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L’Alpha et l’Omega de tout bon gestionnaire : il vaut mieux prévenir que guérir !

Publié le 27/07/2020

Le masque, sujet incontournable dans les conversations depuis le début de cette pandémie devient obligatoire dans les lieux publics clos depuis le 20 juillet dernier.

Mais, encore une fois, la cohérence est loin d’être présente au sein de nos administrations qui sont pourtant au contact des usagers.

La CFDT Finances publiques attend de nos dirigeants une prise de conscience que leur stratégie doit profondément évoluer dans un monde devenu de manière pérenne beaucoup plus risqué à tous points de vue.

Le masque, sujet incontournable dans les conversations depuis le début de cette pandémie est devenu obligatoire dans les lieux publics clos depuis le 20 juillet dernier.

Mais, encore une fois, la cohérence est loin d’être présente au sein de nos administrations qui sont pourtant au contact des usagers. Comme de nombreux commerçants, nos collègues en contact avec le public auront désormais à s’appuyer sur un message clair : toute personne entrant dans un lieu public clos doit avoir son masque. Pour autant, le virus ne prend aucun malin plaisir à ne contaminer que les usagers. Il s’intéresse aussi à nos collègues qui sont revenus sur les lieux de travail après de longs mois de confinement.

Or, le discours n’a pas vraiment évolué à la DGFiP où l’on reste figé sur une application limitée aux consignes reçues d’en haut sans aller au-delà. Le port du masque obligatoire dans les bureaux n’est pas exigé car la DG part du postulat que la distanciation physique est possible dans l’ensemble des services de France et de Navarre. Pourtant, même si la norme des 4 m2 par agent a été abrogée, il reste qu’un simple calcul donne une surface de 3,14 m2 en application de la règle du mètre de distanciation. Quelle garantie avons-nous que cette contrainte sera respectée à la rentrée de septembre alors que l’effectif des agents présents sera nettement supérieur à celui durant les périodes de confinement et de congés d’été ?

La CFDT Finances publiques aurait aimé voir nos responsables administratifs, qu’ils soient nationaux ou départementaux, faire preuve d’un sens plus aigu de l’anticipation et du souci d’appliquer un principe de précaution allant au-delà des simples directives gouvernementales ou ministériels. La CFDT Finances publiques aurait aimé ne serait-ce qu’une volonté de faire mieux que le voisin en matière de sécurité sanitaire.

Malheureusement, si la DGFiP a su montrer un zèle tout particulier à supprimer plus d’emplois d’année en année, elle n’en montre visiblement aucun pour défendre la santé de ses personnels en ne mettant pas en avant un simple principe de précaution.

Tout le monde connaît la formule : il vaut mieux prévenir que guérir. A fortiori, lorsque l’on sait que pour faire face à ce type de pandémie, la perspective d’avoir un vaccin efficace est encore loin d’être assurée à court terme pour les personnes les plus fragiles.

En conséquence, l’hésitation et l’improvisation ne sont plus de mise, seule la prévention et l’application d’un principe de précaution maximale devraient être les axes majeurs de la stratégie de nos dirigeants.

D’ailleurs, le gouvernement, jusqu'alors assez avare de précautions à mettre en œuvre lors de la première vague, démontre dans l'évolution de sa stratégie sur le port du masque que le rebond de la crise n'est pas qu'une hypothèse d’école !

Nos responsables administratifs devraient pourtant s’enorgueillir de donner le meilleur exemple en matière de gestion RH en étant des gestionnaires au sens premier du terme, c’est-à-dire en démontrant leur sens aiguë de l‘anticipation par une politique de prévention à la hauteur des enjeux actuels.

Au lieu de cela, nous voyons des gestionnaires, toujours en attente de consignes qui tardent à venir, qui font en définitive peser les conséquences de leur absence d’anticipation sur les cadres intermédiaires. La décentralisation tant espérée par notre gouvernement actuel, déjà bien présente à la DGFiP, tombe à point !

Il semble bien également que l'administration ne soit pas prête à mettre en œuvre les plans de prévention des risques que la CFDT Finances publiques avait sollicités lors du CTR du 18 juin dernier.

Au contraire, alors que le télétravail représente le moyen le plus efficace de limiter les risques de contamination sur les lieux de travail puisqu’il contribue de fait à réduire le nombre d’agents présents dans les bureaux des administrations, les dernières statistiques font désormais état d’un taux de télétravailleurs revenu à 6 % au 23 juillet à la DGFiP, après avoir atteint au plus fort de la crise un taux de 27 %.

La situation actuelle n’incite donc pas à l’optimisme car aucune dynamique n’a été visiblement lancée pour le développement du télétravail exercé dans de bonnes conditions alors que les résultats de l’enquête récente du ministère sont pourtant clairs : 85% des télétravailleurs estiment que le télétravail est adapté à leur activité professionnelle et près d’un agent sur deux (45%) envisage de poursuivre le télétravail de manière régulière.

Sans réelle impulsion, c’est encore et toujours le poids des habitudes qui prévaut. Et la règle dans nos administrations reste celle qui consiste, en l’absence de stratégie d’anticipation au niveau national, à s’exonérer de toute responsabilité en laissant aux cadres intermédiaires le soin de gérer le quotidien.

La CFDT Finances publiques saura rappeler à nos dirigeants, en temps utile, l’Alpha et l’Omega de tout bon gestionnaire, en espérant qu’ils prendront enfin conscience que leur stratégie doit profondément évoluer dans un monde devenu de manière pérenne beaucoup plus risqué à tous points de vue.

 

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