Campagne IR 2025 : la CFDT Finances publiques dresse un premier bilan
Si le 20 mai a marqué la date limite pour le dépôt des déclarations papier, la campagne de l’impôt sur le revenu (IR) se poursuit jusqu’au 5 juin dans les derniers départements. L’occasion pour la CFDT Finances publiques de faire un premier point d’étape.

Une campagne sous tension
Le vote tardif de la loi de Finances 2025 a plongé les agents de la Direction générale des Finances publiques (DGFiP) dans une situation particulièrement tendue. Agents des Services des impôts des particuliers (SIP), informaticiens, personnels des bureaux métiers : tous ont dû s’adapter dans l’urgence pour intégrer les nouvelles dispositions fiscales. Et ce dans un contexte de réduction continue des effectifs (lire notre analyse sur la baisse des emplois à la DGFiP).
Lors du lancement de la campagne le 10 avril, la Ministre a salué le professionnalisme des agents, mais est restée silencieuse sur les conditions de travail dégradées dans lesquelles cette mission est assurée depuis plusieurs années.
Des équipes toujours autant mobilisées
Malgré les contraintes, les agents ont une nouvelle fois répondu présents. Ils ont assuré la campagne avec rigueur et engagement, face à une demande toujours soutenue des usagers.
En effet, si la déclaration en ligne s’est imposée au fil des années, environ 10 % des foyers fiscaux optent toujours pour le format papier, souvent par crainte d’erreurs. Cette réalité rappelle que la dématérialisation ne rime pas toujours avec simplification — ni pour les usagers, ni pour les services.
Une charge de travail toujours plus lourde
L’accueil mobilise toujours aussi fortement les équipes des SIP confrontées à un flux constant de sollicitations. Les Centres de contact, rapidement saturés, redirigent une partie des appels vers les SIP - contraints de réaffecter des agents à des permanences téléphoniques au détriment parfois de leurs propres appels internes. Une organisation qui pourrait fonctionner… si les services n’étaient pas déjà fragilisés par des suppressions massives de postes, fondées sur des gains de productivité encore hypothétiques (voir notre article sur l’accueil à la DGFiP).
Label Services Publics+ : une reconnaissance qui interroge
L’obtention d’une « médaille d’argent » dans le cadre du label Services Publics témoigne de l’engagement des agents, notamment ceux mobilisés sur la campagne téléphonique . Le taux de satisfaction s’élève à 82 % selon le baromètre Delouvrier, les usagers soulignant trois points forts qui ne doivent pas faire oublier les difficultés rencontrées sur le terrain.
Des usagers satisfaits
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74% La courtoisie des agents
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67% La réactivité des agents
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64% La disponibilité des agents
Un démarrage chaotique
- L’envers du décor révèle une campagne lancée dans la précipitation :
- Des services en sous-effectif chronique, aggravé par les congés scolaires au moment du lancement
- Des plateformes téléphoniques saturées, submergées par le volume d’appels
- Une communication mal synchronisée : les déclarations papier ont été envoyées dès le 28 mars, alors que la campagne n’était pas encore officiellement ouverte. Les agents, eux, ne disposaient ni de la brochure pratique (reçue plus tard et parfois en nombre insuffisant), ni n’avaient accès à la déclaration préremplie
Résultat : un afflux massif de courriels et de visites au guichet, dans une période où les effectifs étaient déjà réduits.
Pour les missions d’accueil à la DGFiP, la CFDT Finances publiques revendique :
- Une formation de qualité spécifique pour les agents d’accueil, qu’ils soient fonctionnaires ou contractuels
- Une revalorisation et un élargissement de la prime d’accueil à tous les agents en contact avec le public (1er et 2nd niveau)
- La revalorisation de la prime ACF "assistance usagers"
- L'amélioration des conditions de travail
- La garantie de la proximité du service public, en mettant fin aux fermetures de services et à la rupture du lien physique avec les usagers