Compte-rendu du groupe de travail de l’AGRAF du 18 juin 2020

Publié le 07/07/2020

L’AGRAF a réuni le 18 juin 2020 un groupe de travail, par audioconférence, pour la préparation de son assemblée générale ordinaire du 23 juin 2020.

On peut se demander pourquoi tenir une assemblée générale quelques jours seulement après le déconfinement et dans de telles conditions ? Les trois opérateurs de l’action sociale, dans un consensus général ont décidé de tenir leurs assemblées générales avant le 30 juin 2020. Pourtant, les organisations syndicales avaient déjà posé la question sur l’opportunité de tenir les assemblées générales des associations maintenant. Lors de la réunion du groupe de travail du CNAS également tenue par audioconférence le 4 juin dernier, et organisée à la demande expresse des organisations syndicales, il n’a pas été apporté de réponses précises à leurs questions. Alors que l’on ne sait rien sur l’Action Sociale qui sera suivie par le secrétariat général dans les mois à venir, on peut s’interroger sur l’urgence de la présentation des comptes. Le président de l’AGRAF a rappelé au début du GT qu’une assemblée générale avant la fin du mois de juin est tenue pour des raisons réglementaires. Un groupe de travail sur la restauration collective aux finances pourrait se tenir fin septembre, en fonction de l’évolution de la reprise du travail.

L’audioconférence du 18 juin a permis de revenir sur les principaux faits marquants de l’AGRAF pour l’année 2019 et de faire un point sur la gestion de la crise covid19, pendant et au sortir de la période de confinement.

L’association pour la Gestion des Restaurants des Administrations Financières (AGRAF) assure, à titre exclusif, la gestion des prestations sociales de restauration, dont les modalités de mise en œuvre sont précisées par une convention d’objectifs et de moyens. Fin 2019, elle était en charge de 28 restaurants selfs dont 1 en cours de rénovation (Reuilly) et d’un restaurant de concept traditionnel (Le Club) où des repas à caractère professionnel sont organisés. Ses effectifs globaux s’établissent à 327 emplois à temps pleins fin 2019, contre 348 en 2018.

L’année 2019 a été marquée par une baisse du nombre de repas servis. En 2019, le nombre de repas servis en libre-service a enregistré une baisse de 2,35 %. Cette diminution s’explique par la réduction des repas servis au titre des conventions d’accueil conclues avec d’autres administrations, ainsi qu’une baisse de jours d’ouverture en raison de la fermeture de Reuilly et de Paganini, pour travaux. A cela, s’ajoute les grèves de décembre 2019 qui ont fait chuter radicalement la fréquentation des restaurants. En moyenne journalière du nombre de repas, cette variation atteint 6,99 %. La fermeture de Reuilly a entraîné sur les sites du grand Bercy une augmentation de la fréquentation journalière pour les restaurants Daumesnil-Diderot et Sully. Celle-ci se traduit par des files d’attente plus marquées pour les usagers et est préjudiciable en termes de contentement. Lors de l’enquête initiée par l’AGRAF en décembre 2019, le taux de satisfaction des usagers enregistre une baisse importante par rapport à la perception du temps d’attente ; la part de mécontentement se concentre sur les trois restaurants précités. Les autres renseignements de l’enquête font remonter un taux de satisfaction de 70,1 % pour le rapport qualité/prix. A noter que pour les usagers, la satisfaction du personnel reste excellente avec 88 % des agents satisfaits. Dans l’offre de l’AGRAF, on peut évoquer depuis un an, un repas végétarien au quotidien. Celui-ci satisfait 67,5 % des usagers. Impactée par les temps d’attente la note de satisfaction 2019 s’élève à 69,2%. Les répondants à l’enquête souhaitent plus de cuisine locale, plus de thématiques régionales, plus de cuisine du mode, plus de variété dans la préparation des plats et une présentation de ces derniers plus élaborée. On peut espérer que la nouvelle offre de restauration mise en place début 2020 sur Daumesnil-Diderot aura un impact positif sur les souhaits des usagers. Mais pour cela l’AGRAF doit encore améliorer son offre alimentaire (plus de produits bio et label rouge) et mieux communiquer auprès des usagers.

La subvention du ministère en 2019 a été de 10 856 000 €, identique depuis 2016. Dans le compte d’exploitation, le montant des investissements 2019 est de 828 356 €, en hausse par rapport à 2018. Dans le détail, une dépense importante est la mise en place de l’ERP (Enterprise Resource Planning), qui en français signifie planification des ressources de l’entreprise. On utilise aussi le terme progiciel de gestion intégré (PGI). L’intégration de ce logiciel doit apporter une base de données unique à toute l’association : l’information sera partagée et mise à jour en temps réel. Le PGI est en cours de déploiement depuis la fin de l’année 2018 sur la partie des services financiers et en cours de développement sur l’année 2019-20 sur la direction des achats et de l’équipement. Cet instrument de gestion apportera-t-il à l’association tous les avantages qui sont annoncés ? A suivre, lors des prochaines AG. Le coût de revient d’un repas s’établit en 2019 à 10,56 € HT, en baisse par rapport à 11,26 € HT en 2018 et 11,30 € HT en 2017. Cette baisse est enregistrée du fait notamment de la diminution des frais généraux, des denrées et des frais de personnel, suite à la réduction de 21 emplois à temps plein en 2019. Cette diminution des effectifs provoque une pression sur les personnels en CDI et une réorganisation du travail dans chaque établissement. La CFDT suit avec attention la gestion des ressources humaines de l’AGRAF et le redéploiement des personnels entre les différents sites, suite aux travaux de Reuilly.

Avec la crise sanitaire, l’AGRAF a mis en place durant le confinement un système de panier-repas sur le site du grand Bercy. Repas froid, inadéquation entre le nombre de repas commandés et ceux effectivement délivrés, prix élevé du panier par rapport à un repas chaud, la méthode a connu des errements dans sa mise en place. Depuis le 11 mai, ce sont des repas chauds, délivrés dans le self Daumesnil-Diderot qui sont accessibles pour les agents, avec des conditions sanitaires renforcées. Il reste aux usagers à respecter les gestes barrière par leur répartition dans la salle car les problèmes ne se règlent pas par l’individualisme mais par des règles collectives qui sont au service et au profit de tous. De son côté, le personnel AGRAF présent pour le service est toujours accueillant et souriant.

La crise covid19 a montré que l’on a besoin d’un Etat plus solidaire, et que les syndicats, proches des acteurs et du terrain, ont une place décisive, car ils ont un rôle de représentation sociale. Ils représentent ce corps intermédiaire de proximité dans lequel le citoyen peut avoir confiance. Par sa représentation dans le dialogue social, et donc auprès de l’AGRAF, la CFDT réfléchit à l’après : défendre les intérêts des usagers de la restauration collective par une offre variée et des services proches de leur attente, sans oublier la solidarité matérielle.