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Le choix du télétravail est le choix de la raison !

Publié le 30/10/2020

La hiérarchie des priorités est désormais sans ambiguïté. Le télétravail est aussi un geste barrière et non le moindre..

Juillet 2020 : beaucoup se pensent sortis d’affaire estimant l’épisode viral derrière nous. Nos responsables politiques expliquent alors que la population doit profiter des vacances… Notre Fédération, qui titre alors en plein été « Télétravail : l’autre geste barrière », semble peut-être beaucoup trop pessimiste pour de nombreux collègues.

Octobre 2020 : les illusions se dissipent à vitesse V avec l’annonce le 28 octobre d’un reconfinement national par le Président de la République. Le discours sur le télétravail change maintenant de tonalité. Le contexte sanitaire se dégradant de jour en jour à une vitesse inédite, notre Président finit par se faire une raison et comprend qu’il n’a plus d’autre choix que celui de la raison : « le télétravail doit être généralisé ». Le télétravail n’est plus une option. Il devient la règle pour tous les salariés qui ont des activités télétravaillables comme l’ont martelé hier Premier ministre et ministre du travail.

Ce que la CFDT Finances publiques a anticipé depuis plusieurs mois se trouve confirmé dans les faits. Le télétravail est bel et bien le meilleur moyen, en temps de crise sanitaire, de limiter les interactions sociales tout en maintenant une activité quasi normale. Il est en particulier la meilleure solution pour réduire la densité de population dans les transports en commun qui, tout particulièrement dans les zones urbaines s’imposent à des milliers de travailleurs pour rejoindre leur lieu de travail. Il permet également de réduire drastiquement les effectifs regroupés sur les lieux de travail, où le risque de contamination n’est certes jamais nul – a fortiori si les travailleurs doivent être en contact avec un public pas toujours précautionneux – mais peut être réduit. Il permet également de réguler les problématiques liées à la restauration collective, à la restauration sur le lieu de travail et à la contamination dans les différents espaces collectifs.

D’ailleurs, d’autres pays, comme la Finlande arrive à des taux de télétravail proche de 100 % dans certains secteurs alors qu’ils étaient à 60 % avant la pandémie. Nous en sommes loin, très loin, trop loin. Le télétravail est aujourd’hui un devoir national sur toutes les missions télétravaillables. Dans la situation actuelle, télétravailler c’est servir la Nation.

La CFDT Finances publiques est consciente que les conditions de travail sont loin d’être satisfaisantes pour des télétravailleurs. Mais c’est avant tout parce que la DGFiP n’a rien fait pour accompagner la mise en œuvre de ce nouveau mode d’organisation du travail, y compris, au niveau du management. Pire, malgré une épidémie toujours présente et une réplique hautement probable à l’automne, la DGFiP a fait le choix du retour au présentiel, sans maintenir un niveau de télétravail suffisant, et sans davantage se préparer à un basculement en masse vers le télétravail.

La responsabilité de la DG est lourde sur ce sujet, celle de certains directeurs locaux n’est pas moindre. Il est inacceptable que les dispositions juridiques et les moyens techniques n’aient pas été mis en œuvre ces derniers mois pour étendre les possibilités de télétravail à un maximum de personnels de la DGFiP.

Aujourd’hui, nous sommes à nouveau en état d’alerte sanitaire maximale et nous n’avons plus à hésiter. Il s’agit de mettre en place un télétravail de crise pour la durée de l’épidémie et non seulement pour quelques semaines.

Il faudra ensuite, à l’issue de l’épidémie, négocier à nouveau les conditions d’exercice du télétravail en période d’activité normale à la lumière du retour d’expérience.

La hiérarchie des priorités est désormais sans ambiguïté. Le télétravail est aussi un geste barrière et non le moindre.

Si nous ne nous adaptons pas, collectivement et individuellement au contexte inédit que nous vivons depuis plusieurs mois, nous risquons d’en payer le prix fort dans les années à venir.

Aujourd’hui, le devoir de chaque fonctionnaire, qui peut télétravailler, est de télétravailler. Le devoir et la responsabilité de la DGFiP sont de donner à un maximum d’agents les moyens et les conditions de travail lui permettant de télétravailler.

Pour la CFDT Finances publiques, le choix du télétravail est sans nul doute dans le contexte actuel le choix de la raison.

 

 

 

 

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