Accueil des jeunes ou comment rendre la DGFIP attractive ?

Publié le 02/12/2021

La DGFIP, à l’instar de la fonction publique, est confrontée à un problème d’image et d’attractivité. Ce phénomène a longuement été développé lors du GT GPEEC des A, B et C (lire notre compte-rendu) Pourtant, elle accueille chaque année des jeunes en apprentissage, des stagiaires ou des volontaires en service civique.

Le groupe de travail dédié à l’accueil des jeunes a été l’occasion d’en dresser un bilan et de présenter le nouveau programme «Talents du service public ».

L’accueil des jeunes est un enjeu sociétal majeur mais la délégation CFDT-CFTC finances publiques a alerté la DGFIP : ces jeunes ne doivent pas être des palliatifs aux suppressions de postes et d’emplois. Leur passage à la DGFIP doit, s’ils le souhaitent, leur permettre de passer les concours.

Si l’année 2020 a connu un ralentissement dans le recrutement, l’année 2021 se veut ambitieuse et en phase avec la mesure gouvernementale « 1 jeune 1 solution ».

Des mesures pour développer l’apprentissage à la DGFIP 

En 2021, la DGFIP prévoit de signer 600 contrats d’apprentissage (dont 6% en situation de handicap). Les chiffres sont ambitieux. La délégation CFDT-CFTC a rappelé que cette ambition ne serait tenable que si les apprentis avaient des maîtres de stage disponibles, motivés et disposant de compétences pédagogiques et professionnelles » et ce, dans un contexte où les services de la DGFiP permettent peu de dégager le temps nécessaire à l’exercice d’une telle responsabilité.

La CFDT et la CFTC considèrent qu’une attention toute particulière doit être apportée au tuteur ou maître de stage, quel que soit le nom donné au collègue, qui dans les services, sera chargé du suivi de ce jeune. La prime de 500 € annoncée le 23 novembre par la ministre de la fonction publique est une avancée dans la reconnaissance de l’investissement de nos collègues qui prennent cette responsabilité. Les modalités pratiques n’en sont pas encore connues, mais la CFDT et la CFTC finances publiques souhaitent engager le plus rapidement possible une réflexion sur la nécessaire reconnaissance et valorisation du tutorat, comme mission à part entière.

Car il s’agit bien d’une responsabilité morale importante pour les futurs maîtres d’apprentissage, qui ne peut être prise à la légère, puisque de leurs qualités personnelles dépendra pour partie le succès ou l’échec de l’apprenti ou stagiaire.

 

Mais pour conclure des contrats d’apprentissage, il faut aussi attirer les apprentis. Et sur ce point, il reste des choses à faire. La DGFIP doit réfléchir à la meilleure manière d’aller vers ces jeunes, car il est peu probable que ce soient eux qui viennent vers la DGFIP.

Pour aller plus loin, lire le compte-rendu du GT sur l’accueil des apprentis en situation de handicap

La DGFIP veut accueillir 2 500 stagiaires en 2021

Décrocher un stage peut être une gageure pour certains jeunes éloignés des structures de l’emploi et sans réseau. La CFDT et la CFTC savent que ces jeunes, habitant des secteurs ruraux ou périphériques, sont plus que d’autres exclus de l’accès à ces dispositifs. La CFDT et la CFTC sont convaincues que la DGFIP peut répondre à cet isolement. Son réseau, bien que très malmené ces dernières années, devrait lui permettre d’accueillir des jeunes issus de tous les territoires, qu’ils soient métropolitains - citadins ou ruraux - mais également domiens.

La DGFIP doit pour cela s’appuyer sur les structures qui accueillent et orientent les jeunes, non seulement les établissements scolaires et les universités mais également les missions locales.

455 volontaires en service civique (VSC) accueillis à la DGFIP en 2021

Les modalités des contrats des VSC ont été revues. Il n’y a plus qu’une seule campagne de recrutement à l’automne au lieu de 2 et la durée moyenne des contrats a été allongées à 8 mois au lieu de 6 précédemment.

La CFDT et la CFTC ont rappelé que certains jeunes, habitant des secteurs ruraux ou périphériques, sont plus que d’autres, exclus de ces dispositifs. La DGFIP doit donc veiller à respecter dans ces recrutements la diversité et la mixité sociale. C’est à cette condition, que l’objectif sera rempli. La CFDT et la CFTC ont pu constater que la DGFIP se distingue positivement en accueillant 6% de jeunes volontaires en situation de handicap.

Les classes talents pour aider à la préparation des concours de la Fonction publique

Initiées par le ministère de la fonction publique, ces classes talents vont petit à petit remplacer les Classes préparatoires intégrées (CPI) de la DGFIP dont l’efficacité n’est plus à démontrer : 90% de réussite tous concours confondus !

Pour autant, faut-il se féliciter de ce glissement ? Rien n’est moins sûr. En concentrant les préparations au concours dans des écoles uniques, le risque est de voir se profiler un concours unique de la fonction publique. Interrogée sur ce point, l’administration n’a pas apporté de réponse claire.

Le public cible de ces classes talents n’est plus tout à fait le même que celui des CPI. Alors que les CPI visaient des personnes (jeunes ou moins jeunes) en recherche d’emploi et habitant des quartiers prioritaires ou des zones rurales à redynamiser, les Classes Talents sont tournées vers les étudiants. La DGFIP n’a pas su rassurer la délégation CFDT-CFTC sur ce potentiel abandon de ce public.

Enfin la délégation CFDT-CFTC a demandé une réflexion sur la durée des formations préparatoires. Aujourd’hui, et alors que l’administration reconnaît le poids des enseignements dispensés, elle n’est pas prête à l’organiser à temps plein.

Pour aller plus loin :

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