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Après la gestion de crise sanitaire les cadres vont devoir gérer celle de la crise énergétique ou les deux en même temps !

Publié le 06/10/2022

La CFDT Finances publiques a été la seule organisation syndicale à évoquer le 26 septembre l’impact de la gestion de la crise énergétique lors d’une réunion avec la DG initialement prévue pour la présentation du PLF 2023. Consciente des conséquences qu’aura nécessairement cette nouvelle crise sur notamment les conditions de travail des personnels, notre organisation syndicale ne cesse depuis le printemps 2020 de dénoncer un manque d’anticipation de nos responsables politiques et administratifs dans les « hautes sphères » !

Le Gouvernement présente aujourd’hui son plan de sobriété énergétique dont certaines mesures vont concerner directement notre administration. A nouveau, la consigne gouvernementale est d’inciter au télétravail les fonctionnaires de l’Etat avec comme seule mesure d’accompagnement une revalorisation de l’indemnité Télétravail de 15 % portée de 2,50 € à 2,88 € par jour. C’est oublier que tous les agents de l’Etat ne sont pas domiciliés dans des zones identiques au niveau climatique. Télétravailler dans le Nord ou l’Est de la France n’implique pas le même surcroît de charge en matière de chauffage de son domicile que si celui-ci se situe dans l'Ouest ou le Sud du pays. De plus, des milliers d’agents domiciliés en zone rurale se chauffent encore au fuel et non au gaz et encore moins à l’électricité alors que seuls ces deux dernières sources d’énergie bénéficient d’un encadrement tarifaire durant l’hiver prochain.

Les consignes gouvernementales seront encore à faire appliquer dans nos services et à chaque fois ce sont les cadres qui seront chargés de la mise en œuvre des consignes. Faire travailler des agents dans des locaux dont la température pourra être limitée à 18 °C sera certainement une source de tension dans certains services quand on pense que certains bureaux sont mal isolés avec un taux d’humidité relativement important donnant une température ressentie plus proche de 15 °C, surtout après un week-end. Beaucoup de collègues seront tentés encore de brancher des radiateurs électriques d’appoint et certains responsables de service auront évidemment des approches différentes pouvant exacerber les tensions entre collègues qui compareront leurs conditions de travail.

Bref, encore des motifs de mécontentement dans les services et une fois de plus l’encadrement aura à jouer son rôle ingrat d’être entre « le marteau et l’enclume » !

Et bien sûr, aucune information sur l’impact de délestages électriques éventuels durant la période hivernale sur l’activité des services de la DGFiP. Comme pour la crise sanitaire, faudra-t-il que nos collègues cadres attendent d’être devant la difficulté pour espérer avoir des consignes claires en matière de gestion de crise ?

Anticiper le pire fait partie des responsabilités de nos gouvernants et de notre direction générale. Le moins que l’on puisse dire est que l’on ne sent pas nos responsables suffisamment préparés à une dégradation de la situation en matière d’approvisionnement en électricité pourtant probable en période hivernale dans le contexte actuel de centrales nucléaires encore nombreuses à l’arrêt. Aucune garantie n’a pourtant été donnée qu’elles soient remises en activité avant le 31 décembre.

Pour toutes ces raisons, la CFDT Finances publiques a demandé le 26 septembre dernier la présentation d’un plan de continuité d’activité actualisé en fonction de la situation nouvelle liée à la crise énergétique actuelle. L’encadrement au plan local doit en effet disposer de la plus grande visibilité possible en matière de gestion de crise.

 

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