
Comité de suivi du transfert des taxes d'urbanismes du 20 octobre 2023
La 6e réunion du comité de suivi relatif au transfert de la liquidation de la taxe d’aménagement s’est tenue le 20 octobre 2023. Sans grande surprise, la direction générale n'a pas apporté de réponses aux difficultés techniques rencontrées, ni de solution au manque d'attractivité de la DGFiP pour les agents des directions départementales des territoires

Un transfert encore à la peine faute d’un système d’information et d’applicatifs opérationnels
Le comité de suivi a porté pour l’essentiel sur la présentation du processus de traitement des taxes d’urbanismes (TU) par la DGFiP. Les applicatifs SURF, GESLOC et GestionTU qui constituent l’environnement de gestion des TU n’étant pas à ce jour pleinement opérationnels, les organisations syndicales ont rappelé les difficultés rencontrées et portées l’inquiétude des agents en charge de la mission mais également des collectivités bénéficiaires des TU.
À ce jour, très peu de dossiers ont été pris en charge au niveau des services fonciers (4000) et une dizaine seulement d’une mise en recouvrement. Si la DGFiP indique que l’exigibilité de la taxe d’aménagement (TAM) à l’achèvement des travaux conduit à cette situation, elle reconnaît également avoir dû « stocker » des fiches dont les services seront bientôt destinataire pour un traitement qui s’annonce massif.
La CFDT et la CFTC ont à nouveau insisté sur la fragilité des services fonciers soumis, comme le reste de la DGFiP, à des suppressions d’emplois massives depuis 15 ans et à des restructurations successives difficiles à absorber faute des moyens humains et avec des outils pour le moins perfectibles. Le transfert de la fiscalité de l’urbanisme ne fait qu’amplifier le malaise. Depuis un an un même constat : des fiches introuvables, un outil pas opérationnel, ce qui génère beaucoup d’appels des contribuables et des difficultés croissantes pour des services déjà engorgés par les problèmes découlant de la mise en œuvre de l’obligation déclarative d’occupation des locaux et les incompréhensions causées par GMBI.
La DGFIP nous a assuré être bien consciente de la complexité de l’opération et des difficultés des services. Elle a précisé qu’elle mettait tout en œuvre pour assurer la transparence et qu’elle faisait tout son possible pour apporter des solutions. Il y aura manqué des certitudes et une stratégie claire de sortie du tunnel.
Transferts d’emplois et transferts d’effectifs : l’attractivité perdue de la DGFiP
Avec 159 emplois transférés au 1er septembre 2023 pour seulement 77 agents du MTECT ayant choisi de suivre leur mission, et 115 emplois transférés au 1er septembre 2024 pour seulement 36 agents prêts à suivre leur mission à ce stade, on ne peut que constater un certain échec de cette opération de « transfert de mission » en matière de ressources humaines. Ni le MTECT ni la DGFiP n’ont su convaincre du bien-fondé de ce transfert et de l’intérêt pour les agents du MTECT d’y prendre part.
Il a été rappelé le peu d’attractivité et peu d’enthousiasme des agents des DDT (directions départementales des territoires) à rejoindre les DDFIP (directions départementales des finances publiques) : Quelle motivation pourraient avoir les agents des DDT à rejoindre une administration à la culture bien différente, qui subit de nombreuses restructurations difficiles et qui leur offre pour perspective l’exercice de nouvelles missions inconnues en plus de leurs anciennes missions transformées, dénaturées et structurées par un flux « machine, en perdant au passage de la rémunération ?
Sur l’insatisfaction concernant les postes proposés aux agents issus du MTECT, il nous a été réaffirmé que les agents DDT intègrent les services fonciers et qu’ils ont vocation à réaliser l’ensemble des missions des services fonciers – sauf les missions topographiques – et que ce point était bien précisé sur les fiches de postes.
En outre, des constats plutôt négatifs quant à l’accueil réservé aux agents arrivant du MTECT sont faits, avec notamment des formations ne permettant pas de s’approprier les outils et des formateurs n’ayant parfois même pas pu les mettre en œuvre, des comptes Chorus non créés, l’absence de téléphone professionnel … Avec déjà 5 agents du MTECT ayant sollicité un « droit de retour », on peut considérer que si l’attractivité de la DGFiP est mise à mal, sa capacité à séduire les nouveaux arrivants l’est tout autant.
Côté MTECT, l’Administration s’est engagée à se rapprocher des DDT où des difficultés sont apparues comme des mobilités quasi forcées pour des agents ne souhaitant pas rejoindre la DDFIP.
La CFDT et la CFTC ont réitéré la demande d’une analyse précise sur les difficultés de recrutement, et quelles sont les solutions proposées par la DGFIP : Proposer les postes non pourvus par des agents du MTECT aux agents DGFIP sans recrutements supplémentaires alors que la DGFiP connaît déjà un niveau de vacances d’emplois très élevé, multiplier le recours à des contractuels comme elle le fait de plus en plus souvent ? La DGFiP a recruté 127 vacataires pour 1 an afin de faire face aux difficultés rencontrées. C’est une solution inacceptable alors qu’il s’agit d’assurer aux services fonciers des moyens pérennes pour exercer leur mission de service public.
