Réformer l’ENA oui, la supprimer non

Publié le 23/04/2019

La presse s’est faite l’écho d’un projet gouvernemental visant à supprimer l’ENA. Cette position destructrice satisfait peut-être les sensibilités populistes toujours promptes à opposer le peuple et les élites mais elle ne contribue en rien à définir la nécessaire réforme de la formation des hauts fonctionnaires.

La CFDT Finances condamne une posture caricaturale qui a conduit un ministre déraper gravement en promettant aux fonctionnaires mécontents « ce sera facile de les disperser. Il suffira de lever la matraque. »

Avec sa fédération de fonctionnaires, la CFDT Finances estime inenvisageable que l’État renonce à former ses cadres. Au lieu de livrer inutilement ses cadres à la vindicte de l’opinion, l’État devrait engager une réflexion de fond sur les métiers et les compétences de haut niveau dont a besoin le service public.

Cette réflexion doit aussi porter sur une remise à plat du recrutement et de la formation des hauts fonctionnaires afin de garantir leur impartialité, la diversité sociale de leur recrutement et la justice de leur déroulement de carrière. Dans cette optique un rapprochement des écoles de formation peut être envisagé.

La CFDT Finances, organisation syndicale représentative des personnels de l’ENA souligne également la brutalité de l’annonce de suppression qu’ils ont découverte dans la presse et sur laquelle ni leur direction, ni l’État qui les emploie, n’est en mesure de leur donner la moindre précision.

La CFDT Finances rappelle avec force que la Fonction publique est seule à même de garantir que les services publics soient assurés selon l’intérêt général des citoyens. Elle n’acceptera ni son rétrécissement par l’embauche de contractuels sur des postes permanents de l’État ni sa dégradation par un démantèlement de ses écoles.