DGFIP : POUR UNE POLITIQUE DU HANDICAP À LA HAUTEUR DES ENJEUX !

  • Handicap
  • Conditions de vie au travail

La DGFIP a présenté le 31 octobre son plan d’action Handicap pour la période 2026-2027. Il s’agit pour la DGFIP de relever le défi d’adapter l’environnement de travail de 6300 agents qui déclarent un handicap.

Lors de la première réunion, nous avions porté nos revendications. Lire Handicap et inclusion à la DGFiP : des ambitions à concrétiser | CFDT

Cette seconde rencontre aura été l’occasion de rappeler nos revendications en matière de handicap et de politique d’inclusion à la DGFIP.

Pour notre alliance le handicap ne se résume pas à des ajustements techniques de postes de travail. Prendre en compte les situations de handicap exige une transformation globale, cohérente et durable de nos pratiques. L’inclusion ne peut pas se résumer à un plan d’actions, elle est une réalité vécue au quotidien par de nombreux collègues et dans tous les services de la DGFIP.

La CFDT Finances publiques et la CFTC DGFIP ont souligné les ambitions de ce plan mais de nombreux sujets restent en suspens.

Pour la CFDT Finances publiques et la CFTC DGFIP, ce n’est qu’en abordant ces enjeux que la déclinaison du plan d’action Handicap pourra véritablement prétendre avoir atteint ses objectifs.

Une politique du handicap ambitieuse doit s’articuler autour d’une formation initiale accueillante pour les stagiaires en situation de handicap

Or, nous constatons que trop de collègues, qu’ils aient déclaré ou non leur handicap à l’entrée en formation, se retrouvent en difficulté, voire en échec, et voient leur dossier examiné en CAPN.

Pour l'alliance, il devient urgent de s’interroger collectivement sur leurs parcours de formation et d’étudier, avec eux, les mesures concrètes à mettre en œuvre.

Oser affirmer que les critères de réussite pensés pour les valides ne peuvent être probatoires pour nos collègues en situation de handicap est un non sens.

Reconnaître que les conséquences matérielles, logistiques et psychiques de la scolarité n’ont pas le même retentissement pour ces collègues, et que l’égalité des chances passe par une adaptation structurelle et systémique de nos dispositifs.

Notre alliance attend une véritable (r)évolution :

  • Celle d’oser affirmer que les critères de réussite pensés pour les valides ne peuvent être probatoires pour nos collègues en situation de handicap ;

  • Celle de reconnaître que les conséquences matérielles, logistiques et psychiques de la scolarité n’ont pas le même impact pour ces collègues, et que l’égalité des chances passe par une véritable adaptation structurelle et systémique de nos dispositifs de formation initiale.

S’il est essentiel que les collègues en situation de handicap acquièrent les fondamentaux nécessaire à leur évolution dans notre administration, il est impensable de leur imposer toute la densité d’une formation initiale « classique », notamment en ce qui concerne son volume horaire.

Adapter les contenus, les rythmes et les modalités d’évaluation est une condition indispensable pour garantir une formation inclusive et réellement équitable.

Une politique du handicap ambitieuse doit s’articuler autour d’un accompagnement personnalisé lors du recrutement et tout au long de la carrière

Certains axes du plan d’action Handicap constituent des avancées concrètes, comme l’octroi d’une journée d’absence pour déposer ou renouveler une demande de reconnaissance RQTH. Toutefois, sur le terrain, nous constatons que de nombreux agents hésitent à renouveler leur RQTH, estimant que son utilité reste limitée au regard des efforts insuffisants de l’administration pour adapter leurs postes de travail. Cette défiance leur est avant tout préjudiciable. La DGFIP doit leur redonner confiance.

Rappelons que 70 % des situations de handicap apparaissent en cours de vie. Le plan d’action ne peut donc se limiter à l’accompagnement des agents en situation de handicap à leur entrée dans l’administration : il doit intégrer une réponse continue aux évolutions des parcours professionnels et personnels.

Nous demandons que les agents qui le souhaitent soient systématiquement accompagnés dans la constitution de leur dossier RQTH.

Par ailleurs, nous observons que nombre de collègues reconnus RQTH en cours de carrière ne peuvent plus accéder à leur lieu de travail, devenu inadapté et inaccessible.

Pour l’alliance, à défaut de garantir l’accessibilité de l’ensemble des bâtiments, le plan d’action Handicap doit, a minima, assurer qu’un bâtiment pleinement accessible soit identifié dans chaque département.

C’est une condition essentielle pour permettre aux agents en situation de handicap de continuer à exercer leur mission dans des conditions dignes et adaptées. Si cette mesure est mise en œuvre, elle le serait également au bénéfice des usagers de la DGFIP qui pourrait s’en féliciter.

Une politique du handicap ambitieuse doit s’articuler autour de directions locales engagées, formées et responsables

Or nous constatons que des projets proposés par des agents sont retoqués par les directions locales sous couverts de motifs nébuleux. Nous avons pour exemple le refus pour un agent de dresser un chien guide pour aveugle au motif que cela créerait des désagréments.

Une politique du handicap ambitieuse doit s’articuler autour de parcours professionnels motivants et des leviers concrets pour l’évolution des carrières

Or sur ce point nous ne pouvons que constater et déplorer le retard pris par la DGFIP dans le processus de promotion par voie de détachement pour les catégories C et B, là où le taux d’emploi des personnes handicapées est le plus élevé.

Une politique du handicap véritablement ambitieuse doit intégrer pleinement la réalité des handicaps invisibles, souvent négligés dans les dispositifs d’accompagnement

La surdité en est un exemple emblématique. Cette privation d’un sens entraîne de facto l’isolement professionnel pour nos collègues sourds ou malentendants, en particulier lorsqu’aucune solution adaptée n’est mise en place.

Ces collègues rencontrent des obstacles majeurs dans leur communication, ce qui nécessite une vigilance accrue dans l’attribution des missions : il est essentiel de ne pas leur confier des tâches incompatibles avec leur handicap.

Si la solution TADEO peut répondre à certains besoins, elle ne convient pas à tous les contextes professionnels. C’est pourquoi nous demandons la mise en place régulière d’un dispositif d’interprétation en langue des signes, afin de garantir une accessibilité réelle et continue.

Une politique du handicap ambitieuse doit s’articuler autour du respect des préconisations médicales en matière de télétravail.

Or trop souvent nous constatons que les directions locales ne respectent pas ces préconisations mettant nos collègues en situation de handicap en difficulté.

Chaque geste compte. Chaque refus est une occasion manquée. L’inclusion est l’affaire de tous.

 

Déclaration liminaire GT Handicap-31102025

Déclaration liminaire GT Handicap-31102025

  • DL GT Handicap 31102025

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