Télétravail :  l’autre geste barrière  

Publié le 28/07/2020

Nous ne sommes pas encore dans "le monde d'après", mais bien dans "le monde pendant" la circulation du virus. Face à l'accélération cet été du nombre de nouveaux cas quotidiens de Covid-19 en France, aux reconfinements locaux (Allemagne, Portugal,  Catalogne, Galice) ou encore aux mesures très strictes en Belgique, les gestes barrières ne sont pas une option. C'est dans ce cadre que pour la CFDT Finances, le télétravail sur la base du volontariat doit être encore plus développé.

Pendant la période de confinement, les administrations ont mis en place un télétravail, très souvent en mode dégradé.  Un travail à domicile, certes imposé par des circonstances exceptionnelles, mais non anticipé dans les plans de continuité d’activité aux niveaux :  

  • Du volontariat 
  • Des équipements 
  • Des accès aux applications
  • De l’organisation du travail (réunions, travail collaboratif, management...)
  • De la formalisation par un écrit 

Dès le mois de juin, les ministres Darmanin et Dussopt ont envoyé le signal d'un retour rapide en présentiel des agents. Comme si, pour le gouvernement, le télétravail n’était pas du travail. La suppression des jours de congés aux télétravailleurs reflète cet état d’esprit (le recours de la CFDT Finances devant le Conseil d’Etat est toujours en cours). 

Parallèlement, le Secrétariat général des MEF et les directions ont commencé à travailler avec les organisations syndicales sur le télétravail. Les travaux doivent se terminer au second semestre.  

 

La période estivale est marquée par l’incertitude de la situation sanitaire : augmentation continue du nombre de personnes contaminées et des foyers infectieux, mesures sévères et reconfinements locaux dans les pays limitrophes (Belgique, Espagne, Allemagne). Mais la France n’est pas une île. Si la pandémie a surpris les administrations en mars, elles ne pourront plus avancer la surprise et l’impréparation des services face à une crise sanitaire que personne n’avait prévue.  Le management de crise existe : il anticipe les risques et gère les situations de crise.  

 

La rentrée est incertaine sur le plan sanitaire et donc de l’activité. Mais on sait qu’au niveau national, 30% des contaminations l’ont été dans le cadre du travail. La diminution progressive du télétravail y participe sans conteste.  Enfin, la montée de la fatigue et de la nervosité pose la question de la continuité de l’activité sur une période longue dans tous les secteurs d’activités sans épuiser les organismes.  Le télétravail a pour avantage de ne pas faire prendre de risques supplémentaires aux agents, de diminuer la promiscuité dans les service et de faire baisser la fréquentation des transports en communs.

La CFDT Finances demande donc au Secrétariat général du ministère d’anticiper une possible augmentation des contaminations virales, voire des reconfinements locaux en accélérant le développement du télétravail sur la base :  

  • Du volontariat 
  • De la mise à disposition des équipements nécessaires 
  • De l’accès à des applications plus nombreuses.  

Pour cela, les administrations doivent négocier au niveau local et national avec les organisations syndicales de nouvelles organisations du travail et une mise à jour des conditions d’accès au télétravail (fonctions concernées, nombre de jours de présentiel obligatoire, prise en compte des personnes vulnérables...).  

 

Il faudra certainement vivre avec le virus pendant de long mois et donc adapter nos processus de travail ainsi que le management.  Nos administrations sont à un tournant.  Elles doivent s’engager dans ces négociations avec l’objectif d’articuler la sauvegarde des services publics, la sécurité et les conditions de travail des agents. Elles ne pourront pas dire qu’elles ne savaient pas. Et que la CFDT Finances ne les avait pas prévenues.