Echelons spéciaux aux AFIPA et IDIV HC : les OS feraient un « blocage culturel » sur la rémunération au mérite version DGFIP !
La DG s’empare de la philosophie du mérite voulue par le gouvernement et, paraît-il, tant espérée par les personnels.
C’est cette approche qui a présidé au groupe de travail du 20 octobre qui présentait le bilan des attributions des échelons spéciaux prévus par PPCR. Cependant, entre le mérite et l’approche purement comptable, nous avons trouvé …la mesquinerie !

Echelons spéciaux ? oui mais contingentés
La DG s’entête à limiter le potentiel des attributions d’échelons spéciaux à 20% des grades AFiPA et à 15% des grades IDIV HC alors qu’il faudrait faire ces calculs à partir de l’ensemble du corps des A. La DG, une fois encore fait une interprétation restrictive des textes quand la logique Fonction Publique est de se centrer sur le corps et non sur le grade. Cette logique s’applique d’ailleurs aux administrateurs de l’Etat pour lesquels toute notion de contingentement des accès à l’échelon spécial a été supprimée. Mais il est vrai que notre administration excelle dans la géométrie variable.
L’Alliance CFDT-CFTC réclame la levée du contingentement pour tous les grades.
Des indices de fin de carrière attribués au mérite
La DGFIP veut aussi porter haut et fort le mérite et user de tous les leviers, y compris lorsque ceux-ci consistent en l’attribution de 10 points d’indice de fin de carrière. Car il faut les mériter ces 10 points d’indice brut et jusqu’au bout !! Et plaire à son directeur jusqu’au bout du bout. En témoignent les échanges nourris lors de l’étude de la proposition de l’administration de transférer les points d’indice du vivier 1 (attribution en fin de carrière moyennant engagement de départ dans les 6 mois) au vivier 2 (indices attribués au mérite) pour donner soi-disant plus de poids au mérite. Le président du groupe de travail n’a pu que constater le « blocage culturel » quasi unanime des OS à cette conception de reconnaissance du mérite.
Sachant que les départs à la retraite de ce grade seront conséquents d’ici 2025, ils seront donc nombreux les collègues en fin de carrière à ne pas se voir remercier de leur investissement de toute une vie professionnelle : circulez les Anciens, il n’y a rien à espérer, pas un même un euro !!
Ce n’est pas tant l’impact financier de la mesure qui est préoccupant - l’équivalent d’une baguette de pain par jour - mais plutôt la conception même du dispositif totalement déconnecté de l’humain, sans aucune prise en considération de son impact psychologique.
Quand la DGFIP déclare se préoccuper de son attractivité, elle déconsidère ses cadres avec des mesures contreproductives qui ne feront que des déçus : les IDIV HC proches de la retraite qui se verront privés des acquis de PPCR, les 165 « IDIV HC méritants » qui apprécieront la valeur que la DGFIP porte à leur mérite sans compter tous les autres qui ne seront pas reconnus méritants !
Et le respect des personnels dans tout ça ?
Le dispositif et quelques chiffres -> L’échelon spécial (ES) est attribué aux AFIPA dans la limite de 20% de la population totale des AFIPA, soit 268 ES, répartis sur deux viviers
92 ES ont été distribués aux AFIPA en 2021, 86 ES en 2022 dont 4 ES au vivier 1. -> L’échelon spécial est attribué aux IDIV HC dans la limite de 15% de la population totale des IDIV HC, soit 323 échelons en 2021 et 330 en 2022. L’ES était orienté jusqu’à ce jour sur la fin de carrière. En 2022, la DG estime pouvoir attribuer 309 ES sur les 330 dont elle dispose. A noter : en 2022, 12 avis défavorables ont été émis contre 6 en 2021. Evolution du dispositif : la DG entend répartir les indices entre les cadres partant à la retraite dans l’année (vivier 1) et les cadres méritants (vivier 2) respectivement à 50/50 en 2023, 40/60 en 2024 et 30/70 en 2025. |
Seule concession, devant le refus quasi unanime des OS, la DG qui maintient sa position selon sa conception du dialogue social, a proposé de faire un bilan de la mise en œuvre du dispositif dès 2024.