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Délocalisations des administrations centrales vers les régions : la DGFiP dans le déni

Publié le 07/07/2019

La DGFIP refuse de communiquer aux organisations syndicales ses projets de délocalisation en région au motif que rien ne serait arrêté pour le moment. Pourtant l’analyse des propos de Gérald Darmanin et les préconisations du Comité Interministériel à la Transformation Publique sont sans ambiguïtés : les projets sont déjà arrêtés.

La CFDT, la CGT et FO ont demandé que les délocalisations ou les suppressions de services claironnées devant la presse par le ministre Gérald Darmanin soit discutées avec les représentants des personnels comme le prévoit le décret sur les comités techniques.

Le cabinet du DG leur a répondu que ce sujet est prématuré, dès lors que le Comité Interministériel à la Transformation Publique (CITP) de ce mois a prévu que des annonces seront faites à la fin du mois d’octobre.

En réalité, le dossier de presse du CITP affirme sous le titre « décision » que : « 30 opérations de délocalisation sont également envisagées qui pourraient concerner près de 4 000 agents, actuellement à Paris. Une première vague de 40 projets de suppressions ou rapprochements de structures en administration centrale ont été identifiés. ».

Gérald Darmanin a en outre souligné auprès de la presse que la DGFiP serait la principale concernée. Dans une interview donnée à Ouest France le 22 juin, il précise: « Nous estimons que 2 500 à 3 000 agents de la direction générale des finances publiques en région parisienne pourraient aller travailler dans des chefs-lieux de cantons ou des sous-préfectures, pour renforcer les territoires ruraux et périurbains ».

Passons sur le fait que Paris au CITP devient région parisienne dans la bouche du ministre, pour constater qu’un gouvernement ne peut pas faire des annonces publiques pour laisser ensuite une direction générale prétendre que les annonces sont à venir.

Les agents de la Centrale DGFiP, déjà inquiets d’une géographie revisitée des services déconcentrés qui va réduire le nombre d’implantations de leur administration, craignent de perdre leur affectation ou de voir leurs conditions de travail se dégrader encore.

Pour la CFDT l’absence de concertation en amont des décisions de transformation des services publics n’est pas acceptable. Les réformes construites sans l’expertise des agents et sans leur garantir un accompagnement de haut niveau sont vouées à l’échec.