Postes au choix, directions fermées, double mouvement : trop, c’est trop !

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Mutations 2025 : la coupe est pleine.

Entre la fermeture croissante de directions, l’opacité des recrutements sur postes au choix tant au plan national que dorénavant au plan local, et les effets délétères du double mouvement stagiaires/titulaires, les inspecteurs sont les grands perdants d’un système de plus en plus verrouillé. 

Derrière les chiffres, des réalités humaines ignorées. 
Des priorités en attente, des affectations incohérentes d’une année sur l’autre empêchant toute stratégie, des collègues en souffrance… et une administration sourde à nos propositions concrètes. 

Nous tirons la sonnette d’alarme et exigeons plus de transparence, d’équité et de dialogue. 

Si les CAPN de mutation ont été supprimées et ce, malgré notre opposition, la réunion post-mouvement qui s’est tenue ce jeudi 15 mai a permis d’alerter l’administration sur des situations particulières afin de revoir les affectations de collègues qui font face à de grosses difficultés. 

En préambule de cette réunion, l’alliance CFDT-CFTC a dénoncé la décision unilatérale de l’administration de supprimer le mouvement local des inspecteurs qui subissent aujourd’hui un recrutement local au choix et au fil de l’eau. 

Quelques chiffres pour commencer  

A l’issue du mouvement général de mutation 2025, 11 directions sont complètement fermées (contre 5 en 2024 et 1 en 2023). Des inspecteurs sont encore en attente de rapprochement sur 19 directions (contre 10 en 2024 et 16 en 2023).  

Bon à savoir

19 directions fermées

Aucun inspecteur stagiaire de la promotion 2025-2026 ne pourra obtenir l’un de ces 19 départements sauf s’il bénéficie d’une priorité absolue (carte invalidité mention invalidité). 

Globalement 54% des demandes de mutation sur postes au choix ou sur le mouvement général ont obtenues satisfaction sur l’un des vœux. Ces chiffres cachent des disparités.   

Le mouvement général 

1 242 inspecteurs –ont déposé une demande pour participer au mouvement de mutation au 1er septembre 2024. 566 ont obtenu une mutation. 86 % des inspecteurs mutés ont obtenu satisfaction sur l’un de ses trois premiers vœux. Ce taux était de 84% en 2024 et 88% en 2023. 

Seuls 64 % des 729 demandes de mutation avec priorités ou critères supplémentaires ont obtenu leur vœu prioritaire. En 2024, ils étaient 84 %. Le nombre de directions fermées expliquent cette situation. 

Les postes au choix 

2 125 inspecteurs ont candidaté sur des postes au choix au niveau national (contre 1 668 pour des demandes de mutation classiques). 747 ont obtenu un poste selon ce mode d’affectation, soit 35% de taux de satisfaction (contre 37% en 2024 et 36% en 2023). 

Moins d’affectations d’office  

3 lauréats de l’examen professionnel ou promus par liste d’aptitude ont été affectés d’office en 2025 (contre 11 en 2024 et 6 en 2023).  

Faut-il en conclure que c’est positif ? Rien n’est moins sûr. L’alliance CFDT-CFTC a relevé que nombre d’entre eux avaient obtenu une affectation qui ne faisait pas partie de la short liste de leurs premiers vœux. Quand un contrôleur lauréat ou promu inspecteur obtient son 26e vœu, il n’est certes pas affecté d’office mais y a-t-il concrètement une différence ? On peut légitimement se questionner. Il nous sera répondu que c’est un risque que l’on court quand on obtient une promotion (“c’est l’jeu ma pov’lucette” !) mais vouloir concilier vie personnelle et vie professionnelle est tout aussi légitime.  

La CFDT Finances publiques peut vous accompagner au moment de la rédaction de votre demande de mutation. N’hésitez pas à demander conseils à nos militants locaux, ils sauront vous aider et vous orienter. 

Les postes au choix comme norme plutôt que comme exception 

Le recrutement au choix national 

Cela n’aura échappé à personnes, de plus en plus de poste au choix sont proposés aux inspecteurs. Au niveau national, les demandes de mutations portent pour plus d’un tiers d’entre elles sur des postes au choix et représentent in fine plus d’un quart des mutations. 

Mais là où cela pose un problème, c’est la prise en compte des priorités. De nombreux collègues inspecteurs n’ont pas été retenus sur des postes au choix alors qu’ils bénéficiaient d’une priorité. Comment s’assurer qu’ils ont été écartés pour des raisons légitimes, à savoir que leurs compétences n’étaient réellement pas celles attendues pour le poste convoité ? Les recruteurs n’ont à ce stade pas l’obligation de justifier leur choix mais quand le sujet concerne des collègues venant des collectivités d’Outre-Mer, notre alliance exige une totale transparence. 

A noter

Une exception à la règle

La Nouvelle-Calédonie n’a pas pourvu l’ensemble des postes proposés. L’instabilité de la situation politique, sociale et économique n’est pas étrangère à cette situation. 

Le recrutement au choix en local 

Pour ceux qui ont la chance d’avoir obtenu une demande de mutation au mouvement national, il leur reste maintenant à rédiger CV et lettre de motivation pour obtenir un poste au choix en local.  

Les premiers retours de recrutement en local sur des postes au choix ne sont pas encourageants. Des collègues nous ont informés qu’ils avaient eu le sentiment de passer un oral de concours. Recruter ne s’invente pas, c’est tout un métier. Les cadres de la DGFIP y sont-ils suffisamment formés ? Rien n’est moins sûr et le déploiement de toute une panoplie de guides ne garantit aucunement cette compétence. 

Pour aller plus loin, lire Mobilité et recrutement à la DGFiP : la déconstruction du statut continue 

Le double mouvement titulaires / stagiaires ou les raisons de la colère   

Comme chaque année, les affectations de stagiaires, parfois en masse, dans les directions locales ont pour conséquence néfaste de fermer ces directions à un certain nombre de titulaires. Le Var, pour ne citer que ce département, en est un exemple pour 2025 : 18 stagiaires y ont été affectés en octobre 2024 et seuls 6 inspecteurs titulaires ont pu y rentrer en rapprochement laissant 7 inspecteurs avec priorité aux portes du département.  

Nous avons fait des propositions concrètes en matière de mobilité lors des groupes de travail sur les LDG mobilités sans être entendus. Or ces propositions pourraient atténuer les effets pervers de ce double mouvement. La DG n’a toujours pas daigné y réfléchir (à ce sujet, lire CFDT - Mutations ou le jeu de l’équilibriste). 

L’origine de tous ces maux ne serait-elle pas la réforme de la formation initiale ?  

L’affectation des inspecteurs stagiaires dès le mois d'octobre pour « professionnaliser la formation » – formation qui au passage est parfois bafouée par les directions locales qui affectent les agents comme elles l’entendent, sans tenir compte de leur spécialisation – a engendré le double mouvement avec des « saturations » de directions pour affecter des stagiaires au détriment des mutations des titulaires. 

Il est certain que la situation des emplois au moment de la confection par les bureaux RH de Centrale du mouvement des stagiaires est différente de celle au moment de la confection du mouvement des titulaires. Mais comment expliquer à un titulaire sans priorité qu’il n’a pas obtenu satisfaction mais que le département qu’il a demandé sera pourvu (et peut-être même bouché ?) à l’automne par quelques-uns des plus de 1 000 stagiaires que la DG devra affecter ? 

Tant de situations pourraient être résolues par une réflexion sur l’articulation des Lignes Directrices de Gestion (LDG) avec la formation initiale…

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