La crise sanitaire va être un accélérateur de changements, y compris pour la DGFiP

Publié le 13/04/2021

Des évolutions majeures vont se concrétiser dans un certain nombre de comportements des consommateurs et des usagers des services publics, mais aussi chez les personnels de la DGFiP. Ces évolutions viennent s'ajouter à des réformes structurelles déjà annoncées qui confirment une accélération des changements par la crise sanitaire.

Depuis plus d’un an, notre société est confrontée à une crise sanitaire majeure doublée d’une crise économique pour de nombreux secteurs dont l’activité est à l’arrêt ou quasi à l’arrêt.

Les impacts de cette crise ne sont pas pour autant tous négatifs quand ils déclenchent dans notre société des évolutions dans le domaine de l’adaptation aux technologies nouvelles. La numérisation, en particulier, prend un essor très significatif et tout ce qui peut concourir à faciliter le travail à distance est étudié beaucoup plus rapidement que prévu.

Le nombre beaucoup plus important de salariés contraints de télétravailler à leur domicile, en raison de la pandémie, va certainement se retrouver en partie ensuite dans un télétravail « contractuel » souhaité cette fois-ci par le salarié. Nul doute, malgré un pourcentage significatif de salariés qui n’auront pas supporté l’éloignement de leurs collègues, que le nombre de personnels en télétravail se maintiendra à des niveaux moyens nettement supérieurs à ceux existant avant la crise sanitaire, en particulier, chez les cadres.

De même, des évolutions majeures vont se concrétiser dans un certain nombre de comportements des consommateurs et des usagers des services publics.

Ainsi, les techniques de vente à distance, drive et click and collect, continueront à être utilisées et les surfaces de vente vont évoluer à n’en point douter dans les années futures. Dans les services publics, et à la DGFiP en particulier, les comportements des usagers auront aussi évolué dans la période récente et se pérenniseront sans nul doute également dans le futur dans une proportion encore inconnue. La configuration des bureaux en sera nécessairement impactée à terme.

Deux éléments importants seront ainsi très structurants pour l’évolution de la DGFiP dans les années à venir : le niveau du télétravail redevenu « contractuel » et le niveau de l’accueil physique dans les services des finances publiques. L’évolution du nombre de centres de contact va suivre la montée en charge de l’accueil à distance qui s’est confirmée durant cette pandémie. Tous ces éléments, additionnés à l’évolution continue de notre administration vers une plus grande numérisation, vont nécessairement impactés fortement l’évolution de nos services, donc du réseau composé actuellement de plusieurs milliers de structures. La DGFIP l’a intégré dans sa vision de la GPEEC, mais sans réflexion approfondie et anticipation d’un plan d’accompagnement abouti.

En effet, l’évolution du réseau des postes comptables annoncée aux OS va se traduire par une concentration jamais atteinte à tel point qu’entre le 1er janvier 2017 et le 1er janvier 2023 ce ne sera pas moins de 2051 postes qui auront disparu sur 3823 soit une chute de 54 % équivalente à un véritable tsunami structurel !

L’impact sur les métiers et les carrières sera certainement significatif avec la nécessité pour les personnels concernés de revoir leur projet de carrière et donc, par contrecoup, leur projet de vie. CAP 22 l’avait annoncé en termes de réforme de structures mais la crise sanitaire va accélérer les changements profonds qui scelleront un tournant historique pour la DGFiP.

 

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