Pour les 5 agents du MTECT ayant déjà souhaité réintégrer leur administration, si la DRH du MTECT a reconnu des difficultés à les repositionner du fait de la suppression de leurs emplois lors transfert, elle a assuré que tout serait fait pour les accompagner et qu’une solution serait trouvée pour chacun.
Plus généralement, concernant le droit au « remords », il nous sera répondu que les postes n’existant plus, un agent qui voudra revenir dans sa direction d’origine ne pourra pas revenir sur son poste mais que sa situation sera étudiée avec un regard bienveillant.
Résumé du diaporama support
Le volet métier
La phase 1 du transfert
La phase 2 du transfert
La procédure de transfert phase
Les enquêtes en cours au sein du MTECT
1 – Le volet métier – mise en production du module Gestion TU :
Le module « GestionTU » a été mis en service le 23 février 2023. Les autorisations d’urbanisme (AU) sont chargées depuis le flux Sit@del transmis mensuellement par le MTECT (Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires). L’Administration a affirmé qu'après avoir placé initialement en attente les flux d'AU, le stock est aujourd’hui résorbé et que les flux sont désormais chargés mensuellement. Pourtant seulement 4 000 déclarations avaient été réceptionnées à la date du comité de suivi... et moins d'une vingtaine de titres avaient été émis à cette date.
Un simulateur de taxe d’aménagement reste accessible au MTECT jusqu’à la fin de l’année 2023 avant d’être mis en ligne sur le site Impôts.gouv.fr.
2 – La phase 1 – Transfert au 1er septembre 2022
Phases | Date d’effet | Nombre de postes ouverts | Caractéristiques | Etat des opérations |
N°1 | 1er septembre 2022 | 16 | Chargés de mission à la préfiguration Agents de catégorie B | Achevées – les 16 agents ont rejoint les services de la DGFIP |
N°2 | 1er septembre 2023 | 159 | Agents de catégories B et C | Achevées – 77 agents du MTECT ont rejoint les services de la DGFIP |
N°3 | 1er septembre 2024 | 115 | Agents de catégories B et C | En cours – 36 agents du MTECT ont été retenus pour rejoindre les services de la DGFIP |
15 agents ont été détachés dans le corps des contrôleurs des finances publiques et une affection a été effectuée par le secrétariat général des ministères économiques et financiers (SG-MEF). Un complément indemnitaire d’accompagnement a du être mis en œuvre pour 3 agents.
Un groupe de travail des chargés de mission à la préfiguration a été mis en place en mai 2022 et s’est réuni 6 fois. La DG a indiqué que la première réunion a permis de « co-construire » la lettre de mission cadrant l'activité des 16 agents « préfigurateurs » afin de préparer au mieux leur arrivée dans le service et de faciliter la création d’une communauté des chargés de mission.
3 – La phase 2 – Transfert au 1er septembre 2023 :
Le calendrier initial a été ajusté.
Pour rappel
1er septembre 2023 : prise de poste en MAD et journées d’accueil des nouveaux arrivant avec la mise en place du parcours de formation.
Octobre/novembre : gestion administrative du transfert en vue des détachements ou PNA au 01/01/2024.
1er janvier 2024 : affectation, au choix des agents, en PNA ou détachement dans les corps d’accueil de la DGFIP ; Sur les 77 agents affectés, 4 ont opté pour la PNA, les 73 autres ont choisi le détachement.
Depuis le 1er septembre 2023, 6 agents sur 93 ont fait savoir qu’ils souhaitaient réintégrer leur ministère d’origine. L’Administration nous a affirmé mettre tout en œuvre pour accompagner au mieux ses agents et que des échanges sont en cours avec les DDT concernés pour organiser le retour des agents.
4 – La procédure de transfert au 1er septembre 2024
La procédure d’information et l’initialisation du processus a été engagée dès janvier 2023 pour une prise de poste effective au 1er septembre 2024.
Le manque d’attractivité a été une nouvelle fois démontré : sur 115 emplois transférés, seuls 36 candidatures ont été réceptionnées. Les emplois non pourvus par les agents MTECT auront vocation à être occupés par des agents DGFIP et ce, sans création d’emplois.
Il nous sera rappelé qu’il s’agit de transferts de postes lié à un besoin pérenne généré par le transfert. Le renfort serait assuré par des vacataires, ce qui est inacceptable en ce qui concerne des emplois pérennes devant être occupés par des fonctionnaires sous statut disposant de la formation nécessaire pour assurer le service public de qualité que nous exigeons et que les usagers attendent de la DGFiP.
5 – les enquêtes en cours au sein du MTECT
Deux enquêtes ont été engagées cet été :
L’une par la DGALN sur le stock des demandes d’autorisation d’urbanisme demeurant de la compétence du MTECT afin d’envisager des pistes de mutualisation
La seconde par la DRH visant à estimer le nombre d’agents affectés sur des missions de fiscalité à l’issue du processus de transfert au 1er septembre 2024 afin d’organiser les démarches d’accompagnement du CMVRH.
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La DRH s’est engagée à réunir le Cosui dans un délai relativement court, au plus tard début 2024.