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Dés...orientation en marche

Publié le 20/07/2018

Lors d’un déplacement en Dordogne, le Président de la République a précisé son objectif d'améliorer l'accès aux services publics dans les territoires, en particulier ruraux.

A ce titre, il souhaite développer notamment les maisons de services au public (MSAP) tout en formant, en parallèle, davantage les usagers au numérique avec un objectif : pouvoir faire la totalité des démarches administratives de façon dématérialisée à la fin de son quinquennat.

 

 

 

Lors d’un déplacement en Dordogne, le Président de la République a précisé son objectif d'améliorer l'accès aux services publics dans les territoires, en particulier ruraux.

A ce titre, il souhaite développer notamment les maisons de services au public (MSAP) tout en formant, en parallèle, davantage les usagers au numérique avec un objectif : pouvoir faire la totalité des démarches administratives de façon dématérialisée à la fin de son quinquennat.

A cet objectif très ambitieux s’il en est, s'ajoute la volonté exprimée de rapprocher les points d’entrée aux services publics de l’Etat dans des locaux dont l’Etat n’aurait plus à supporter la charge !

La réduction drastique des effectifs des fonctionnaires d’ici 2022 est confirmée en précisant, pour la première fois, que cette réduction se ferait aussi dans les administrations centrales et les pôles importants et, non plus, dans les seules zones rurales comme auparavant, dans une logique de centralisation à outrance.

Ce revirement de stratégie, annoncée dès le 11 juillet par le ministre Darmanin, sous le vocable « déconcentration de proximité » a pour but, d’après l’Elysée, de « remettre prioritairement de la présence au niveau départemental, un peu moins au niveau régional et faire porter le gros de l’effort sur l’échelon de l’Etat central.”

Dès l’an prochain, le réseau des maisons de services au public, dont la définition précise n'est pas encore arrêtée, devrait voir son offre de services étoffée, mais ce n’est qu’à partir de 2020 qu’il sera étendu en fonction essentiellement des demandes des collectivités locales. Pour mémoire, l’Etat finance actuellement quelques 1.200 maisons de services au public et le réseau de la Poste en accueille à lui-seul environ 500.

Ces MSAP permettent déjà d’y faire plusieurs démarches (prestations sociales ou d’accès à l’emploi, transports, énergie, prévention santé, accompagnement à l’entrepreneuriat, services postaux...). Il faut donc comprendre que le ministre Darmanin propose d’y inclure dorénavant certaines missions de la DGFiP en lieu et place des points de suspension !

Tenter de nous faire croire que le mouvement de suppressions d’emplois à la DGFiP pourrait s’inverser relève du mirage !

La vérité est que les services situés en zone urbaine, qu’ils soient centraux à Paris, ou de direction en métropole ou dans les grandes villes vont continuer de perdre des emplois du fait de la dématérialisation de plus en plus forte des procédures. Ce n’est pas pour autant que ces emplois de fonctionnaires d’Etat seront transférés dans les départements de province pour être implantés dans ces nouveaux services de proximité que sont les MSAP. D’ailleurs, l’appel aux contractuels est de plus en plus mis en avant par le Gouvernement actuel avec l’idée de réduire drastiquement la dépense publique, dont la masse salariale en représente l’une des charges les plus importantes après celle de la dette publique. On pourrait bien les voir arriver dans ces MSAP !

La CFDT Finances publiques défend depuis longtemps un service public de proximité. Or, il faut des moyens que la DGFiP a réduit d’année en année depuis sa création en 2008.

Conséquence : le réseau des postes comptables de la DGFiP, qui se concentre de plus en plus, ne peut plus répondre aux besoins de la population et de leurs élus. Les suppressions d’emplois à répétition depuis 10 ans ont conduit à le fragiliser avec de nombreux services proches d’un seuil critique, quand ils n’ont pas perdu des pans entiers de leurs missions transférées au chef-lieu de département ou d’arrondissement.

Les regroupements de postes comptables ne font que s’accélérer et on ne compte plus les collègues contraints de préparer la fusion de leur poste sans en avoir aucun retour. Pire ! Ils devront, d’ici peu, se contenter d’emplois administratifs dévalorisés, à l’issue des trois ans de garantie de rémunération, après avoir subi la décision purement subjective d’un n°1 de confier leur poste à un autre collègue. Et cela, sans aucun recours possible devant une CAP nationale, et encore moins au plan local, en l’absence de CAP pour les IDiv ou les IP.

Il y a donc urgence à se syndiquer pour être défendu(e) et ne pas se retrouver seul(e) face à des décisions arbitraires de l’administration !

Pour la CFDT Finances publiques, ce sont encore et toujours les suppressions d’emplois qui seront la clé du futur de la DGFiP, donc de ses personnels, et non les belles annonces fussent-elles présidentielles !

 

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