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Helios des améliorations bienvenues mais insuffisantes

Publié le 26/04/2024

Les services de la Direction Générale gérant le projet Hélios ont annoncé vouloir faire de nombreuses évolutions au fil de l’eau. Les besoins sont tels que les évolutions indispensables seront priorisées ; autrement dit, face à la grandeur de la tâche, on se limite à l’essentiel ! 

Pour rappel, l’application Hélios a été développée au début des années 2000 et déployée de 2005 à 2010 dans le réseau DGFIP.

La création des SGC mal anticipée : l’informatique suivra 

Comme à l’accoutumée, en dehors même de leur pertinence, les réformes sont lancées sans tenir compte des contraintes informatiques. On en a, une fois de plus la démonstration avec Hélios, qui  n’avait pas été construit pour gérer un grand nombre de collectivités par une même structure comptable. Aussi des travaux informatiques ont lieu pour adapter les bases à cette volumétrie. Les collègues des SGC doivent donc travailler avec un outil dégradé en attendant les évolutions techniques. L’OS (Linux) et les serveurs sont maintenant à niveau et assurent donc la pérennité du logiciel ; en d’autres termes Hélios continuera à être le logiciel phare de la Gestion Publique mais en subissant des ajustements. 

 

Des améliorations bienvenues mais insuffisantes 

La Direction Générale semblait découvrir depuis peu les innombrables demandes d’évolution émanant des agents utilisant Hélios au quotidien. Même dans un contexte budgétaire de plus en plus contraint, des améliorations peu coûteuses sont attendues par les services : 

  • sur les habilitations : la gestion restrictive des habilitations est en cours de refonte ; par exemple les CDL devraient avoir une meilleure vision 
  • tiers détenteur : des études sont faites pour ouvrir la recherche par tiers détenteur sans écrouler la base 
  • intelligence artificielle : l'augmentation de l'automatisation de certaines tâches va être amplifiée : notons que la crainte légitime des collègues de son utilisation sur le volet dépenses 
  • bloc note : à notre demande de création d’un bloc note, l’administration s’est retranchée derrière la complexité fonctionnelle pour ne pas entreprendre ce chantier, pourtant tant attendu par les agents et alors que de nombreuses applications de la DGFiP (Adonis, Adélie,...) savent gérer cette difficulté …  
  • demande de qualité des tiers à l’entrée auprès des ordonnateurs et unification des tiers pour l’ensemble des postes pour permettre à l’ensemble des postes d’avoir connaissance des rectifications faites par les autres structures utilisatrices d’HELIOS   
  • « clics » : l'IHM (interface homme-machine) sera revue pour diminuer le nombre de « clics ». L'administration a fait appel à des experts externes ergonomes pour expertiser les axes d’amélioration, en liaison avec un panel d’utilisateurs 
  • flux : l'interface avec les logiciels des collectivités est mise en avant via des API (Outils d’échange informatique de données). L’administration a visiblement bon espoir d’améliorer les flux entrants, qui sont la base d’un fonctionnement informatique efficient 

L’alliance CFDT-CFTC Finances Publiques réclame que des moyens humains soient d’urgence mis en place pour rattraper des années de sous-investissement. Comme l’avait souligné la Cour des Comptes dans un rapport d’avril 2019, la DGFIP souffre d’une « dette technique » et de « logiciels vieillissants ». Cinq ans après, le sujet est toujours là. 

 

Projet S2ICLOM Outre-Mer 

La Direction Générale a présenté le projet S2ICLOM, nouveau logiciel comptable spécialement dédié aux collectivités locales d’Outre-Mer du Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Wallis-et-Futuna). Ce logiciel devrait permettre le pilotage des recettes et le mandatement des dépenses (notamment des payes), le recouvrement, les encaissements et les décaissements, le suivi de la comptabilité et la production des comptes. Il serait utilisé tant par les comptables, que les ordonnateurs et le juge des Comptes. 

Ce devrait être une petite révolution pour ces territoires qui, jusqu’alors, ont conservé les applications précédemment utilisées en métropole : principalement CLARA (pour la gestion comptable) et DDPAC (pour le recouvrement). Ces applications, bien qu’ayant fait l’objet d’adaptations locales, ne sont pas compatibles avec les réformes en cours : M57, CFU, RGP…. 

 

Les problématiques de Saint Pierre et Miquelon 

Nous avons saisi l’opportunité de l’évocation des collectivités d’Outre-Mer du Pacifique pour naviguer jusqu’à la situation particulière, elle aussi, de Saint-Pierre-et-Miquelon. Interpellée par l’alliance CFDT-CFTC Finances publiques sur les problématiques rencontrées par nos collègues de Saint-Pierre-et-Miquelon, la Direction Générale a annoncé une amélioration de l’interfaçage avec PERS. Elle devrait éviter un grand nombre d’erreurs d’identification. Le problème de l’ENSU a été mis en avant par l’alliance CFDT CFTC Finances Publiques dont l’administration semblait découvrir le problème. 

 

Les trésoreries hospitalières en souffrance 

L’administration est en revanche bien moins optimiste sur ce sujet. La reprise des anciennes applications s’est faite dans la douleur. En outre, les relations avec, notamment, les éditeurs de gestion comptabilité sont difficiles ; ils sont pourtant à l’origine de nombreux flux. Le comble est que la Fonction Publique semble en fait désarmée face aux mutuelles notamment. 

 

Les applications bancaires 

L’interface va être profondément remaniée avec un renforcement de la sécurisation de son accès. Concernant les paiements, interpellée par l’alliance CFDT-CFTC Finances publiques, l’administration s’est déclarée consciente des importantes lacunes en la matière. Elle expertise ce sujet en mettant en avant les virements immédiats sur smartphone. 

 

La modernisation d’Helios n’a fait que trop attendu : des moyens humains et financiers doivent y être affectés. Il en va des conditions de travail, au quotidien, de milliers d’agents DGFIP utilisateurs d’Helios.