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NRP - La Cfdt Finances publiques au Salon des Maires

Publié le 21/11/2019 (mis à jour le 25/11/2019)

Succès pour l’intersyndicale Finances publiques au Salon des Maires qui se tient cette semaine à la Porte de Versailles. La CFDT et les autres organisations syndicales y poursuivent l’action contre le projet de déstructuration et de désorganisation de la DGFiP (NRP*). Une initiative qui permet de renforcer le travail réalisé par les sections auprès des élus, des citoyens et des médias régionaux.

La CFDT Finances publiques et les organisations syndicales regroupées au sein de l’intersyndicale s'affichent au Salon des Maires et des Collectivités Locales (SMCL) du 19 au 21 novembre à Paris pour poursuivre l’action contre le projet de déstructuration et de désorganisation de la DGFiP (NRP*).

Pour les participants au SMCL, l'intersyndicale a concocté un fascicule qui révèle les risques du projet « Nouveau Réseau de "Proximité" » (NRP) porté le ministre Gérald Darmanin. Il permet en outre de rappeler la palette de missions qu’offre la DGFiP et leur cohérence au sein de ce réseau. Un fascicule très bien accueilli par les congressistes.

Les territoires et leurs édiles avaient parfois accueilli avec espoir, mais circonspection, les promesses d’un nouveau réseau qui, sur le papier, semblait multiplier les points de contact de la DGFiP. Mais le miroir aux alouettes s’est vite brisé sur la réalité de la présence de l’Etat dans les territoires et le réalisme des élus et des citoyens. Les Français ont vu nombre de services publics désertés des pans entiers de nos Provinces. Après 20 ans de réduction du réseau de la DGFiP (40 000 emplois supprimés, plus de 2 000 services fermés depuis 2002 [SIP, SIE, SPF, CDIF, trésoreries, etc.]), les promesses d’un ministre et d’un directeur général vendant « du plus, du mieux et du plus proche » en ont, dès le départ, laissé plus d’un dubitatif…

Derrière des harangues de camelots et les argumentaires officiels, les territoires ont vite perçu les enjeux de cette « géographie revisitée » telle qu’initialement baptisée aux cartes-colifichets.

Alors que la DGFiP est affaiblie chaque année par ses pertes d'emplois, comment tiendrait-elle les enjeux d’une énième réforme avec l’équation suivante : moins d'agents, des normes plus nombreuses, plus complexes et plus internationales, un soutien technique au réseau plus diffus, des réformes qui conduisent à l'accueil des contribuables jamais vraiment rassurés s’agissant d’impôt (PAS, réforme de la TH, etc.), sans omettre des Droits nouvellement ouverts aux citoyens (loi ESSOC par exemple) qui amènent un surcroît de travail – qu’aucune dématérialisation ne vient suppléer –, une formation initiale altérée, un flot d’heures supplémentaires non payées, la promotion interne en chute, etc. Et sans oubller cette manie visiblement irrépressible et compulsive de gouvernants et hiérarques à commenter, tweeter, « créer » de l’actualité sans mesurer les conséquences de leurs déclarations dans les services… souvent, eux, tenus à l’écart desdites informations (à l’instar des représentants du personnel). Qui voudrait déshabituer le citoyen de l’accueil (pour paraphraser l’ex-DGFiP Bruno Bézard) devrait se garder de trop l'y conduire…

Au salon des Maires comme dans les territoires, nous recueillons le souhait renouvelé de services pérennes bénéficiant d’une offre large et d’une expertise forte. C’est cette DGFiP que la CFDT Finances publiques défend. C’est aussi ce qui explique le rejet massif du projet « NRP » par les agents, loyaux défenseurs de leurs missions, qui l’ont traduit par leur mobilisation depuis des mois et dans les résultats de la votation en cours.

La dévotion de notre époque au numérique, à la dématérialisation et au traitement de données sert d'argumentaire « fétichiste » et « magique » au ministre Darmanin pour, toujours, justifier des coupes claires dans les effectifs. Une stratégie pour le moins éculée aux Finances publiques. Ressasser par ailleurs la promesse d’un budget rallongé de 50 millions € pour la DGFiP en matière de NTIC* est loin d’apporter les solutions à une administration modernisée depuis longtemps… mais dont les outils et leur disponibilité marquent le pas pour ceux « qui font tourner la boutique ». De là à croire que les moyens sont suffisants pour réussir la fouille de données et l'intelligence artificielle...

Sur le salon, à une encablure du stand de l’intersyndicale Finances publiques se tient celui, officiel, de la DGFiP. Gageons qu’il recueille le même franc succès pour entendre le besoin d’un Etat qui garantit à l’ensemble des acteurs locaux un service public fiscal et comptable de qualité accessible au plus grand nombre, et à l’ensemble des citoyens, des services de proximité voués à l’expertise et la technicité.

https://www.salondesmaires.com/

* : Nouveau Réseau de Proximité (NRP) ; nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC)