Baisse des emplois à la DGFIP, faire la transparence sur ce qui nous attend.

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En 2025, la litanie des baisses d'emplois à la DGFIP a repris. La création de Centres de Gestion Financières (CGF) et les transferts de missions en provenance d'autres administrations ne suffiront pas à masquer l'évaporation des agents de notre administration.

C'est dans le réseau que ces pertes se ressentent le plus durement car, comme à l'accoutumée, la direction générale a fait le choix de ventiler ces suppressions d'emplois en épargnant les services centraux. Pour vous en rendre compte, la CFDT Finances Publiques vous propose une cartographie dans cet article.

Au delà, et dans la perspective de la revue des missions menée actuellement par le gouvernement, notre direction générale doit faire la lumière sur l'avenir qu'elle envisage en matière d'implantation et d'organisation locale de notre administration.

Des suppressions d'emplois qui touchent tout le territoire

Carte de la france détaillant par département l'évolution des effectifs de la DGFiP entre 2024 et 2025
Carte de la france détaillant par département l'évolution des effectifs de la DGFiP entre 2024 et 2025 Source : exercice emplois 2025 (CSAR avril 2025)

En décrétant l’état d’urgence budgétaire à la mi-avril, le ministre de l'Economie et des Finances a donné le ton pour les années à venir en matière d'emplois. La CFDT ne peut être sereine sur la tournure que prendront les évènements quand elle constate que la DGFIP ne parvient plus, et ce depuis de nombreuses années, à remporter les arbitrages budgétaires susceptibles de préserver ses forces vives.

Ce constat n'est pas que le nôtre. Lors d'une rencontre des organisations syndicales le 6 mars dernier avec la ministre des Comptes publics, cette dernière avait reconnu que la DGFIP ne pouvait plus être seule à absorber les suppressions de postes concédant que la situation n'était plus soutenable. Tout comme l'avait fait son prédécesseur Gabriel Attal en son temps ...

Une baisse d'emplois imposée par le législateur

  • - 550 ETP en 2025 C'est la baisse d'équivalent temps plein (ETP), c'est à dire d'emplois, prévue par la loi de finances

  • + 198 ETP transférés C'est le nombre d'emplois transférés depuis d'autres administrations à la DGFiP pour de nouvelles missions

  • - 13 896 ETP en 10 ans C'est la perte cumulée d'emplois imposée par les lois de finances successives depuis 10 ans !

La revue des missions actuellement entreprise par le gouvernement impactera a priori notre administration : ira-t-on vers une diminution de ces dernières ou au contraire vers une accélération du transfert de missions extérieures vers la DGFIP ? (voir notre article sur l'agence de service et de paiement)

Régalienne,la DGFiP ne saurait avoir la vocation d'un consortium. Elle présente de plus en plus de difficultés à maintenir une taille critique au niveau local : quasiment un tiers de nos directions locales tourne avec moins de 400 agents (30 sur 101 DR/DDFIP). Nos dirigeants en auront-ils conscience lors des prochains projets de loi de finances ? Il est permis d'en douter au regard de l'absence de retenue au moment de sabrer dans nos effectifs sur la décennie écoulée.

Plus largement, la CFDT redoute une démarche de baisse des effectifs déconnectée du terrain. La méthodologie d'affectation des emplois de notre administration, la MAGERFIP, est en effet amenée à évoluer sous l'influence d'un rapport de l'IGF de 2023 intitulé "Le pilotage des emplois de la DGFiP". Les amortisseurs jusqu'ici inclus dans cette méthode vivent sans doute leurs derniers instants rendant inéluctable, si rien n'est fait, l'anémie des petites directions. Celles-ci se retrouveront ainsi deux fois victimes de la métropolisation de ces dernières décennies.

La répartition des pertes et créations d'emplois par type de direction

  • + 58 ETP pour la centrale Cela inclut les services centraux de la DG, les SCBCM et l'ONAF

  • - 15 ETP pour les DNS DISI, DIRCOFI, etc

  • - 398 ETP pour les DR/DDFIP ... C'est - 567 ETP en évolution nette auquel il convient de rajouter 169 ETP transférés

La diminution des effectifs dans les directions déconcentrées sera d'autant plus importante que le réseau n'est en rien sanctuarisé lors de la répartition des pertes d'emplois. Cette réalité est celle de la DGFIP depuis sa création, la CFDT en veut pour preuve cette représentation cartographique de la perte des emplois dans notre réseau depuis dix ans.

L'ensemble du réseau perd des effectifs depuis 10 ans

Carte de la france détaillant par département l'évolution des effectifs de la DGFiP sur dix ans
Carte de la france détaillant par département l'évolution des effectifs de la DGFiP sur dix ans Sources : exercices emplois 2016 et 2025 (CSAR Avril 2025)

Aussi la CFDT Finances Publiques revendique :

  • Une halte des suppressions d'emplois à la DGFIP

    L'exemplarité de la DGFiP ne peut se juger à sa propension à supprimer des emplois pour le reste de la fonction publique d'Etat. Notre ministre de tutelle doit porter ce message et obtenir les arbitrages qui nous protègent dans l'exercice de nos missions.

  • Une concertation quant à l'application de la revue des missions à la DGFIP

    La transformation des missions de notre administration doit être traitée dans le cadre du dialogue social. Fidèle à ses valeurs, la CFDT ne fait pas l'impasse sur les instances de ce dernier et répondra présente pour protéger nos missions et surtout nos emplois.

  • Une allocation plus équitable des emplois entre directions

    Si les implantations d'emplois doivent répondre aux enjeux des territoires, ces derniers ne sont pas que financiers. L'éventail minimal des missions d'une DDFIP suppose une taille critique que de plus en plus de directions n'atteignent plus.

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