Agents C : des exigences trop fortes, des titularisations en péril

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Alors que le nombre de refus de titularisation explose, nous alertons sur les dérives d’un système où les exigences de l’encadrement ne cessent de croître, sans que l’accompagnement ne suive nécessairement.

Le manque de soutien et les pressions parfois inutiles - conséquences d'effectifs exsangues - exposent les agents C stagiaires à payer le prix fort d’un dispositif en tension.

Promotion stagiaires C 2024-2025

  • 44 Situations examinées

  • 50 % Taux d'augmentation par rapport à la promotion 2023-2024

  • 1302 Agents C titularisés

L’alliance CFDT/CFTC a participé à la troisième session de la commission administrative paritaire (CAP) consacrée à l’examen des situations des agents administratifs stagiaires (promotion 2024-2025) dont la titularisation n’est pas proposée par la direction locale à l’issue de leur formation pratique. 

Pour mémoire : La CAP émet un avis sur la suite qui sera donnée à l’année de formation des lauréats du concours C de la précédente promotion. 

Avant l’analyse des situations individuelles, et en marge de cette CAP, plusieurs problématiques liées à la formation pratique des agents C stagiaires ont été soulevées : 

  • Rôle des tuteurs : l’alliance a insisté sur la nécessité d’un accompagnement renforcé, régulier et structurant tout au long du stage. 
  • Temps de reclassement : souvent jugé trop court, il ne permet pas aux agents en difficulté de bénéficier de véritables possibilités de réorientation. 
  • Fonctionnement de la CAP : l’alliance a rappelé que cette instance doit rester un espace d’écoute, d’équité et de soutien. L’administration doit veiller à une harmonisation des exigences envers les stagiaires, afin de garantir une égalité de traitement entre les services. 
  • Socle minimum de compétences : un besoin partagé de clarification sur les attendus en matière de compétences a été exprimé. 

 

Cédéisation des contractuels

La DGFIP interrogée à ce sujet :

A ce jour, aucune consigne claire de la part de l’administration n’a été communiquée, laissant les agents contractuels dans l’incertitude. 

Des compétences à maîtriser pour être titularisé  

Pour être titularisé, la DGFIP attend d'un agent C qu'il maîtrise le socle des compétences indispensables à l’exercice des fonctions à la DGFIP : la base des outils bureautiques et les fonctions minimales des applicatifs métiers. Pour notre alliance, des formations ciblées devraient être systématiquement proposées aux agents en difficulté dans ces domaines. 
Les attentes parfois démesurées de l’encadrement à l’égard des agents C peuvent malheureusement conduire à des refus de titularisation. Plusieurs dossiers ont révélé une pression inutile et contre-productive sur ces agents. 

La titularisation et le handicap 

Trop souvent, les agents en situation de handicap — notamment ceux dont le handicap est invisible — font face à des obstacles qui entravent leur pleine intégration au sein de la DGFIP et compromettent injustement leur accès à la titularisation.   

Nous attendons de la DGFIP qu’elle prenne le sujet du handicap à bras le corps. L’attractivité passe aussi par l’inclusion. L'adaptation au travail exige une certaine proactivité des directions locales et une prise en charge le plus en amont possible de la RQTH. 

Surtout ne pas rester seul avec ses difficultés 

L’alliance insiste sur la nécessité d’un accompagnement ciblé pour les agents qui ne reconnaissent pas, ou trop tard, leurs propres fragilités.  Ce déni de difficultés est un facteur de non-titularisation. 

A ce sujet, relire notre article : Retour sur la CAPN de non-titularisation des agents C stagiaires ainsi que Titularisation des agents C : trop peu de seconde chance.

Un accompagnement sous tension 

Le nombre croissant de dossiers présentés témoigne d’une tension grandissante dans le dispositif d’accompagnement des stagiaires. Trop peu de situations présentées en CAPN ont connu une issue favorable, ce qui interroge sur la capacité collective à soutenir efficacement les agents en difficulté. 
 

L’administration a rappelé à plusieurs reprises que la prolongation de stage n’est pas un droit, mais une possibilité qui doit être méritée. Elle s’est également montrée réservée quant aux changements de service. Bien que parfois envisagées comme une solution, la DGFIP considère que ces mobilités comportent des risques importants pour les stagiaires, qui peuvent perdre leurs acquis et compromettre leur titularisation. Certes mais pour notre alliance, et dès lors que le potentiel de l'agent est bien identifié, un changement de service peut s'avérer salutaire pour une titularisation. 

Au vu de tous ces éléments et des sujets pointés par notre alliance, l’administration s’est engagée à analyser les causes de cette augmentation marquée du nombre de dossiers à examiner en CAPN (+50 % par rapport à 2024), afin de déterminer s’il s’agit d’un phénomène ponctuel ou révélateur de dysfonctionnements plus structurels.

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