Observatoire interne : les agents et les cadres tirent le signal d’alarme !

Publié le 28/08/2020

Si les résultats d’un précédent observatoire interne nous avait permis de qualifier la situation “rien ne va plus dans les MEF”, cette fois-ci les agents et les cadres tirent le signal d’alarme : si rien ne change, Bercy va dans le mur. 

Ce que nous apprend ce dernier observatoire mené de novembre à décembre 2019 : 

  • En premier lieu une participation des agents qui augmente d’un peu plus de 2 points par rapport à 2018. 
  • Le management y prend une part importante et c’est une nouvelle alerte à l’attention des Ministres et du secrétariat général.  
  • La ligne managériale déclare que les changements sont trop rapides et non maitrisés avec un indicateur aux environs de 70 pour la DGFIP et la DGDDI et de 50 pour la DGE. 
  • 81% de la ligne managériale ne se sent pas actrice des changements : c’est une hausse de 6 points par rapport à 2018. 
  • L’engagement de l’encadrement intermédiaire est très fragile dans toutes les directions à réseau (- 6 points par rapport à 2017). Les lignes managériales des directions à réseau sont déstabilisées avec une mention particulière pour la DGFIP, la DGDDI, la DGCCRF et la DGE. 
  • Les agents sont de plus en plus pessimistes sur l’avenir dans les MEF (+ 15 points par rapport à 2017). Leur motivation est en constante baisse (-20 points de baisse par rapport à 2016 et ce quelle que soit la direction à réseau). 
  • Les agents regrettent le déficit de vision et d’informations sur les réformes et les projets, y compris en administrations centrales. Cela interroge le rôle des directions et des managers mais comment s’en étonner avec ce que déclarent vivre les managers. Seules les organisations syndicales sont perçues comme leur permettant d’avoir des informations
  • Les agents constatent une baisse d’efficacité du fonctionnement de leur service ainsi qu’une baisse de la qualité du service rendu aux usagers (- 6 points en 2 ans). 

La charge de travail et sa répartition posent un problème persistant depuis quelques années (-8 points par rapport à 2017). Les missions et responsabilité sont mal définies et les marges de manœuvre des agents sont insuffisantes

Le management est questionné sur sa capacité à organiser le travail, à prendre en compte des idées (- 8 points par rapport à 2018) et à mettre en œuvre de nouvelles méthodes de travail (- 10 points par rapport à 2018). 

Les agents ont des attentes fortes en matière d’outils numériques. 

Pourtant à la lecture du verbatim des réponses à la question ouverte sur les pistes d’amélioration des modes de fonctionnement, les agents font des propositions sur la qualité du service public, sur la charge de travail, sur les équipements et les locaux, sur le lien entre administrations centrales et services déconcentrés, sur les pratiques managériales, sur la reconnaissance et leur valorisation, sur l’avenir au regard des restructurations incessantes. Toutes ces propositions rejoignent ce que la CFDT Finances porte. 

Sans surprise, le stress continue d’augmenter avec une particularité inquiétante dans les services déconcentrés. Sont spécialement relevés les services de la DGFIP, de la DGE, de la DGAFP et quelle que soit la catégorie d’agents de niveau B à A+. 

Sur la qualité de vie au travail, il est constaté une érosion des perceptions positives de la part des agents, essentiellement en services déconcentrés. 

Quant à l’environnement de travail : l’indicateur sur les conditions matérielles baisse de 6 points en 3 ans, celui de l’ambiance baisse de 9 points, celui de la charge de travail de 8 points ainsi que celui de l’équilibre vie privée/vie professionnelle.  

Là aussi les agents proposent des actions pour remédier à la dégradation des conditions de travail : évolution du management vers plus de proximité, un management dans la confiance et dans l’écoute, donner du sens, redéfinir les missions, demande forte de reconnaissance et d’évolution professionnelle, meilleure répartition de la charge de travail, tendre vers un travail plus collaboratif avec du matériel et des équipements adaptés. Tous relèvent le sujet des effectifs et des moyens à la hauteur des ambitions et des besoins des usagers. 

Quant au développement des compétences : triste constat d’une baisse constante des possibilités de formation et de l’absence de capacité des managers à les accompagner dans ce cadre.  

Le dernier indicateur qui en dit long : le taux de conflictualité est supérieur à 50%, il est en hausse de 20 points par rapport à 2018 et le dossier Retraites ne peut pas à lui seul l’expliquer.  

 

Messieurs les Ministres, Madame la Secrétaire générale, nous vous en conjurons “écoutez les agents, ce qu’ils vivent, ce qu’ils proposent”. Toutes leurs propositions rejoignent en tout point ce que la CFDT Finances vous dit et vous propose.