Informatique : innovations ou évolutions

Publié le 23/04/2019

La Direction engage plusieurs expérimentations, d’abord pour mieux prendre en compte les temps consommés à la place de PILOT, ensuite pour tester des outils collaboratifs mis à disposition sur la plateforme innovation. Elle a entamé le basculement de SAS vers R depuis 2017. Et enfin, les infrastructures informatiques situées actuellement à Metz seront relocalisées et finalisées.

 

Expérimentation sur les temps consommés

Depuis plusieurs années, la Direction demande aux agents de répartir leur temps de travail en fonction de leurs différentes activités dans des applications (SOFT, puis PILOT) afin de mieux estimer les besoins de chaque division.

La CFDT et la CFTC dénoncent le manque de communication autour de l'exploitation de ces données, l'impression d'inutilité et l'absence de sens de ce remplissage face à un ministère qui exige toujours de l'Insee des diminutions d'effectifs. De plus, nous nousinterrogeons sur l'apport de ces applications par rapport aux statistiques des temps de travail déjà disponibles dans les bilans sociaux.

 

Le Département des affaires financières et de la programmation des travaux et des moyens (DAFPTM ) est conscient que le dispositif actuel présente des lacunes et des lourdeurs, mais la Direction a besoin d'une codification des activités par grand processus.

 

Ainsi, le DAFPTM propose d'expérimenter la collecte de ces informations par le biais d'une enquête sur environ la moitié des agents Insee, hors enquêteurs, sur 2019-2020.

Les agents échantillonnés recevront par mail un questionnaire allégé dématérialisé, anonymisé et sans validationdu supérieur hiérarchique.

 

Les objectifs de l'expérimentation sont :

  • de rendre la collecte des temps consommés moins intrusive, notamment en assurant l’anonymat des réponses à toutes les étapes (y compris le respect du secret statistique au moment de l’exploitation des résultats),
  • d’alléger la charge de réponse à cette enquête,
  • d’avoir des résultats plus exploitables,
  • de comptabiliser les travaux annexes qui ne l'étaient pas auparavant,
  • d’avoir des résultats communicables à l’ensemble des agents dans des délais raisonnables.

 

La première enquête débuterait au deuxième trimestre et durerait 2 ou 3 semaines.

Pilot ne sera pas pour autant arrêté durant l'expérimentation.

Un bilan sera fait au CTR d'octobre.

Si la première enquête est exploitable, la généralisation par une enquête tournante (assurant qu’une même personne ne soit pas systématiquement sollicitée) se ferait fin 2019 - début 2020.

Les agents seraient interrogés sur un maximum de 2 mois consécutifs avec une garantie de 2 mois de 'tranquilité'.

 

Dans le cas d’un succès partiel, une nouvelle expérimentation pourrait être lancée au deuxième semestre 2019.

 

Cette enquête doit permettre de mieux identifier les points de tensions et les saturations au sein des unités. Elle sera un outil de justification en cas d'audit externe.

 

Pour la CFDT et la CFTC, cette proposition d'allégement des tâches pour tous les agents et de fin de validation par les encadrantsparticipe à l'allègement de tâches administratives chronophages.

Il reste à la Direction de surtout communiquer vers les agents pour donner du sens et démontrer l'utilité de ce dispositif.

 

RocketChat et plateforme innovation

La Direction travaille à la mise en place d'outils collaboratifs au sein de l'Insee.

Le pôle GCOG (Gestion de contenu et outils collaboratifs) de la DR de PACA a construit une plateforme expérimentale dite "plateforme innovation" accessible via https://onyxia.beta.innovation.insee.eu/accueil.

Une soixantaine d'outils y sont disponibles dont une application de messagerie instantanée appelé RocketChat.

Ces outils ne sont pas tous issus de la demande de maîtrise d'ouvrage.

Certains seront d'ailleurs supprimés s'ils ne présentent pas d’intérêt pour les agents Insee.

 

La Direction s'est décidée à présenter RocketChat aux organisations syndicales afin de préciser leurs droits et conditions d'usage.

La CFDT et la CFTC trouvent dommageable de découvrir l'existence de cette plateforme uniquement sous l'angle des droits des organisations syndicales.

Nous demandons une présentation de ce dispositif et de l'ensemble des outils qui y sont proposés.

 

La DSI souhaite avoir plus d'avis de volontaires sur ces outils mais ne les a présentés qu'à quelques divisions.

