Retour

Edito du memo Cadres n° 119

Publié le 20/02/2024

Comment réinventer l'avenir des cadres de la DGFIP ?

La réforme de la haute fonction publique avec la mise en place du statut unifié des Administrateurs de l’Etat (AE) conduit les cadres de la DGFIP à s’interroger sur la gestion de leur parcours de carrière.

Si la première campagne de promotion des AE a été présentée comme assez pauvre de l’aveu même des membres du jury qui ont préféré ne pas recruter au niveau du nombre de postes ouverts, la seconde campagne en 2023 semble avoir satisfait le jury interministériel qui a établi une liste complémentaire.

Ces résultats interrogent sur la DGFIP et sa clairvoyance, sur sa capacité à gérer les parcours de carrière de ses agents. Au-delà de ce constat, il est essentiel que les cadres puissent se projeter dans leur futur professionnel en se préparant à se détacher de plus en plus souvent de leur administration d’origine. Lors de la mise en place du statut d’AE, la DGFIP avait voulu rassurer ses AFIPA en leur certifiant avoir négocié un maintien de promotions de sortie de ce grade (et donc du corps de la catégorie A) entre 30 et 35 futurs élus à ce nouvel Eldorado interministériel. Dans la vraie vie…17 AFIPA (plus 3 autres sur liste complémentaire) pourront évoluer vers ce corps de la haute fonction publique.

Soit un retrait de près de 50% par rapport aux possibilités antérieures offertes par feu la sélection AFIP. Deux emplois sont crantés par des IP qui ont ainsi pu s’affranchir d’une sélection d’AFIPA. Comme nombre d’attachés principaux par ailleurs qui passent le tour extérieur AE. Le nombre de candidats important attendu pour la promotion 2024 laisse présumer un écrémage significatif. Et la distribution d’échelons spéciaux même si elle est appréciable (faute de grives, mangeons des merles), ne consolera pas tous les déçus, trop nombreux.

Les inspecteurs et inspecteurs divisionnaires, dont les taux de promotion sont non saturés depuis des années, voient eux aussi de facto s’éloigner toute perspective d’évolution puisque « l’ascenseur social de la DGFIP » n’emmène plus grand monde au 7ème ciel.

Ce changement de déroulé de carrière n’est pas neutre sur l’avenir de la DGFIP et sur son organisation future. L ‘excellence de la filière voulue à la fois technique, managériale et stratégique est mise à mal. Soit la DGFIP se fourvoie dans ses modes de sélection internes et sur le positionnement de ses cadres A, soit son mode managérial n’est pas approprié et enferme les cadres dans un moule trop étriqué pour passer le révélateur d’une sélection qui ambitionne de faire la part belle à l’inventivité et l’ouverture d’esprit.

La réforme de la haute fonction publique induit une refonte profonde de l’administration qui ne manquera pas de conduire à d’importantes réorganisations dont on peut craindre qu’elles fassent passer les réformes déjà subies par la DGFIP pour de simples aménagements à la marge.

La  CFDT Finances Publiques restera vigilante pour que les évolutions à venir se fassent dans le respect des missions de service public et l’accompagnement des personnels de toute catégorie.