Une étude GPEC pour mieux anticiper les transformations des métiers du contrôle et des enquêtes

Publié le 26/04/2022

L’ étude de l’impact du numérique et de l’intelligence artificielle (IA) sur les métiers au sein de notre ministère avait été demandée par la CFDT Finances depuis 2018. Notre objectif est d’anticiper les évolutions des métiers et les besoins en formation des agents et non de subir les décisions et les événements.

Il s’agit, à cette fin, de mettre en place une véritable Gestion Prévisionnelle des Emploi et des Compétences (GPEC) au ministère qui prenne en compte les transformations des métiers, les compétences et les conditions de travail des agents. Il était temps !

Cette réunion devait examiner les remarques des fédérations sur la proposition de cahier des charges relatif à une étude sur l’impact du numérique et de l’intelligence artificielle sur les métiers qui concourent aux activités d’enquête et du contrôle du ministère. Cette étude est prévue pour être terminée au bout de douze mois.

La CFDT Finances veut une étude pour tous les agents du ministère

Le Secrétariat général a accepté d’échanger autour de ce thème en réduisant le périmètre aux métiers du contrôle et de l’enquête qui représentent 2/3 des agents de Bercy.

La CFDT Finances a demandé qu’une seconde étude soit programmée sur les métiers de gestion car, non seulement tous les agents sont concernés par le digital, mais les services de gestion sont les premiers concernés par les suppressions d’emplois suite à l’introduction de nouveaux outils ou process, comme on peut le constater par exemple dans le secteur bancaire.

Pas de GPEC au ministère et dans les directions

Ce n’est faire injure à personne que de constater que le ministère n’a pas les compétences en interne pour conduire une telle étude.

Jusqu’à présent, la gestion des ressources humaines au ministère et dans ses directions se limite à la gestion des corps et des grades et à l’anticipation du nombre de suppressions d’emplois.

Il n’y a pas ou très peu de RH ministérielle et l’hétérogénéité des GPEC ainsi que des outils RH dans les différentes directions du MEFR ne le facilite pas. La gestion des ressources humaines est actuellement quantitative (combien d’agents, de femmes et d’hommes, quelle pyramide des âges …) et non qualitative (quelles compétences sont nécessaires pour quels métiers, quelles formations et qualifications, quelles évolutions des métiers, quelles conditions de travail…c’est à dire ce qui concourt à une véritable GPEC).

Une étude pour réinternaliser des compétences et des méthodes

Pour mener cette étude, la CFDT Finances est ouverte au choix d’un cabinet extérieur ou d’un ou de plusieurs laboratoires de recherches comme envisagé par le Secrétariat général.

Pour la CFDT Finances, le choix entre des post doctorants et un cabinet conseil ne doit pas être guidé par l’actualité du rapport de la Commission d'enquête sur l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques du Sénat mais bien par l’expertise recherchée (peu de cabinets sont experts sur la GPEC). Le choix entre des chercheurs ou des prestataires ne sera pas non plus neutre dans la mesure où il est attendu un transfert méthodologique, au bénéfice du ministère, en matière de GPEC.

Rien n’est encore décidé à ce stade et la CFDT Finances sera attentive au choix qui sera fait.

La CFDT Finances a demandé et obtenu que l’étude sur l’impact du numérique et de l’IA prenne en compte l’évolution des politiques publiques, les évolutions prévisibles de comportements des usagers, les plafonds d’emplois, ce qui n’était pas prévu initialement.

La GPEC, c’est aussi les conditions de travail

La CFDT Finances a demandé et obtenu que l’impact sur les conditions de travail soit étudié afin de mettre en évidence les possibles conflits éthiques et les éventuelles difficultés liées au fait de ne pas pouvoir expliquer une décision prise par un algorithme par exemple…

Un comité de pilotage présidé par la DRH du ministère réunira le Secrétariat général, les directions et les consultants ou chercheurs.

Les fédérations syndicales seront associées aux travaux dans des groupes de travail et un comité de suivi.

Des ateliers participatifs réunissant cadres et agents en poste sur les métiers impactés seront organisés. « Une des clés de réussite de l’étude est de s’assurer en amont des effets du numérique, passés et à venir, auprès des agents « de terrain » qui pourraient ainsi faire valoir un point de vue complémentaire de la vision des administrations centrales. »

La numérisation, un sujet également à dimension européenne

La CFDT Finances a fait observer qu’il fallait prendre en compte le prochain accord européen sur la numérisation dans les administration centrales qui fixe des prescriptions minimales communes destinées à encadrer l'utilisation de la numérisation au travail (RGPD, contrôle des travailleurs sur leurs données personnelles, suivi de la performance transparent et respect des limites fixées par la loi et les conventions collectives, interdiction de mesurer les émotions des employés ou d’enseigner aux employés comment se sentir, nouvelles qualifications pour ceux dont les emplois sont menacés par l’IA…).