Enquête Télétravail : 10000 agents ont répondu !

Publié le 19/09/2022 (mis à jour le 22/09/2022)

La CFDT Finances publiques à l’écoute des agents avant la déclinaison de l’accord ministériel à la DGFIP.

Forte de vos 10 000 retours suite à l’enquête télétravail, la CFDT Finances publiques fera des propositions concrètes pour que la déclinaison de l’accord ministériel à la DGFIP améliore les conditions de travail des agents qui ont choisi le télétravail, autant que pour ceux qui ne télétravaillent pas tout en préservant les équipes.  

Porté de longue date par la CFDT comme vecteur d’amélioration et d’évolution des conditions de vie au travail, le télétravail n’est entré dans la Fonction publique qu’en 2015 alors que cette forme d’organisation du travail s’était déjà développée dans le secteur privé. 

Mis en œuvre très timidement à la DGFIP, le télétravail a connu un développement fulgurant avec la crise sanitaire qui l’a imposé à celles et ceux dont le poste le permettait. Les agents de la DGFIP qui ont ainsi pu expérimenter ce mode d’organisation, s’en sont emparés par la suite et ont été nombreux à demander du télétravail pérenne. 

Alors qu’un accord majoritaire signé en juillet 2022 doit être décliné à la DGFIP, la CFDT Finances publiques a invité les agents à parler de leur expérience du télétravail. Vous avez été plus de 10 000 à répondre, tant dans le réseau qu’en administration centrale. 

 

Les résultats de l’enquête  

  Le télétravail : un moyen pour améliorer les conditions de vie des agents 

Le télétravail est avant tout perçu par les agents comme un vecteur d’amélioration de leurs conditions de vie. Ainsi, plus de 80% des répondants ont fait une demande de TT, majoritairement pour gagner en qualité de vie, mais aussi pour travailler plus efficacement et plus sereinement. 

 

La dimension écologique est aussi une motivation pour plus de 18 % des répondants. 

 

 2 jours de télétravail : une norme implicite ? Les agents se sont autocensurés au moment de choisir leurs modules de jours de télétravail  

Si 73,3 % des participants déclarent ne pas avoir ressenti de pression dans le choix de leur quotité de télétravail, l’enquête révèle néanmoins que nombre d’entre eux se sont autocensurés au moment de formuler leur demande dans SIRHIUS.  

 

 

 

Alors que 40 % des répondants auraient souhaité obtenir 3 jours de TT, seuls 23 % d’entre eux ont obtenu satisfaction. Vous êtes d’ailleurs 48,5% à vouloir demander une quotité supérieure à l’occasion d’une prochaine campagne.  

Le nombre de 2 jours maximum apparaît être la règle (implicite ?) dans le réseau comme en centrale. Certains ont pu compenser en obtenant des jours flottants de télétravail mais regrettent que ces derniers leur soient trop souvent refusés pour des raisons de nécessité de service.  

 Des motifs de refus disparates 

Dans plus de 35 % des cas, le refus repose sur un présentiel jugé insuffisant ou indispensable par le chef de service. A cet argument vient s’ajouter celui de l’arrivée récente dans le service (plus de 18 % des cas).  

Les recours sont peu mis en œuvre, les agents ne demandent dans SIRHIUS que le nombre de jours autorisés oralement par la hiérarchie lors de l’entretien préalable. 

 

Les motifs de refus sont divers mais parfois laissent un sentiment d’injustice. C’est le cas quand des agents, qui se sont vu refuser le télétravail, sont contraints de venir travailler en présentiel pour finalement être seuls au bureau.  

D’autres témoignages invoquent des refus au motif d’une arrivée récente sans prise en compte de leur expérience antérieure, de leur autonomie et de leur capacité d’adaptation et sans que leur soit précisé le moment où ils pourront déposer une demande.   

D’autres encore se sont vu demander des comptes-rendus d’activité journaliers - inexistants en présentiel mais exagérément contraignants en télétravail - visant (peut-être) à les décourager de formuler une demande. 

Pourtant, le télétravail s’inscrit dans une nouvelle organisation du travail reposant sur la confiance et le dépassement de l’idée de la nécessité du tout présentiel.  

 

 

Les télétravailleurs jugent que leur durée de travail quotidienne est identique (63 %), voire plus longue (plus de 23 %) qu’en présentiel. La rigidité de la convention, avec notamment l’absence de flexibilité des horaires variables, a souvent été dénoncée par les répondants.  

 

Pour la CFDT Finances publiques, le cadre du télétravail ne peut être plus rigide que le travail en présentiel : elle portera l’idée que les plages horaires doivent être déterminées pour chaque journée tout en restant en cohérence avec les horaires de travail en vigueur. Le droit à la déconnexion s’inscrit aussi dans cette démarche : la charge de télétravail doit être adaptée au temps de télétravail de l’agent. Cette démarche s’inscrit dans l’autonomie et la responsabilité des agents qu’implique la mise en œuvre efficiente du télétravail.  

Les témoignages montrent que des agents qui ne télétravaillent pas, par choix ou par obligation, ont parfois le sentiment de devoir assurer et pallier les absences physiques de leurs collègues télétravailleurs. A ce ressenti s’ajoute, pour un certain nombre, un sentiment d’injustice exacerbant les suspicions stéréotypées, de « téléglandouille », véhiculées y compris parfois au plus haut niveau de la hiérarchie. Or, un collectif qui fonctionne bien en présentiel fonctionnera tout aussi bien en télétravail.  

 

  

POUR LES AGENTS DE LA DGFIP, LA CFDT FINANCES PUBLIQUES REVENDIQUE

Concernant l’organisation du travail 

  • Une concertation sur la détermination des missions éligibles au télétravail 
  • Une réflexion sur l’organisation du travail au sein de chaque équipe pour préserver le collectif de travail et ne pas dégrader ou accroître la charge de travail des  agents en présentiel 
  • Un accompagnement et une formation dédiée des équipes et des encadrants 
  • La détermination d’une période à l’issue de laquelle les nouveaux arrivants peuvent bénéficier du télétravail 

Concernant l’immobilier 

  • La possibilité de télétravailler dans des « tiers lieux » pour permettre à tous de télétravailler, surtout lorsque les locaux d’habitation ne sont pas adaptés  
  • Des aménagements qualitatifs des bureaux qui prennent en compte les nouvelles formes de travail, motivés par le bien-être des conditions de vie au travail et non par le seul aspect budgétaire. 

Concernant les horaires de travail 

  • Des horaires définis pouvant différer pour chaque journée de télétravail pour donner de la souplesse au télétravailleur dans l’organisation de ses journées et lui permettre quand cela est possible de s’autonomiser 
  • Une réflexion sur la possibilité de « pointer » même en télétravail  
  • Le droit à la déconnexion effectif par une adaptation de la charge de travail     

Concernant l’ergonomie des applicatifs et des matériels 

  • Des applications intégrant la possibilité de télétravailler dès leur conception et l’adaptation des applications existantes au télétravail  
  • Des téléphones mobiles, un réseau performant, des outils collaboratifs multi canaux performants, innovants et modernes…  
  • Une station de travail identique à celle dont sont dotés les agents en présentiel (siège ergonomique, double-écran si nécessaire pour le métier exercé, par exemple) 

Concernant  les frais liés au télétravail    

  • Revaloriser significativement de l’allocation forfaitaire de télétravail
  • Indemniser les frais des repas pris à domicile les jours de télétravai