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Les défis de la semaine EN 4 jours 

Publié le 13/03/2024

Le premier ministre en déplacement dans les Vosges le 1er mars 2024 a précisé que l’ensemble des administrations centrales de l’État expérimenteront la semaine "EN quatre jours", sans réduction du temps de travail, à compter du mois de septembre prochain. 

La CFDT a d’ores et déjà identifié les écueils de cette potentielle nouvelle organisation du travail.

Il semble que l'actuel Premier ministre soit très attaché à la mise en œuvre de la semaine EN 4 jours dans la fonction publique. Il avait déjà mis ce sujet sur le tapis en mai 2023 en lançant deux expérimentations, l'une plutôt concluante à la CNAV Paris, l’autre pas du tout à l’URSSAF de Picardie. L’annonce faite le 1er mars accélère le rythme. L’expérimentation se déploie cette fois à plus grande échelle dans toutes les directions du MEF.  

 

Une expérimentation circonscrite aux services centraux 

Dans un premier temps, seuls les services centraux des administrations seront concernés par cette mesure. Ce sera le cas à la DGFIP. La nouvelle directrice, Amélie VERDIER, si elle est restée vague lors du CSAR du 5 mars, l’a confirmé lors du CSAM du 7 mars (lire aussi notre compte-rendu du CSAR : Première rencontre avec la nouvelle Directrice de la DGFIP - CFDT).  

Une semaine EN 4 jours donc sans réduction du temps de travail 

Parce que les agents ont bien compris que cette semaine EN 4 jours ne s’accompagnera nullement d’une réduction du temps de travail, la CFDT exige que le dialogue social joue pleinement son rôle.  

Si la semaine EN 4 jours devait s’élargir à l’ensemble des services de la DGFIP, la CFDT exige qu’une expérimentation soit également menée dans les services déconcentrés qui rencontrent des problématiques et des contraintes différentes comme l’accueil du public dans le cadre de la continuité du service public. 

 

Et les conditions de travail ? 

Si l’idée peut être séduisante sur le papier, il n’est pas anodin, sur les rythmes de vie et de travail, de travailler 8h45 par jour (hors temps de repas). Les temps de transport viendront indéniablement s’ajouter à ces longues journées de travail. L’augmentation de la durée du temps de travail quotidien est susceptible de provoquer une fatigue professionnelle accrue et donc des risques psycho-sociaux.  

La semaine EN 4 jours sans réduction ni du temps de travail ni de la charge de travail va venir percuter la parentalité. Il est fort à parier que les bénéficiaires de ce type d’organisation du travail n’auront pas d’enfants en bas âge sauf à laisser leurs enfants dans les structures d’accueil plus de 10 h par jour ou avoir un conjoint ou des grands-parents disponibles 

La semaine EN 4 jours sonne-t-elle le glas du télétravail ? 

Le télétravail, organisation du travail assez récente à la DGFIP et qui n’est pas encore stabilisée en l’absence d’accord télétravail, devra aussi s’articuler avec la semaine EN 4 jours. Les agents qui choisiront d’expérimenter la semaine EN 4 jours pourront-ils continuer à bénéficier du télétravail ? 

La CFDT demande qu’une réflexion sur le collectif de travail soit incluse dans toutes les réunions préparatoires à la mise en place de la semaine EN 4 jours. 

 La semaine EN 4 jours pose de nombreuses questions que les groupes de travail à venir devront résoudre si la DGFIP souhaite en faire un argument d’attractivité. En tout état de cause, la CFDT défendra les conditions de travail des agents qui souhaiteront s’inscrire dans cette expérimentation.  

 

La CFDT exige que cette expérimentation repose sur le volontariat et que les agents expérimentateurs aient un “droit au remords” et puissent renoncer à tout moment au choix de la semaine EN 4 jours.

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