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Mutations des inspecteurs : quand la formation initiale joue les invités surprises   

Publié le 17/05/2023

Le mouvement de mutation 2023 des inspecteurs titulaires et stagiaires a été publié le 9 mai. La DG a organisé le 16 mai la traditionnelle réunion informelle de présentation du mouvement de mutation des inspecteurs qui a remplacé les CAP, supprimées par la loi de transformation de la Fonction publique. La CFDT a pu y porter des situations particulières afin que la DG revoie ses positions.

La DG avait prévu d’appliquer, pour la campagne 2023, ses nouvelles règles de mutation, déclinant ainsi ses Lignes Directrices de Gestion (LDG) en matière de mobilité. Mais c’était sans compter le couac de MOUV’RH, son nouveau logiciel qui n’était pas prêt ...et ne l’est toujours pas. Ce sont donc avec les anciennes règles de mutation qu’a été publié le mouvement.   

 Pour aller plus loin : CFDT - MOUV’RH : retard à l’allumage pour la campagne de mutation 2023  

Le mouvement 2023 des inspecteurs en quelques chiffres

Au titre de la campagne 2023, pour l’ensemble du mouvement – qu’il concerne le mouvement général (8 126 vœux) ou les postes au choix (4 876 vœux) – 1 677 demandes de mutation de titulaires ou de promus EPLA (Examens professionnels et listes d'aptitude) ont été déposées dont 419 faisant valoir des priorités.

A l’issue du mouvement, 78% des agents ont obtenu satisfaction sur leur 1er vœu et 88 % sur leurs 3 premiers vœux. 82% des demandes de priorités ont été satisfaites.

La DG semble se féliciter de ces chiffres au regard des précédents mouvements mais ils occultent les nombreuses situations de nos collègues domiens qui n’ont pu obtenir de mutation quand bien même un effort notable a été initié en ce sens cette année.

 Pour aller plus loin : CFDT - Règles de mutation pour 2023 : des postes au choix encore et encore…  

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Promus EPLA : encore des affectations d'office 

Encore trop d’agents promus par liste d’aptitude ou lauréats de l’examen professionnel sont affectés d’office faute d’avoir élargi leur demande de mutation.   

La CFDT Finances publiques peut vous accompagner au moment de la rédaction de votre demande de mutation. N’hésitez pas à demander conseils à nos militants locaux, ils sauront vous aider et vous orienter.

Le double mouvement titulaires / stagiaires ou les raisons de la colère  

Comme chaque année, l’effet néfaste des affectations de stagiaires, parfois en masse, dans les directions locales en a fermé un certain nombre aux titulaires. Le Vaucluse, pour ne citer que ce département, en est un exemple pour 2023 : 8 stagiaires y ont été affectés en octobre 2022 et un seul inspecteur titulaire a pu y rentrer en rapprochement laissant 2 autres inspecteurs avec rapprochement aux portes du département. 

La CFDT Finances publiques a fait des propositions concrètes en matière de mobilité lors des groupes de travail sur les LDG mobilités sans être entendue. Or ces propositions pourraient atténuer les effets pervers de ce double mouvement. La DG n’a toujours pas daigné y réfléchir (à ce sujet, lire CFDT - Mutations ou le jeu de l’équilibriste).

Des stagiaires bien mal traités

Les stagiaires ont la faculté de participer au mouvement de janvier sur les postes au choix. Ils connaissent leur affectation en même temps que les inspecteurs titulaires, sauf que leur prise de poste se fait 8 jours après la parution du mouvement puisque la nouvelle formation exige d’eux qu’ils effectuent leur stage pratique probatoire dans leur service d’affectation. Ce délai, bien trop court pour pouvoir s’organiser sereinement, est de nature à dissuader certains stagiaires de solliciter des postes du choix.

L’origine de tous ces maux ne serait-elle pas la réforme de la formation initiale ? 

L’affectation des inspecteurs stagiaires dès le mois d'octobre pour « professionnaliser la formation » – formation qui au passage est parfois bafouée par les directions locales qui affectent les agents comme elles l’entendent, sans tenir compte de leur spécialisation – a engendré le double mouvement avec des « saturations » de directions pour affecter des stagiaires au détriment des mutations des titulaires.

Titulaires dont la situation est de fait examinée après celle des stagiaires, bafouant ainsi encore un peu plus les règles de l'affectation selon l'ancienneté qui ne seront bientôt plus qu'un lointain souvenir à ce rythme. De plus, la réduction de la durée de la formation théorique de 11 à 8 mois couplée à l’obligation d’effectuer son stage pratique probatoire resserrent les calendriers de l'installation des stagiaires.

Tant de problèmes RH pourraient être résolus par une réflexion au sujet de la formation initiale… Pour cela il faut être ouvert au dialogue et accepter que les réformes ne sont pas toutes bonnes pour les agents de la DGFIP. Mais c'est oublier que le dialogue social à la DGFIP est un autre sujet...