Ainsi, nous demandons qu'une présentation soit faite à l'ensemble des agents pour avoir un plus grand panel de volontaire.

La Direction accepte la programmation d'un groupe de travail sur la plateforme, ses impacts et limites.

 

Pour les outils qui seront généralisés, nous alertons sur une possible fracture technique et demandons le cas échéant des formations.

 

Rocketchat est un projet de messagerie instantanée.

La connexion se fait via l'identifiant de l’agent. Il n'est donc pas possible d'y être masqué.

Il n'y a pas de confidentialité des échanges ni des données et leur sécurisation n’est pas non plus garantie.

Il n'y a pas non plus de modérateur, ce rôle revenant au responsable de la discussion.

L’équipe responsable du projet a indiqué posséder des outils de modération. Elle a invité les agents participants à une discussion à "s’organiser".

Au final, la répartition des responsabilités de modération ne semblent pas avoir été sérieusement considéré par la Direction.

 

Pour la CFDT et la CFTC cet outil est sans intérêt pour des discussions de fond ou nécessitant des sauvegardes. Ce ne peut être que pour des échanges de type pop-up. Nous nous interrogeons sur la suppression de l’outil winpop-up qui jouait déjà ce rôle par le passé.

 

Nous alertons la Direction sur la multiplication des outils. Cela peut se révéler particulièrement chronophage pour les agents.

 

L'absence de confidentialité des échanges peut également constituer un frein à son usage. Nous donnons l'exemple du forum mis en place en janvier 2018 pour les enquêteurs en lieu et place de l'utilisation de la liste de diffusion GS-enqueteurs (https://gforge.insee.fr/forum/forum.php?forum_id=2587).

 

Celui-ci a été un flop total. 1 mois d'utilisation et 6 échanges plus tard, plus rien, les enquêteurs refusent de l'utiliser en raison de la visibilité des échanges par tout le monde.

 

Concernant les conditions d'usage de RocketChat par une organisation syndicale, nous rappelons la règle des échanges de type HMI : c'est 1h par agent quel que soit l'outil d'échanges.

Nous n'approuvons donc pas cet outil à usage syndical.

 

Impact sur les conditions de travail du projet PALETTES

Le projet PALETTES, lancé en 2017 et validé par le comité de Direction en octobre 2018, est dédié auxfuturs développeurs de l’Insee avec le langage de programmation R.

 

La Direction entame le désengagement de la plateforme SAS dont l’une des raisons est budgétaire

Elle envisage une sortie partielle ou totale en 2022.

Pour y parvenir, R (langage) est une alternative à SAS (programme).

 

Le logiciel R est un logiciel téléchargeable librement qui offre une interface minimaliste permettant d’exécuter des programmes. Celui-ci hérite d’une logique d’espace de travail situé en mémoire vive (RAM : Random Acces Memory) avec un noyau de base et des fonctions élémentaires. On trouve aujourd’hui 13000 packages (importations de développements) qui ne cessent de croître (3000 nouveaux par an) avec plus de 220 000 fonctions élémentaires.

 

Les utilisateurs attendent de ce projet des outils de traitement statistique autour du langage R avec son interface R-Studio et sa boîte à outils « Shiny » pour la présentation des données et PYTHON, application «machine learning ».

 

Comparatif

La Direction a mis à disposition un comparatif de R et SAS abordant les différentes idées reçues.

R est sans cesse en transformation avec de nombreux packages, l’avantage résidant en la stabilité de son noyau. Il peut traiter des gros fichiers, notamment en liaison avec le RP ou ESANE.

Il présente, tout comme SAS, des limites.

R n'est pas plus rapide que SAS, la différence restant faible sur la plupart des traitements.

Pour simplifier son usage, une organisation spécifique des données pourrait être imposée.

 

Le coût de SAS est bien plus connu que celui de R. R n’est en effet pas totalement gratuit si l’on prend en compte laformation des agents et l’installation d’un réseau expert. Si le noyau et les packages de R sont gratuits (en open source), les outils disponibles dans le cadre de licences PRO sont payants notamment pour les données de type Big DATA, mais aussi sur quelques versions de R-STUDIO.

 

SAS, avec son support technique, apporte une garantie que R n'assure pas. Le coût du remplacement de la suite Microsoft office par la suite Libre office est connu (externalisation pour la correction de l’open source Libre office, le travail effectué par les référents pour la réalisation des modules de formation, la formation de formateurs puis celle des agents).

