciel et dans la mise en place d’outil adéquats.
S’agissant des EPLA et des stagiaires de la promotion 2019/2020, l’administration a indiqué qu’ils seraient inscrits prioritairement aux sessions de l’année 2021.
L’alliance CFDT-CFTC Finances publiques est plus circonspecte. En 2021, les EPLA seront considérés comme ayant pris leur poste. Au regard du manque actuel d’effectifs dans les services, pourront-ils matériellement partir plusieurs semaines en formation ? L’organisation du service le leur permettra-t-il ?
Autant il est compréhensible que le premier confinement ait pu prendre de cours notre administration, autant le second confinement était prévisible. L’alliance CFDT–CFTC Finances publiques ne peut que constater et regretter ce défaut d’anticipation dont la première conséquence pèse sur les stagiaires, les chargés d’enseignement mais également tous les personnels de l’ENFIP, administratifs et informaticiens.
L’alliance CFDT–CFTC Finances publiques ne cessera de dénoncer la réduction de la période de formation théorique des contrôleurs stagiaires et des inspecteurs stagiaires qui a pour effet de concentrer et condenser les enseignements fondamentaux alors que le distanciel aurait mérité qu’on laisse du temps aux stagiaires pour les acquérir.
Pour autant, et pour ne pas finir sur note négative, il convient de souligner quelques points positifs :
l'octroi de l’indemnité de stage aux stagiaires vulnérables que nous avions déjà soulignée lors de la précédente CAP
l'autorisation, quand bien même elle intervient tardivement, pour les stagiaires DOMiens de rejoindre leur famille pendant cette période de confinement
les échanges réguliers avec l’ENFIP qui tendent à donner des informations aux organisations syndicales et à chercher en commun des solutions.
Les collègues DOMiens s’étaient vus refuser par l’ENFIP un retour auprès de leurs proches lors de l’annonce du confinement, les responsables des ENFIP arguant de la difficulté de suivre les cours en tout distanciel compte tenu du décalage horaire.
L’alliance CFDT-CFTC Finances publiques est intervenue auprès du directeur de l’ENFIP en évacuant ce point. En effet, certains collègues vulnérables, habitant les DOM, suivent leur scolarité en tout distanciel depuis la rentrée. Aucune difficulté particulière liée à cette situation n’a été soulevée jusqu’à maintenant. L’argument de l’ENFIP n’avait donc aucun fondement. Les stagiaires DOMiens ont donc été autorisés à rentrer chez eux.
L’alliance CFDT-CFTC Finances publiques regrette qu’il ait fallu plusieurs courriels pour dénouer cette situation. Les collègues sont tout de même restés presqu’un mois en attente d’une réponse.
20201210 CAPN4 DL
