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Maintenance aéronautique de Bordeaux : La CFDT et la CGT adressent un courrier au chef du bureau B2

Publié le 13/03/2017

Suite à la visite du chef du bureau B2 et de son adjoint à la BCMA de Bordeaux Mérignac, les agents, totalement déconcertés par les réponses qui leur ont été apportées, la CFDT et la CGT lui ont transmis un courrier dont nous faisons une synthèse ci-dessous.

 

 

En effet, certains sujets repris dans cette lettre relevant de la discrétion professionnelle, ce courrier ne pouvait être joint en l'état à cette dépêche sur Internet.

Vous trouverez également ci-dessous, dans la rubrique "Pour aller plus loin" un compte-rendu de la visite du chef du bureau B2 à Hyères fin janvier 2017.

Les 16 et 17 février 2017, le chef du bureau B2 et son adjoint ayant en charge le pôle Aéromaritime se sont rendus pour la seconde fois sur la BCMA de Mérignac, avec une volonté officiellement affichée d'échanger avec les agents au sujet des actions menées par la direction générale mais aussi celles à venir. 

Pourtant, très vite, les collègues présents, qui attendaient d'être rassurés par leur hiérarchie centrale, ont glissé dans le doute et la confusion en réaction à des réponses superficielles et des propos amenant à penser que B2 n’a pas de vision, ni de projet, tant à moyen qu'à long terme sur l’avenir de la maintenance aéronautique douanière, ni de réponses face aux problématiques qui en découlent. 

Organisation et fonctionnement de la maintenance : L'expérience passée n'aura même pas été prise en considération !

Lorsque les opérations de maintenance ont été évaluées et validées par le bureau B2, celles-ci ont éludé la dépose du système de mission, opération supplémentaire chronophage et contraignante. Cette mésestimation aura un impact certain sur la disponibilité de la flotte des Beechcraft 350 ! 

En voulant aligner la doctrine d'emploi des Beechcraft sur celle des F406 (altitude de vol), les directives de la direction générale vont avoir comme effets concrets une usure prématurée et une corrosion accélérée de certaines pièce moteur ; cas de figure que le constructeur n'avait jamais envisagé ! La Douane française risque de devenir le principal consommateur des pièces consommables qui auront été changées à chaque rinçage moteur. 

Une gestion R.H en radada...

Cette surcharge de travail aura également un impact sur le taux de disponibilité des Personnels Non Navigants Techniques, lesquels sont les seuls habilités pour ces opérations sensibles. A titre d'exemple, un seul agent APRS-B1 est en poste sur la base de Hyères, tandis que ses 2 collègues en poste depuis 1 an ne sont toujours pas habilités APRS-B1.

Et un manque total d'anticipation et de visibilité !

Alors que les fins de marchés devraient donner une visibilité sur le renouvellement de certains matériels, des solutions d'urgence sont bricolées, plaçant les collègues devant le fait accompli !

Un exemple flagrant : l'absence de marché d'outillage durant une année occasionnant des retards importants au titre de l a mise en conformité de toutes les unités BCMA par rapport à la norme FRA 145 !

Un manque de considération et d'écoute des techniciens de terrain, au détriment d'une continuité de service !

Nos collègues P.N.N.T, personne ne pourra le nier, sont au plus près de l'opérationnel et du pragmatisme. Leurs avis sur le prestataire le plus fiable divergent de ceux de nos responsables du bureau B2... L'expérience acquise par les agents BCMA démontre en l'état actuel que le prestataire actuel, rencontre des difficultés certaines à satisfaire aux besoins de la Douane. Quant au niveau technique, la Douane subit toujours les conséquences de ses errements sur la conception du système de mission.

Une gestion des stocks à perfectionner

Il faut reconnaître un effort certain en matière de dotation d’un lot de fonctionnement « avionique ». Toutefois, nos P.N.N.T ne considèrent pas ce lot comme suffisant afin parer à toutes les éventualités. Nos collègues considèrent comme mesure impérative de compléter ce stock Douane avec un lot de consignation, à la charge du prestataire, donc moins douloureux financièrement parlant pour notre administration. C’est au bureau DG-B2 de négocier avec le titulaire du marché une modification de ce lot de consignation.

Une seule réalité pour deux discours !

La prévision des travaux d’agrandissement de la BCMA de Mérignac pour le second semestre 2017 auront comme conséquence une baisse du volume des chantiers de maintenance réalisables sur place. Tout en rejoignant les convictions des collègues PNNT quant à l'obligation de ralentir la cadence de visites par la diminution des heures de vol offertes aux unités pendant la durée des travaux, le chef du bureau B2 a rétorqué qu'il ne pouvait garantir que cela se ferait. Pourtant, sans une réelle coordination entre l’exploitation et la maintenance et sans prise de position ferme, l'administration va droit dans le mur !

