Services publics de proximité : ce que veut la CFDT

Publié le 14/10/2019

La DGFiP déclare vouloir apporter un meilleur service public en supprimant des emplois et des services, en concentrant des tâches dans quelques services et en augmentant ses points de contacts. La CFDT Finances s’oppose au projet de l’administration. Mais elle va plus loin que le simple refus : elle porte un projet alternatif aux antipodes de celui du gouvernement et fait des propositions. Explications.

Non au prisme budgétaire

La DGFiP supprime son réseau de trésoreries pour transférer les tâches afin de gagner en productivité pour supprimer 4900 emplois d’ici 2022.

La CFDT Finances est opposée à l’objectif budgétaire de la réforme. Elle revendique une meilleure accessibilité des services publics, une offre de service de qualité et la suspension immédiate des fermetures programmées des lieux d’accueil du public.

Si la dématérialisation apporte des gains de productivité, jamais démontrés dans les faits, la CFDT Finances veut que les économies réalisées soient intégralement investies dans l’accueil de proximité et un meilleur service pour les usagers.

 

Il faut co-construire localement l’offre de services publics

Pour la CFDT, les services publics doivent d’abord répondre aux besoins d’accompagnement humain particulièrement avec le développement de l’administration numérique.

27% des usagers déclarent ne pas avoir accès ou rencontrer des difficultés pour trouver une information administrative sur internet.

La DGFiP décide seule et d’en haut de la cartographie de son réseau des centres des finances publiques. La concertation qu’elle entend ouvrir avec les élus, les organisations syndicales et les agents s’inscrit dans un cadre et un calendrier définis par elle-même, pour elle-même.

La CFDT Finances veut que les projets d’accessibilité des services publics soient construits localement, dans les territoires, en fonction de leurs réalités et en cohérence avec les différents réseaux (DGFiP, CAF, CPAM, Pôle emploi...).

La DGFIP veut des points de contacts accessibles à moins de 30 minutes.

Pour la CFDT Finances, l’accessibilité aux services publics est un enjeu démocratique d’accessibilité et d’égalité d’accès aux services publics.

La CFDT Finances revendique des services publics pour les personnes et les entreprises dans un rayon de 10-15kms du domicile ou du lieu de travail ou à environ 20 minutes de transports.

Selon une enquête de février 2017, 80% des utilisateurs des MSAP habitent à 10km au plus de celles-ci.

 

Il faut valoriser le réseau de la DGFiP

La DGFiP veut détruire son réseau de proximité pour regrouper les tâches sur quelques services (services de gestion comptables) et ainsi pouvoir supprimer des emplois. Et, comme si cela ne suffisait pas,  les fusions des autres structures (SIP, SIE, SPF, CDIF, etc...) accompagnent ce mouvement de concentration des structures et d'éloignement des services publics pour les particuliers et les entreprises.

Pour la CFDT Finances, le réseau des trésoreries doit être préservé et servir de colonne vertébrale à une offre de services publics plus étoffée.

D’autres administrations l’ont déjà compris.

Alors que la Poste propose des MSAP pour sauver ses implantations immobilières et transformer le métier en crise de facteur, alors que la gendarmerie propose ses locaux pour accueillir des Maisons France Services, la DGFiP n’apporte d’autre réponse que la destruction du 2éme réseau administratif de ce pays (après celui de l’Education nationale) !

Pour la CFDT Finances, c’est incompréhensible ! Bercy n’est plus une citadelle imprenable, mais un bateau qui prend l’eau (DGCCRF, Douane, pôle 3E des Direccte, secrétariats généraux communs…). Ce n’est pas le repli sur soi ou le corporatisme qui sont une solution. Pour la CFDT Finances, il faut au contraire, trouver de nouvelles réponses qui préservent les missions et les agents.

Le réseau des trésoreries doit ainsi contribuer à apporter une réponse au plus près des personnes et en coordination avec d’autres services publics. Les trésoreries de proximité peuvent accueillir également d’autres administrations ou organismes dans leurs murs afin d’élargir l’offre de services ou intégrer, comme c’est déjà le cas, des MSAP ou des MFS.

 

Changer la relation usagers /services publics

Le projet de restructuration de la DGFiP ne s’appuie sur aucune étude des besoins des usagers. Ces derniers sont condamnés à obéir à la complexité de ses procédures et de son organisation.

Pour la CFDT Finances, les usagers doivent pouvoir se présenter avec leurs situations et obtenir une réponse globale des organismes et administrations. Ces derniers doivent apprendre à travailler ensemble et changer leurs relations.

Ce n’est pas aux usagers à assumer la complexité de leurs situations administratives ; c’est aux administrations à l’assumer pour le plus grand service aux personnes.

Pour la CFDT Finances, il faut mettre fin au fonctionnement en silo de chaque administration.

Il faut développer une offre de service public autour des besoins des usagers. Un service public de proximité et de qualité qui apporte une réponse globale aux personnes et aux entreprises, c’est :

  • Un accompagnement humain à l’exercice des droits qui passe par une reconnaissance de la relation d’accueil
  • Une offre de service de qualité rendue par des agents dont la formation et l’habilitation permet de répondre directement aux demandes des usagers
  • Un service public pérenne ou dont les horaires sont coordonnés entre les différents administrations et organismes,
  • Une offre de service qui réponde aux préoccupations du quotidien : fiscalité, mais aussi prestations sociales, retour à l’emploi, aide à l’accès aux droits...