Qu’en sera-t-il pour l’apprentissage du langage R qui, lui aussi, est un open source ?

 

R dispose d’une large communauté d'utilisateurs, avantage important puisque parmi les nouveaux arrivants à l’Institut, nombreux sont ceux qui l'utilisent déjà et qui deviennent donc très rapidement opérationnels.

 

Les méthodes statistiques sont d’abord implémentées en R.

Si les nouveaux packages sont un atout pour R, en machine learning, PYTHON prend le dessus.

 

Objectifs

Les objectifs de l’Insee sont clairs, il s’agit de pérenniser cette palette d’outils de traitement de l’information, de la promouvoir et la partager avec le Service Statistique Public.

 

Cette palette doit permettre l’accès à tous les packages pour les fonctions statistiques de base et élaborées pour un enjeu de certification et de formation.

Elle doit en outre nous permettre de développer nos propres applications.

La CFDT et la CFTC demandent que des règles de structures communes soient établies pour en assurer la maintenance évolutive et pour ne pas se trouver dans une jungle d’applications où on ne saurait plus identifier ni les auteurs, ni le but de ces applications.

 

Procédure de désengagement de SAS

Environ 2000 à 2500 agents sont concernés.

Actuellement, près de 1000 agents sont déjà formés à R, par un réseau de 80 formateurs.

Aujourd’hui, en 2019, 67 % de la puissance de calcul Insee est dédiée à SAS contre 33 % à R (R-Shiny inclus)

En 2022, l’Insee envisage de passer SAS à 40 % contre 50 % pour R (complété par Python).

Les autres langages de manipulation des données, notamment SQL via PROC SQL et SAS, seront maintenus.

Pour la CFDT et la CFTC, cette diversité permettra d’attirer plus d’agents sur des postes contenant de la programmation.

 

La CFDT et la CFTC demandent la réalisation d'une enquête auprès des utilisateurs de SAS pour connaître leur intention concernant le passage à R, savoir s’ils seraient favorables à suivre ces formations R et s’ils auront une alternative à ce projet, surtout s’ils veulent continuer à utiliser SAS.

Il est légitime pour certains agents de s’interroger sur l’intérêt de réécrire leurs programmes en R alors qu’en SAS ils fonctionnent et obtiennent les mêmes résultats, d’autant pour ceux qui sont à quelques années de la retraite.

Il est donc important qu’une communication simple soit faite auprès des agentset de les former.

 

La Direction souligne qu’elle sera vigilante pour que personne ne reste au bord du chemin.

Une intervention d'ergonomie sera mise en place pour l'accompagnement des agents.

Une opération ludique sera faite par le réseau de formateurs pour expliquer R à la fin de l'année.

 

Le langage R présente, de par sa diversité de fonctions et de sa structure, des difficultés d'ordres technique et organisationnel.C'est pourquoi la création d'un premier balisage pour solutionner des problèmes concrets a été réalisé :

Un guide de procédure a été réalisé par un groupe d'agents de l'Institut, mais aussi des SSM sous l'Univers Statistique Simplifié sous R (USSR).

La CFDT et la CFTC demandent que les référents R aient des ressources supplémentaires pour répondre à la demande des utilisateurs.

 

Palettes, vous avez dit palettes ?

Certains développeurs R trouvent ce nom inapproprié et ont l’impression d’être des dockers !

Il y a actuellement le Sasseur, demain y aura-t-il le MasteR (Maintenance et Applicatifs Statistiques Tout En R) ?

L’USSR (Univers Statistique Simplifié sous R) pourrait prendre une terminologie plutôt moderne avec le MasteR ‘s GUIDE.

 

Infrastructure informatique CSM

La Direction a effectué plusieurs annonces :

Suite à l'audit de l'Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d'Information(ANSSI), il apparaît nécessaire de mettre en place des stations de travail dédiées aux tâches d’administration informatiques et donc distinctes de celles dédiées aux tâches bureautiques.

Cette modification devrait affecter plusieurs dizaines d'agents, principalement en nécessitant une gestion constante du transfert de données et de fichiers entre les deux environnements.

Même si cette évolution concerne des utilisateurs àapriori expérimentés en informatique, il faut noter que le maintien en bon état de fonctionnement de leur(s) station(s) de travail nécessite une certaine attention de la part des agents.

