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Le temps de travail, une obsession anti-fonctionnaires

Publié le 26/05/2016

Le rapport Laurent reconnaît que les agents de la Fonction publique ne sont pas privilégiés par rapport aux salariés du privé. Mais ses propositions à vocation purement comptable gâchent le constat.

Les fonctionnaires et leurs collègues contractuels du public sont des fainéants, c'est bien connu. C'est au moins en partie pour en avoir le cœur net que le ministère de la Fonction publique avait commandé le rapport qui vient de lui être remis.

Pourtant à l'heure où le numérique transforme en profondeur la manière de travailler à toute heure et en tous lieux pour les services publics, la mesure du temps de travail dans les services est bien archaïque. Cette focalisation sur le plus pauvre des indicateurs de la contribution qu'apportent les agents aux services publics était inquiétante. Elle omet d'un côté la qualité du service rendu et de l'autre les conditions de travail des personnels qui se dégradent constamment.

La CFDT Finances examinera précisément le contenu des 189 pages du rapport mais d'ores et déjà, elle constate que si le rapporteur prend soin de ne pas caricaturer son sujet, ses propositions ne sont faites que dans un objectif d'économies budgétaires.

Ainsi rappeler que les fonctionnaires ont en moyenne plus de contraintes le week end ou la nuit que les salariés du privé (les personnels soignants ou aux Finances les douaniers en savent quelque chose), que la moyenne du temps de travail réel est très proche de la durée réglementaire était un utile préalable. Par contre les 34 recommandations visent pour la plupart à renforcer l'outillage statistique déjà envahissant ou à éliminer des souplesses (restrictions sur les jours de fractionnement, sur la rémunération du temps partiel à 80 et 90 %, sur les autorisations d'absence, sur le choix des cycles de travail,...)

Pour la CFDT Finances, l'organisation du travail est un tout dans lequel le temps de travail n'est qu'un paramètre. Elle souhaite que le gouvernement la fasse évoluer dans un cadre négocié et non en peaufinant à l'infini le contrôle bureaucratique du temps de présence des agents dans les services.