Retour

Le détail des suppressions d’emplois à Bercy

Publié le 17/09/2018

Le nombre de suppressions d'emplois pour les ministères économiques et financiers (MEF) se précisent. Le premier Ministre prévoit 4500 suppressions d'emplois pour la Fonction publique d'Etat en 2019 (-1600 en 2018 et  -10000 au moins pour 2020). Les MEF, toujours aussi "exemplaires" devraient contribuer à près de la moitié du nombre total des suppressions d'emplois dans la Fonction publique d'Etat en 2018. La CFDT Finances condamne fermement cette approche budgétaire des effectifs sans débat aucun sur le service public, ses finalités et ses moyens.

" Nous avons un objectif autour de 2000 (suppressions de postes) pour le ministère de l'Action et des Comptes publics dans le cadre de la mise en oeuvre du prélèvement à la source et d'un certain nombre d'outils, dont la numérisation ", Olivier Dussopt, BFM TV, 12 septembre 2018.

Les dernières informations en notre possession font état de 1947 suppressions d'emplois pour les ministères économiques et financiers en 2019. Le détail par directions : 

  • pour la DGFiP : 2130 suppressions d'emplois,
  • pour la Douane : 250 créations d'emplois.

La DGCCRF qui dépend du ministère de l'Economie et des Finances devrait subir 45 suppressions d'emplois. La situation de l'administration centrale et de l'INSEE reste à préciser.

Bercy pèse de moins en moins

C'est vrai pour les arbitrages. C'est vrai aussi pour les effectifs : Bercy reste le premier ministère contributeur en terme de suppressions d'emplois avec -1947, représentant 1,4% des effectifs du ministère de l'Action et des Comptes publics (pour information, -1800 au Ministère de l'Education nationale, soit 0,2% des emplois).

Si la Douane bénéficie du contexte particulier du BREXIT, son réseau comptable devrait cependant connaître une centaine de suppressions d'emplois.

La contribution de la DGCCRF aux suppressions d'emploiss devrait être similaire à celle de 2018.

Quant à la DGFiP, si le nombre de 2130 suppressions d'emplois est inférieur aux informations qui avaient circulé au début du mois de septembre (4000), elle est dans la moyenne des suppressions d'emplois depuis 2002.

Le coût du rabot

Les justifications ne manqueront pas (prélèvement à la source, numérisation...) pour justifier cette baisse des effectifs. En réalité, les fameux gains de productivité, difficiles à évaluer et anticipés, cachent mal l'objectif purement budgétaire du gouvernement. Mais surtout, le bon vieux rabot de l'ancien monde continue à fonctionner malgré les discours sur la réforme de l'action publique.

La CFDT Finances condamne avec la plus grande force cette politique du rabot qui diminue les moyens d'action de l'Etat et hypothèque l'exercice des misisons. Avec de telles suppressions d'emplois sur la durée (40000 en 16 ans), les conditions de travail des agents vont également continuer à se dégrader avec la pression sur les objectifs, le manque de moyens matériels, les risques psycho-sociaux...

Les nombres officiels des suppressions d'emplois seront connus avec le Projet de loi de Finances 2019 à la fin du mois de septembre. Celui de la DGFiP a été confirmé par son directeur général.