La problématique R.H en pleine ascension, mais pas de parachute !

La modification de la doctrine d'emploi des Beech va avoir un impact sur la disponibilité des P.N.NT lors de phases de décollages et d'atterrissages. Outre une obligation de présence des collègues sur ces créneaux horaires, ces derniers devront suivre les opérations de maintenance occasionnelles ainsi que leurs cycles de formation professionnelle. Ajoutons à cela la prise des repos, la récupération des heures d'avance, et les périodes de congés, et nous aboutissons à un sous-dimensionnement de l'échelon de Hyères, mais aussi, à moyen terme, de celui de Lann-Bihoué.

Bien qu'une solution ait été trouvée afin de minimiser la présence des P.N.N.T lors des phases de décollage, le rinçage obligatoire des moteurs à l'atterrissage subordonne leur présence ! Une solution simple existe et est toujours réalisable : faire participer les P.N.T "avion" aux rinçages moteur, à l'instar des P.N.T "hélico"...

Il faudra assumer ses responsabilités tôt au tard !

Ainsi, pas d'autre solution que d'assumer le choix du retour à une utilisation telle que prévue originellement des Beech, ou un recrutement supplémentaire de P.N.N.T dont les effets concrets ne seront pas visibles avant 18 mois au minimum (phases de recrutement puis stage ENDLR puis formation pratique sur le terrain)

A notre administration qui considère que l'échelon central de Mérignac regorge d'effectifs, nous considérons que seule une dizaine de collègues seront en mesure de réaliser des renforts sur les bases annexes, tout en prenant en considération le fait que parmi ces agents, 6 ont la qualification « B1 » & 4 la qualification « B2 »

Une administration intransigeante parfois et fermée à toute discussion !

La problématique des renforts de PNNT sur la base du Lamentin a fait l'objet d'une fin de non-recevoir de la part du chef du bureau B2, lequel reste campé sur sa position. Les personnels en prennent acte !

Un atelier « Structure » en souffrance, avec quelles des conséquences ?

La seule bonne volonté des collègues au sein de cet atelier ne permettra pas de compenser une charge de travail en forte augmentation. La demande de renforcement de l'effectif de 3 agents n'a pas eu d'écho auprès de la direction générale, laquelle considère que la disparition du F406 diminuera la charge de travail générale. Pourtant, la politique de renforts aux autres échelons BCMA, de réalisation des travaux usuels en temps réel et les chantiers « hélicoptères » récurrents génèrent une augmentation du volume d'heures supplémentaires, et aboutira à des risques psychologiques, physiques et sociaux dont les conséquences seront à la charge de l'administration !

Des solutions apportées par les personnels... Mais ce qui ne sort pas esprits des bureaux feutrés de notre Bureau B2 semble connaître un beau barrage de DCA !

La présence sur Mérignac d’un personnel OGMN représenterait une avancée dans la résolution des problèmes quotidiens auquels doit faire face la BCMA. Une demande a été faite en ce sens. Ces petits ajustements concoureraient à l’amélioration globale du fonctionnement de la maintenance aérienne douanière. 

 

Epilogue ?

Quel était donc le but du chef du Bureau B2 à se déplacer sur la base de Mérignac, sans réponses précises aux interrogations et inquiétudes des collègues, ou avec des propos les laissant à l'issue de cette rencontre plus indécis, si ce n'est pour ce responsable administratif de remplir un indicateur de communication et de dialogue social ?

Le chef du bureau B2 semblait avoir été mandaté par une autorité supérieure dans le but de rassurer les personnels, et de minimiser l'effet de certaines interventions syndicales.. Touché coulé !

 

Pour la CFDT Douane, il ressort de cette entrevue plusieurs constats :

Les décisions prises depuis 2012 par la bureau B2 sans concertation avec les personnels, aboutissent à une structure BCMA inefficace, aussi peu fonctionnelle que cohérente !

* Les risques psycho-sociaux encourus par les P.N.N.T risquent d'aboutir rapidement à des accidents qui engageront la responsabilité de nos penseurs et décisionnaires 

* Les choix pris depuis plusieurs années par le bureau B2 ont engagé des investissements financiers très conséquents sur lesquels l'administration ne peut revenir. Nous en constatons amèrement les conséquences à travers des décisions qui impactent fortement la vie de nos collègues.