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Edouard Philippe taille dans le vif des services publics et méprise ouvertement les syndicats

Publié le 27/07/2018

Par deux circulaires du 24 juillet 2018, le Premier Ministre veut déconcentrer et réorganiser les services publics. La DGE, la DGCCRF et la DGFiP n’en sortent pas indemnes.

Alors que les médias sont préoccupés par une autre actualité et que de nombreux français sont en vacances, le Premier Ministre détaille dans deux circulaires la cure d’amaigrissement qu’il veut infliger aux services publics de l’État.
Aux Finances, le rôle de l’État est réaffirmé s’agissant des « missions de contrôle, de lutte contre les fraudes et d’inspection » mais pour aussitôt ouvrir le champ à des allègements de missions.

Les pôles 3E des Direccte dépecés
Les pôles 3E ne conserveront que le suivi des dossiers de restructuration les plus sensibles, le reste étant déjà de la compétence des Conseils Régionaux « ce qui impactera les équipes » dit sans ambages le Premier Ministre. De même la compétence sur le tourisme sera abandonnée. Il serait temps que Bruno Le Maire accepte d’en discuter avec les organisations syndicales comme le lui a demandé la CFDT. Lire ici

La DGCCRF à nouveau secouée
L’externalisation de certains contrôles standardisés est annoncée. Elle pourrait s’appliquer aux contrôles d’hygiène. Ainsi, les professionnels pourraient demain devoir payer des organismes privés pour effectuer ces contrôles actuellement réalisés gratuitement par la DGCCRF.
En outre les services de la DGCCRF dans les département pourraient être impactés par des fusions ou des rapprochements de directions départementales interministérielles avec la création de services interdépartementaux.
Pendant ce temps, le gouvernement n’a toujours pas arbitré la reconstitution d’une chaîne hiérarchique ministérielle. Deuxième raison pour que Bruno Le Maire rencontre rapidement la CFDT.

La DGFiP sous tutelle préfectorale
Afin de renforcer les pouvoirs de gestion des préfets sur l’ensemble des fonctions support de l’État, leurs secrétariats généraux verront leurs compétences étendues à la DGFiP.

Un accompagnement RH unilatéral
Le ministre de l’Action et des Comptes publics se voit charger de détailler les outils d’accompagnement à ces importantes réformes structurelles qui contraindront des agents à changer de métier et/ou de résidence administrative. Il n’est absolument pas prévu que cet accompagnement soit discuté en amont avec les représentants des agents.

Les syndicats écartés du débat, les comités techniques ridiculisés
Les ministres et les préfets sont chargés d’organiser une prétendue concertation avec les organisations syndicales. Mais les comité techniques seront consultés « une fois les décisions rendues ».

Dernière minute
Gérald Darmanin et Bruno Le Maire ont fait savoir qu’ils recevront les fédérations syndicales à la rentrée.