
Une année record en termes de promotion interne ? La CFDT Finances Publiques vous livre son analyse
Le 2 septembre, la direction générale se félicitait des niveaux de promotion interne atteints en 2024 au sein de notre administration.
Si cette réalité n’est pas contestable, elle interroge néanmoins la CFDT Finances Publiques. Là où les lignes directrices de gestion « Promotions » de juin 2021 n’avaient pas brillées en matière de recherche du compromis, la DGFiP a souhaité négocier sur le sujet des promotions en 2023.
Mais dans un contexte politique alors favorable et avec en ligne de mire les importants départs à la retraite de nos collègues, cette hausse des promotions s’apparente plus à une nécessité pour la DG qu’à une réelle inclinaison au dialogue social.

Promesse tenue pour la hausse des promotions inter catégorielle C, B. Pour les A en revanche, c’est moins sûr...
Les volumes de promotions inter-catégorielles négociés ont bien été respectés en 2024. L’administration n’a, ce faisant, que suivi la dynamique de recrutement haussière nécessaire à la DGFiP pour maintenir ces emplois. Néanmoins, signataire de l’accord du 16 octobre, la CFDT s’en félicite pour nos collègues qui en ont bénéficié.
Une population ne se sent toutefois pas concernée par le satisfecit affiché par la DG sur Ulysse: les AFiPA, IP et IDIV souhaitant intégrer le corps des administrateurs de l’Etat (AE). Si 29 AFiPA en moyenne obtenaient la promotion d’AFIP entre 2015 et 2022, le tour extérieur AE s’est avéré moins généreux en 2023 avec 21 lauréats issus de la DGFiP.
Peu de visibilité pour les cadres, accompagnement pour le tour extérieur perfectible en comparaison avec d’autres directions, peu de perspectives d’intégration. ...La DGFIP ne semble pas avoir anticipé et a peiné jusqu'à maintenant à communiquer avec ses cadres, sauf sur Linkedin ! Après avoir songé qu’elle se taillerait la part du lion dans le nouveau monde des AE, elle est rattrapée par la réalité : ce ne sera pas le cas.
Alors, quels débouchés, quelles évolutions de carrière pour les A ? L’échelon spécial pour les AFIPA, quelques indices administratifs, la sélection IDIV, le concours IP (pendant qu’ailleurs, on décroche attaché principal avoir à passer un concours) ?
Hausser les taux de promotion B et C, où en est-on de l’engagement pris le 16 octobre ?
Les taux de promotion des catégories B et C sont aujourd’hui saturés. Certains de nos collègues éligibles au tableau d’avancement ne peuvent donc en bénéficier faute de places disponibles.
Dans le cadre de l’accord du 16 octobre, la Direction générale s’était engagée à porter auprès du Secrétariat général (SG) une demande de relèvement de ces taux de promotion.
Presque un an plus tard, la CFDT fait le constat que cette demande s’est concentrée sur les seuls grades terminaux des catégories B et C et ne prévoyait pas de modification des taux applicables en 2024. Faute de réponse du SG à cette demande jusqu’à présent, la CFDT émet des doutes sur la capacité de la Direction générale à obtenir gain de cause pour cette hausse dans le contexte budgétaire actuel.
La promotion intra catégorielle de la catégorie A : une gestion au jour le jour de la population d’IP et des IDIV qui ne peuvent plus réellement compter sur le mouvement.
Pour la catégorie A, non saturée en 2023, les parties signataires de l’accord avaient convenu d’un renforcement des promotions dans les grades d’AFiPA, d’IP et IDIV CN. Promesse tenue pour les AFIPA et les IP bien que là encore la hausse dans le recrutement soit avant tout une réponse pragmatique à la pyramide des âges vieillissante de notre administration.
Pour les promotions d’IDIV CN, la CFDT est plus critique. Facialement, les viviers 2024 et 2025 respectent bien la hausse de 40 promotions supplémentaires par rapport à 2021 négociée. Mais en ce qui concerne les IDIV CN réellement promus à l’occasion du mouvement IDIV encadrement 2024, c’est 23 de moins qu’en 2021. Cela signifie que plus de la moitié des collègues inspecteurs/inspectrices inscrits au vivier prendront leur grade, s’ils y parviennent, sur fiche de poste, en cours d’année, déstabilisant un peu plus des directions qui n’en n’ont pas besoin.
Avec la généralisation des postes au choix, la CFDT craint l’embolie de la mobilité des IDIV à moyen terme. Interrogée par la CFDT lors du groupe de travail lignes directrice de gestion « promotion », l’administration reconnait d’ailleurs qu’en 2023, 68 % des IDIV étaient promus dans leur département. Ils n’étaient que 45 % en 2020.
Les promotions en 2025, dernière éclaircie avant l’orage ?
En 2025, la CFDT s’assurera que les niveaux de promotion prévus par l’accord du 16 accord soient bien respectés. Au-delà, notre organisation syndicale souhaite prévoir l’après avec l’administration car dans un contexte de contrainte budgétaire, nous doutons que la volonté politique soit toujours là pour vous garantir des promotions accessibles et en nombre. La réalité démographique d'une administration vieillissante est pourtant toujours là. La CFDT lutte et luttera pour que cet état de fait soit constamment pris en compte par la DGFiP.