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2019 : une année déterminante pour la DGFiP !

Publié le 29/01/2019

L’actualité très dense de ces dernières semaines avec un mouvement social d’ampleur a contraint le Président de la République à lancer un Grand débat national pour donner la parole aux citoyens et tenter de faire redescendre la tension parmi une partie non négligeable de la population.

Il était temps car des actes de violence inacceptables avaient été perpétrés en décembre 2018 à l’encontre de bâtiments publics, y compris, des centres de finances publiques. A ces actes se sont ajoutés des propos outranciers inadmissibles proférés à destination de collègues affectés dans certains services identifiés comme des collecteurs d’impôts, symboles du niveau insupportable de la pression fiscale.

Aussi, que faut-il penser d’une administration qui, sans attendre le moins du monde les arbitrages présidentiels prévus mi – avril, après l’expression des citoyens sur les quatre grands thèmes du Grand débat, continue d’avancer sans mettre en pause ses réflexions ?

 

 

 

En effet, au moins deux des quatre thématiques impacteront directement la DGFiP à savoir la fiscalité et les dépenses publiques ainsi que l’organisation de l’Etat et des services publics.

Malgré cela, le directeur général ''négocie'' actuellement dans l’ombre avec la direction générale du Budget un contrat d’objectifs et de moyens. Il a d’ailleurs confirmé aux organisations syndicales lors du dernier Comité technique de réseau du 22 janvier qu’il était en pleine discussion et qu’il pensait obtenir des contreparties aux suppressions d’emplois que la DGFiP allait devoir encore supporter les années à venir.

Faut-il donc en conclure que la loi pluriannuelle budgétaire a déjà tout figé, que la cible de suppression de 50 000 emplois dans la Fonction Publique d’Etat, à la fin du quinquennat, reste toujours la cible et qu’elle ne sera jamais remise en cause par le Président quelle que soit l’issue du Grand débat !

Il y a des anniversaires qui marquent les esprits or, il y a 30 ans exactement, naissait au printemps 1989 un mouvement revendicatif historique pour réclamer des moyens jugés insuffisants, afin d’améliorer les conditions de travail, et pour obtenir une reconnaissance de la technicité des personnels dans les services de deux directions générales du ministère, la DGI et la DGCP, fusionnées depuis 2008 pour créer la DGFiP.

On dit que la foudre ne tombe jamais deux fois au même endroit, mais malheureusement l’histoire se répète toujours, mais certains rapprochements peuvent être opérés quand nous pouvons objectivement observer le niveau d’insatisfaction très élevé des collègues confrontés à une succession de réformes ininterrompue, pas forcément comprises et cohérentes, depuis 2008 sans aucune reconnaissance des efforts fournis.

Et ce ne sont pas les décisions récentes d’attribution de primes censées calmer la tension actuelle, mais source potentielle de zizanie au sein des services, liée notamment à la mise en œuvre du PAS, avec l’augmentation très importante des demandes de renseignements du public, qui pourront répondre au profond mal-être de nos collègues.

Aucune visibilité dans l’avenir des missions de la DGFiP et des services qui les exercent. Aucune garantie de pouvoir vivre une carrière riche et diversifiée avec des marges de progression tant l’avenir est incertain. De plus en plus de personnels, quels que soient leurs grades et les fonctions exercées, sont contraints de changer d’affectation ou de métier pour rester au plus près de leur domicile familial et, encore, pour combien de temps. Pire, on voit apparaître la notion de détachement d’office qui, même si on doit la distinguer de celle de mutation d’office, utilisée comme sanction disciplinaire, peut être légitimement vécue comme une limitation du libre choix du fonctionnaire à décider de son avenir professionnel. La CFDT Finances publiques ne cessera de rappeler qu’aucun agent fonctionnaire de l’Etat, en particulier, à la DGFiP, ne doit être lésé par quelque réforme que ce soit.

Alors, 2019 : année déterminante pour la DGFiP ? Certainement, quand nous prenons en compte, en toute objectivité, l’ensemble des paramètres qui vont impacter la première administration de Bercy.

Nous sommes encore à la période d’expression des vœux. Aussi, formulons celui de voir nos gouvernants, et les directeurs des administrations sous leur responsabilité, prendre la pleine mesure des attentes de la population et, parmi elles, de celles des fonctionnaires attachés, comme à la DGFiP, à assurer un service public de qualité, en respectant les instances paritaires, tout en ayant parfaitement conscience que celui-ci ne doit pas être figé.

 

 

 

 

 

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