« Bilan de l’action sociale 2018 : encore des réformes annoncées, mais, à part le foodtruck dans la cour de Bercy, rien de nouveau !

Publié le 12/07/2018

La CFDT partage l’idée et surtout la volonté d’améliorer l’action sociale, afin de mieux répondre aux besoins et attentes des agents.
Mais la CFDT est opposée à toute réforme uniquement structurelle, centralisatrice, budgétaire et réductrice d’emplois, qui se ferait au détriment d’une action sociale de proximité et de qualité.
La CFDT insiste également sur sa volonté d’être associée à l’ensemble des audits préconisés par l’administration. Dans ce cadre, le calendrier de concertation proposé ne nous convient absolument pas et nous rappelons ici notre demande, déjà exprimée le 31/05/2018, de tenues régulières de groupe de travail à chaque étape des travaux.

Concernant Le plan d’action issu du GT CNAS/CTM  du 31/05/2018, sur le sujet des orientations de l’Action sociale ministérielle, l’administration nous a présenté 3 axes : le premier concerne l’amélioration des prestations, le second, la clarification de l’offre et l’organisation des opérateurs, le troisième veut interroger les prestations nationales et locales.
Dit comme cela, et eu égard au constat partagé sur l’indispensable amélioration, d’ailleurs à des degrés divers, du fonctionnement des différentes associations prestataires, la vitrine semble acceptable. En effet, au regard des résultats de l’enquête de septembre 2017, la CFDT partage l’idée et surtout la volonté d’améliorer l’action sociale, afin de mieux répondre aux besoins et attentes des agents.
 Mais la CFDT est opposée à toute réforme uniquement structurelle, centralisatrice, budgétaire et réductrice d’emplois, qui se ferait au détriment d’une action sociale de proximité et de qualité.
La CFDT insiste également sur sa volonté d’être associée à l’ensemble des audits préconisés par l’administration. Dans ce cadre, le calendrier de concertation proposé ne nous convient absolument pas et nous rappelons ici notre demande, déjà exprimée le 31/05/2018, de tenues régulières de groupe de travail à chaque étape des travaux.
Venons-en au bilan global. D’abord il faut évoquer quelques points positifs. Je cite le travail de qualité réalisé au quotidien par nos collègues des délégations départementales, sans oublier, bien sûr, la filière sociale, les conseiller(e)s et assistant(e)s de service social. Le nombre d’actions menées au niveau local, détaillé dans les tableaux qui nous ont été fourni, en atteste.
Egalement, l’évolution des nouvelles aides et prestations, notamment le CESU 6/12 ans, prouve l’existence d’un vrai besoin, tel que l’avait d’ailleurs mis en lumière les organisations syndicales.
Mais il y toujours des points noirs, qui de surcroît s’accentuent, tels que la restauration collective (et le nombre de problématiques locales, une dizaine uniquement pour le GT d’aujourd’hui, dont nous vous avons saisi en atteste).
Nous notons une accélération très notable des fermetures des restaurants collectifs, surtout à la DGFIP, mais aussi aujourd’hui aussi dans les autres administrations, à l’INSEE par exemple.
En effet, de nombreux restaurants sont remis en cause dans cette direction, depuis Chamalières, en passant par Nancy, Bordeaux, Marseille et Nantes. De nombreux collègues de l’Insee risquent de ne plus avoir droit à la restauration collective du fait du désengagement de leur administration. La CFDT vous a déjà interpellé sur ce sujet, que nous souhaiterions voir aborder, au minimum, en questions diverses.
Du côté DGFIP, il semblerait qu’il ne restait qu’au 31/012/2017, 216 structures de restauration, contre 235 en 2016, soit un différentiel bien supérieur à la douzaine indiquée par les documents.
Là aussi, nous souhaiterions revenir plus précisément, en questions diverses, sur les restaurants de Muret, de Pontivy, de la Tour de Bretagne à Nantes comme celui de Troadec et sur leur devenir
Concernant l’EPAF, le nombre de nuitées continue à baisser de manière significative, et le nombre de séjours à thème aussi, quoiqu’en dise l’administration : - 1000 participants entre 2016 et 2017.
Sur l’ALPAF, nous notons aujourd’hui l’augmentation marquée des demandes d’aides aux personnes en difficultés, ce qui montre bien la paupérisation montante des collègues, en particulier à la DGFIP (+36 personnes) et à la Douane (+64 personnes). Et nous ne reviendrons pas ici sur l’inadéquation entre l’offre de logements, en particulier géographique, et les demandes formulées par les agents, spécialement dans les grandes métropoles.
