Télétravail : ce que cachent les chiffres à Bercy
Avec un taux de 30,77% de télétravailleurs au 12 novembre, Bercy estime être bon élève. Pourtant, lorsque l’on se penche sur les détails, la réalité est toute autre...
Face aux nombreux retours sur les difficultés des agents à télétravailler, le doute était permis sur les nombres affichés de télétravailleurs.
La CFDT avait donc demandé au ministère une ventilation du nombre de télétravailleurs plus précise. Nous venons d’en obtenir communication et force est de constater que nous avions visé juste : Bercy est bien loin des préconisations gouvernementales !
29.70% de télétravailleurs pour la Douane, 28.76% à la DGFIP. Trouvez l’intrus !
En comparant les deux principales directions du ministère en termes d’effectifs, nous constatons que le pourcentage de télétravailleurs est supérieur à la Douane !
Pourtant les missions des douaniers de la surveillance (quasiment la moitié des effectifs), sont de fait exclue presque totalement du télétravail.
Donc soit les agents de la surveillance sont considérés en télétravail au péage,
soit la douane est exemplaire, alors même que beaucoup de ses services sont au contact direct des usagers !
DGFiP : 1 jour ça va, 2 jours bonjour les dégâts !
La répartition des jours télétravaillés à la DGFiP est très inégale : le taux maximum (28,76%) bénéficie de 1 jour de télétravail, il régresse ensuite progressivement pour atteindre seulement 2.01% de télétravailleurs sur 5 jours (9.78% sur 2 jours, 4.60% sur 3 jours, 1.44% sur 4 jours).
Les nomades télétravailleurs, un nouveau concept sorti du chapeau !
La DGFIP tente de gonfler artificiellement ses résultats en intégrant désormais dans la catégorie des télétravailleurs tous ses agents nomades (huissiers, vérificateurs notamment). Cette population spécifique mêle déplacements et travail à distance. Pour être tout à fait juste, il faudrait enlever ces personnes du recensement télétravail.
En définitive, Bercy fait figure de mauvais élève et reste bien loin de la volonté affichée de développer le télétravail en période de crise sanitaire au sein de son administration. Alors qu’on demande des efforts, parfois lourds de conséquence, l’État ne parvient pas à imposer une véritable politique de gestion de crise. La CFDT ne cautionne pas cette stratégie. Nous avons rappelé à de multiples reprises que le télétravail reste un geste barrière supplémentaire pour limiter la propagation de l’épidémie.
