ÉPIDEMIE de réorganisations en administration centrale

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Ces dernières semaines, nombre de réorganisations fleurissent. L’administration nous en a présenté certaines, pas toutes. Et force est de constater que les agents sont encore trop peu associés à ces projets qui impactent pourtant très directement et concrètement leur travail.

Selon les chiffres du dernier observatoire interne, seuls 38% des agents de l’administration centrale déclarent se sentir acteurs du changement. Les réorganisations en cours ne font hélas pas exception.

Les boîtes de l’AIFE

A l’AIFE, la réorganisation nous a été présentée comme un simple « mouvement de boîtes » dont l’objectif est de « rationnaliser la structure managériale ». Les agents sont singulièrement absents du projet. La création de deux délégations n’est pourtant pas sans modifier la composition des équipes de travail et la ligne hiérarchique.

Des réunions plénières sont organisées pour présenter ces projets aux agents. Mais cette configuration très verticale ne leur permet pas de s’exprimer librement sur leur travail, ses conditions de réalisation, ses évolutions, mais aussi leurs aspirations et leurs craintes éventuelles et encore moins d’être force de propositions.

La « transformation » de SRH2

Cette réorganisation en cours à SRH2 n’est pas sans susciter également des inquiétudes. Si la démarche qui consiste à donner la parole à tous les agents au moyen d’un questionnaire afin de contribuer à la réalisation d’un état des lieux est assurément positive, la phase suivante de réflexion au niveau des seuls encadrants n’est pas satisfaisante. La CFDT Centrale MEF demande que les agents soient associés à tous les stades des réorganisations qui les concernent et pas seulement à l’état des lieux.

Les agents ne sont pas par principe hostiles au changement, ils demandent à en comprendre le sens, à pouvoir s’exprimer librement sur leur travail, afin de le faire évoluer concrètement, et à obtenir des garanties qu’ils seront bien traités. Ils demandent à être reconnus dans leurs compétences, leur expérience et leur implication et à être force de proposition.

La brutalité au Sircom

Une réorganisation qui ne dit pas son nom est par ailleurs à l’œuvre au SIRCOM depuis l’arrivée de la nouvelle hiérarchie, il y a quelques semaines. La CFDT Centrale MEF réclame que la finalité et les modalités de cette réorganisation soient présentés, discutés et soumis au CSAC.

Sur la méthode, tout semble déjà décidé et les agents sont mis devant le fait accompli, avec brutalité. Un curieux questionnaire qui débute par la question « Si vous deviez donner un adjectif pour qualifier votre état d’esprit au travail, ce serait… »…et finit par « Quel est votre héros préféré ? Pourquoi ? » interroge. Quel est le but de ce type de questions ? Comment les résultats ont-ils été exploités ? Le secrétariat général a-t-il validé de telles méthodes ? 

Le séminaire du service qui s’est tenu le 17 décembre, apporte de premières réponses inquiétantes. En résumé, le message de la cheffe de service est glaçant : soit les agents  montent dans le train motivés, soit ils restent à quai et envisagent une autre alternative pour leur carrière. Cela révèle une maltraitance décomplexée. 

La CFDT Centrale MEF exige que cette réorganisation soit suspendue, et que les agents soient respectés, associés à la réflexion et aux choix qui les concernent. L’administration s’y est engagée lors du CSAC du 11 décembre. Cet engagement doit être tenu.

Le dialogue professionnel n’est pas une option pour la CFDT

Les réorganisations de services sont souvent sources d’incertitude et d’anxiété. La CFDT défend une approche où les agents ne subissent pas les décisions, mais y contribuent activement. Cela passe par des espaces informels d’échange, où les idées et les inquiétudes peuvent s’exprimer librement, sans crainte de perdre son poste. Le dialogue permet d’anticiper les changements, de les rendre plus acceptables et, surtout, de concilier l’intérêt des agents et celui du service. Les réorganisations doivent être menées de manière transparente et participative. 

Le dialogue professionnel et l’intelligence collective ne sont pas des concepts abstraits. Ils sont les outils concrets d’une transformation du travail qui place l’humain au centre.

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