La petite lumière au bout du couloir …
Cette petite phrase prononcée en son temps par le premier directeur général de la DGFiP dans les années 2010-2011 prend actuellement tout son sens quand on réfléchit à la situation de nos collègues cadres dans la première administration du Ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance.

En effet, les nuages se sont accumulés depuis plusieurs années au-dessus de nos têtes avec un avenir professionnel sans cesse plus assombri. Des suppressions d’emplois ininterrompues depuis la création de la DGFiP, et la série noire va se poursuivre, y compris, durant le contrat d’objectifs et de moyens couvrant la fin du quinquennat, ont conduit notre administration à poursuivre la concentration de son réseau.
Beaucoup moins d’emplois d’encadrants de niveau 1, à la tête de structures, beaucoup plus de niveau 2, en qualité d’adjoint, voire une impossibilité de progresser dorénavant dans sa carrière étant donné la période actuelle cumulant deux éléments importants : une population de cadres avec une moyenne d’âge élevée conséquence du baby-boom et des restructurations impactant des milliers d’emplois de cadres obligés de changer de fonctions et de résidence.
De fait, la mobilité fonctionnelle et géographique, qui pouvait être synonyme dans le passé d’une amélioration de la carrière des cadres, est désormais souvent la résultante de restructurations et, pire, le signal, a minima, d’une stagnation dans sa carrière et un recul certain tant au niveau de responsabilité de l’emploi occupé que de la perte de niveau d’indice de retraite suite à mobilité forcée.
A cela vient s’ajouter maintenant des nouvelles règles de mutation qui donnent les pleins pouvoirs aux directions locales pour recruter sans aucun contrôle, puisque le choix du « prince » est institutionnalisé. Ainsi, en l’absence de dispositif présentant des gages d’objectivité dans les recrutements ou les promotions, il devient maintenant impossible aux cadres de la DGFiP d’espérer pouvoir dérouler une carrière car la visibilité est devenue totalement absente.
La DGFiP retourne au Moyen Âge, époque des pleins pouvoir des barons et de l’obligation d’allégeance au maître de séant.
Pourtant, la volonté de s’améliorer et de progresser dans sa carrière dépend totalement de la visibilité et des perspectives d’obtenir successivement des emplois de plus en plus valorisants tant au niveau des enjeux que de la rémunération qui découle de l’importance des fonctions exercées, tant au niveau de la responsabilité engagée que de l’expertise requise.
12 ans après la création de la DGFiP, on a l’impression que les espoirs que certains cadres avaient mis dans la fusion se sont totalement volatilisés et que le périmètre pourtant beaucoup plus vaste des emplois d’encadrement ne permet plus un déroulement de carrière continu et motivant.
Depuis longtemps, la CFDT Finances publiques exige une communication complète sur la mise en œuvre de la véritable GEPEEC (gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois et des compétences), construite sans concertation. Depuis longtemps, nous demandons d’avoir une vraie réflexion sur la doctrine d’emploi au sein de la catégorie A et A+.
Il devient urgent de répondre à cette demande, pour donner à nouveau de la visibilité et de l’espoir aux milliers de cadres de la DGFiP sous peine d’amplifier la démotivation complète de l’ensemble de l’encadrement.
La DGFiP doit en être consciente ! Elle doit ouvrir très rapidement un cycle de discussion et proposer la mise en œuvre d’un réel projet sur l’avenir de l’encadrement après ces 12 ans passés dans un tunnel chaque jour plus étroit. La DGFiP dispose d’un point d’entrée en partant des travaux de la mission Brière au sujet desquels la CFDT Finances publiques ne cesse de réclamer la communication aux OS des conclusions du rapport de cette mission.
A quand, à nouveau, la lumière au bout du couloir ?