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Cadres en plein doute, les inspecteurs des finances publiques demandent des réponses !

Publié le 19/07/2022

La CFDT Finances publiques demande l’ouverture d’une vraie réflexion sur la doctrine d’emploi des inspecteurs des finances publiques avec un double objectif. L’objectif d’une reconnaissance réaffirmée du rôle d’encadrant des cadres inspecteurs et l’objectif de la construction de nouveaux déroulés de carrière plus enrichissants et mieux à même de permettre de progresser tout au long d’une carrière de cadre. C’est à ces conditions que la DGFIP pourra donner aux inspecteurs l’envie d’y faire carrière.

Avant la création de la DGFiP, dans chacune des deux directions générales des impôts (DGI) et de la comptabilité publique (DGCP), les inspecteurs avaient des positionnements et des déroulés de carrière différents. Rappelons à ce titre que les inspecteurs avaient un rôle d’encadrant dans la quasi-totalité des fonctions exercées à la DGCP. A la DGI, ils exerçaient plutôt des métiers d’expertise.

En termes de déroulé de carrière, les inspecteurs à la DGCP, ayant choisi en grande majorité d’être comptables du Trésor public, pouvaient accéder dans leur deuxième partie de carrière à des postes comptables indiciés. Cette carrière mieux reconnue financièrement était réservée à la DGI à un nombre plus réduit de cadres, ayant plutôt un garde d’inspecteur départemental ou d’inspecteur principal, voire de directeur divisionnaire.

La fusion intervenue en 2008 a marqué le début du déclin de la carrière de comptable pour les inspecteurs. Sa fin a été actée par le nouveau réseau de proximité et la suppression de plusieurs centaines de trésoreries gérées par des inspecteurs. La fusion a alors progressivement entraîné un déclassement dans le positionnement hiérarchique avec la disparition de cadres inspecteurs à la tête de services administratifs laissant la place à des inspecteurs divisionnaires des finances publiques (Idiv), voire à des administrateurs des finances publiques adjoints (AFiP A).

La concentration à l’extrême du réseau des postes comptables, perdant des milliers de structures, ne permet plus, non plus, à des inspecteurs d’espérer décrocher un emploi d’adjoint, poste de plus en plus souvent occupé par des inspecteurs divisionnaires. Bref, le réseau a reproduit l’organisation de l’administration centrale : les inspecteurs perdant peu à peu leur autonomie en ne devenant plus que des exécutants. A l’instar de cette évolution, c’est l’ensemble des grades de catégorie A qui est alors tiré vers le bas.

A ce déclassement hiérarchique s’est ajouté le déclassement économique, conséquence du gel du point d’indice depuis plus de 12 ans qui aboutit à une rémunération s’approchant de plus en plus du niveau du SMIC.

L’attractivité pour les métiers d’inspecteur des finances publiques est devenue de moins en moins évidente et il devient difficile pour la DGFiP de recruter des candidats intéressés et motivés pour exercer des fonctions de cadre au sens premier du terme.

Il devient donc urgent de prendre les mesures adaptées pour à la fois revaloriser ce grade en termes de grille indiciaire mais aussi en terme de positionnement hiérarchique. Il devient également urgent de revoir le déroulé de carrière d’un cadre inspecteur afin de pas assister dans un avenir proche à l’apparition de carrières dites « voies de garage ». Ceci n’est malheureusement pas une simple hypothèse d’école : la carrière des inspecteurs principaux de la DGI qui étaient « condamnés » à rester IP faute de pouvoir espérer accéder au grade supérieur en est un exemple.

La DGFiP, loin de s’interroger sur les raisons de la démotivation de ses inspecteurs, laisse la situation se dégrader en n’apportant aucune réponse à la hauteur des attentes de ces collègues.

La CFDT Finances publiques demande l’ouverture d’une vraie réflexion sur la doctrine d’emploi des inspecteurs des finances publiques avec un double objectif. L’objectif d’une reconnaissance réaffirmée du rôle d’encadrant des cadres inspecteurs et l’objectif de la construction de nouveaux déroulés de carrière plus enrichissants et mieux à même de permettre de progresser tout au long d’une carrière de cadre. C’est à ces conditions que la DGFIP pourra donner aux inspecteurs l’envie d’y faire carrière.

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