Le nombre de places en crèches, même s’il augmente légèrement, ne correspond toujours pas à l’ampleur des besoins en la matière. Nous réitérons donc nos demandes d’informations, aujourd’hui toujours sans réponses : combien de dossiers refusés, combien, parmi les 510 berceaux affichés, sont ressortissants de la dotation Fonction publique ?
Sur l’exécution du Budget en juin 2018 : nous pensions, sans doute naïvement qu’une bonne exécution du Budget, en matière d’Action sociale, devait montrer un niveau de consommation tournant autour de 60/70 % maximum en milieu d’année. Nous notons une ligne à plus de 83 %, et une autre à plus de 127 %, ce qui demande au moins quelques explications de la part de l’administration.
Concernant l’information sur le lancement d’une réflexion sur l’organisation de la sous-direction SRH3 : même si on parle uniquement « d’information », nous aurions souhaité, légitimement, avoir un peu plus de matière en termes de documents préparatoires. En effet, juste sur la sémantique, nous avons 4 éléments de langage articulés l’un derrière l’autre, avec chacun sa signification. En clair, où veut exactement aller l’administration ?
Mais cela nous donne l’occasion de répéter les positions de la CFDT en la matière.
Nous insistons d’abord, fortement et à nouveau, sur notre attachement à l’échelon départemental de l’action sociale. La CFDT est fermement opposée à toute régionalisation, car pour notre organisation syndicale, l’échelon efficace de proximité est départemental. La proximité géographique avec les agents est indissociable avec une action sociale qui réponde à leurs besoins et à leurs attentes.
En ce sens, l’exemple de la délégation des Bouches du Rhône en est une triste contre-illustration. Depuis des mois, maintenant, l’intersyndicale locale réclame le rétablissement du nombre de poste dédiés spécifiquement à l’Action Sociale. C’est une nécessité pour répondre à l’attente des agents dans un département où l’action sociale à un rôle important d’amortisseur social. Devant le refus persistant du Secrétariat Général d’entendre cette requête légitime, la CFDT souhaite que ce point spécifique soit rajouté à l’ordre du jour.  
La CFDT réinsiste lourdement sur sa revendication d’une mise en place d’un plan pluriannuel de création de postes d’assistants de service social afin de renforcer les départements à fort effectifs d’actifs et de retraités et de mieux couvrir l’ensemble des départements, y compris les DOM et les COM.
S’agissant de la situation des assistantes, et assistants des services sociaux, qui sont dans l’action, depuis décembre 2015, nous sommes maintenant en juillet 2018. Malgré cette mobilisation, l’administration ne répond toujours pas aux préoccupations des assistantes sociales, par rapport à l’application du RIFSEEP, du maintien de la NBI lors du reclassement en catégorie A, et donc passer des 23 points de NBI du B aux 30 points du A. Aucune garantie ne leur est donnée.
Tout cela ne va pas du tout dans le sens du dialogue social, tel que l’administration voudrait nous le faire croire.
Enfin, nous voudrions dire quelques mots sur un schéma qui semble se profiler, celui d’une réorganisation qui mettrait le/la conseiller (ère) technique national(e) sous les ordres d’un chef de bureau, au lieu de l’actuelle organisation, qui pourtant donnait relativement satisfaction.
L’administration semble ne jamais pouvoir, dusse l’efficacité du service en souffrir dans son fonctionnement quotidien, résister au besoin d’exercer un pouvoir hiérarchique.
S’agissant de la spécificité de l’action sociale, la CFDT s’inscrit en faux contre cette logique strictement hiérarchique, si c’est le schéma qui est retenu, car ce que nécessite au quotidien l’action sociale, c’est de la réactivité, et donc des processus décisionnels rapides, face à des dossiers souvent lourds et urgents.
Enfin, les représentants du personnel ont besoin de visibilité sur ces processus décisionnels, autant que sur les décisions elles-mêmes. Vous l’avez compris, le contrôle administratif, lent et lourd, tel que semble vouloir l’introduire l’administration, pour la CFDT, se fera au détriment de l’efficacité réelle et attendue par les agents. Si c’est le cas, vous l’avez compris, nous refuserons cette organisation.
Réflexions ou pas, audits ou pas, la CFDT Finances exige qu’au ministère, l’Action sociale, dans tous ses aspects, quelles que soient ses modalités et son organisation, soit de qualité, de proximité, accessible à tous les agents, contractuels ou titulaires, quel que soient leur grade, leur administration, ou leur situation géographique et professionnelle.
La délégation CFDT interviendra bien sûr au fur et à mesure de l’évocation des points à l’ordre du jour, ainsi que des questions diverses.