Retour

L’Etat doit assurer les moyens de l’ENA

Publié le 24/10/2018

L’École nationale d’administration est l’objet de critiques depuis sa création le 9 octobre 1945 par le général de Gaulle. Les 196 agents, personnels des services du Premier ministre et contractuels de l’École, y sont habitués. Toutefois, la CFDT Finances demande au Premier ministre d'apporter son soutien aux personnels mis en cause et les moyens pour assurer leurs missions.

La « révélation » du déficit de l’École en une du journal Aujourd’hui Dimanche le 14 octobre s’appuyant sur une enquête du lobby anti-services publics IFRAP a déclenché un déferlement médiatique aussi bien en France qu’à l’étranger. La faillite prochaine de l’ENA est attendue avec délectation, du fait, nous explique-t-on, de sa mauvaise gestion, des salaires « confortables » des agents et de la formation de ses personnels, notamment. L’IFRAP préconise la suppression de 70 postes et la fermeture de l’antenne parisienne.

Le ministère de l’Action et des Comptes publics a – pour une fois – réagi par un communiqué sans pour autant rassurer les personnels, puisqu’il n’en parle pas !

10 336 élèves et auditeurs ont été formés en 2017, et pourtant, la subvention pour charge de service public ne couvre plus la totalité du salaire des agents et des élèves. Elle diminue à nouveau dans le PLF 2019.

Les personnels seuls font les frais des atermoiements des gouvernements successifs concernant la haute fonction publique. Alors même que le périmètre des missions de l’ENA s’est accru, 42 emplois ont été supprimés en dix ans – 18 % de l’effectif – , 10 postes vacants sont gelés en 2018, et la suppression de 12 emplois pour les trois prochaines années est annoncée.

Des économies de fonctionnement et sur le plan de formation des agents sont envisagées.

Surcharge de travail, lynchage médiatique de l’institution, absence de reconnaissance, silence des tutelles, règlements de comptes de la part de lobbys qui ont l’oreille des « anti-fonctionnaires de haut niveau ». La CFDT Finances demande que cesse l’ « ENA bashing » et que le Premier ministre qui a la tutelle de l’École assure les personnels de son soutien en leur accordant l’attention et les moyens d’effectuer leurs missions.