La part de leur activité dédiée aux tâches d'entretien de leur matériel va donc être augmentée avec cette multiplication des environnements de travail.

 

Il a été précisé que les travaux de décommission des shelters devraient durerpour une période d’au moins 6 mois. De ce fait, l'arrêt de la production informatique dans les shelters est programmée pour début janvier 2023.

 

La Direction confirme que le datacenter des douanes à Osny est l'un des deux sites de production devant prendre le relais des shelters.

Il a été souligné que cette salle est fraîchement rénovée (2016) et que la sécurisation du site, assurée par la Douane, est bien supérieure à celle actuelle du site de Télis à Metz.

 

Il a été annoncé que le second site de production de l'INSEE sera le datacenter des douanes à Toulouse.

Entre Toulouse et Osny, le choix du site principal n’est pas encore déterminé. Cette décision dépend en partie du déroulement du projet de rénovation programmé pour le datacenter de Toulouse.

 

Le choix de ces sites de production est principalement motivé par deux éléments.

Primo, il s'inscrit dans une démarche ministérielle de réduction du nombre de salles informatiques (de 10 à 8 salles machines dans le cadre du projet Cloud d’État).

Secondo, il part d'un constat d'échec des études de marchés visant à créer un datacenter sur Metz en collaboration avec la ville et/ou des acteurs privés.

 

La CFDT a questionné le projet sur deux aspects :

 

- Pour le premier, il a été mentionné qu'en considérant l'expérience précédente, un transfert de l'ensemble des applications hébergées au CEI en moins de 4 ans semble ambitieux.

Il serait donc rassurant de voir apparaître au plus tôt un calendrier de transfert et de connaître rapidement quelles seront les premières applications concernées.

La Direction répond à ces interrogations en précisant qu'il n'est pas décidé si le transfert vers ces nouveaux sites suivrait la même logique que les précédents transferts.

Les modifications applicatives et matérielles nécessaires devraient être beaucoup plus limitées. Il n'est pas certain que le transfert soit progressif ni que celui-ci se fasse sans coupure.

L'hypothèse d'un transfert simultané de toute la production avec un arrêt de production de quelques jours n'est donc pas écarté.

 

- Pour le deuxième, il a été demandé de préciser le modèle de mutualisation retenu :

Parle-t-on de matériel INSEE hébergé dans une "salle blanche" des douanes ? Alternativement la mutualisation doit-elle s'étendre au matériel et le partage des ressources sera-t-il géré via la virtualisation ?

 

La Direction confirme que le travail des Douanes s'arrête à fournir une salle sécurisée et adaptée à la production informatique.

La climatisation, l'alimentation électrique et le branchement au réseau seront donc assurés par les Douanes.

Dans cette salle des Douanes sera hébergé du matériel INSEE dont la gestion sera de la responsabilité de l’Institut.

 

Il est précisé dans ce cadre que les manipulations devant être effectuées physiquement sur le matériel feront l'objet de conventions soit avec les Douanes soit avec les prestataires fournissant le matériel.

Il est rappelé que ce fonctionnement existe déjà à Metz sur certains aspects. Pour le stockage, notamment la société Hitachi, se charge du changement des disques défectueux dans les baies de stockage.

 

Les manipulations plus exceptionnelles ou ne faisant pas l'objet de conventions seront assurées par des missions ponctuelles.

 

A la lumière de tout ceci, il nous parait évident que l’activité des agents actuellement en charge de la gestion du matériel informatique à Metz sera substantiellement impactée par ce projet.

 

La CFDT et la CFTC veilleront à ce que ces agents soient convenablement accompagnés lors de ces évolutions.

 

Les documents sont disponibles sur

https://www.agora.insee.fr/cms/sites/dg-sg/home/dialogue-social/ctr-et-gt-ctr.html

 

Prochain GT : 14 mai sur la formation, la suite du CDPTT et Tourisme3

 

Vos représentants CFDT et CFTC à ce GT :

Nathalie Bailly secrétaire nationale CFDT tel 06 26 84 65 14

Antony Barillé secrétaire adjoint CFDT

Stéphane Dupin, Auvergne

Fesquet Stéphan secrétaire CFTC;

Nguyen-Tu Thanh, PACA

Norza Fabian Christelle, Occitanie

Petit Alexandra, Normandie