Observatoire interne 2018 : Rien ne va plus dans les MEF !

Publié le 23/04/2019

L'institut IPSOS vient de rendre le résultat de son traditionnel observatoire interne. Comme chaque année, le Secrétariat général et les directions n'en tireront aucune action.

Cette enquête a été réalisée du 19 octobre au 23 novembre 2018 auprès de l'ensemble des agents des ministères économiques et financiers. 134 620 agents ont été invités à y participer via un questionnaire électronique. 50 139 ont complété l’enquête, soit un taux de participation de 37,2% en retrait de 4 points par rapport à 2017.

 

Ces sondages montrent des changements trop rapides et non maîtrisés ainsi que des conditions de travail dégradées. Les revendications de la CFDT Finances sont plus que jamais en phase avec les attentes des agents.

Des changements trop rapides et non maîtrisés

A la question, pensez-vous que votre direction évolue dans le bon sens : quelle que soit les directions la réponse est NON mais avec des taux qui alertent le commun des mortels : à la DGFIP 76%, en services déconcentrés 75%, à la DGCCRF 80%, à la DGDDI 66%, à la DGAFP 60%.

Quelles que soient les directions, le rythme de changement liées aux réorganisations AP 2022 est jugé trop rapide et cette accélération est jugée non maitrisée par le management.

Les agents font face à un déficit de vision et d’information sur les réformes et projets. Dans 3 directions, ce manque de visibilité sur les orientations est majeur : DGFIP, DGCCRF et DGE.

20% des encadrants estiment qu’il n’ont aucun rôle dans les changements conduits, ce qui fragilise de manière certaine leur engagement. Toutes les lignes managériales sont déstabilisées. 

Dans ces conditions, il ne faut pas s'étonner que les agents attendent des organisations syndicales des informations sur leur devenir.

Des conditions de travail dégradées

Ils font état d’une baisse significative de la qualité de service et du service rendu. Ils regrettent le manque de marge de manœuvre, d’autonomie, d’organisation du travail et doivent faire face à une surcharge de travail. La qualité de vie au travail est jugée par les agents très dégradée spécifiquement à la DGFIP, DGDDI, DGCCRF, DGE et DGAFP.

Parallèlement, les agents ont des attentes fortes en matière d’équipement informatique notamment pour faciliter la mobilité.

Les agents regrettent le manque de reconnaissance, de retours de la part de leur responsable de direction. Ils font état de l’augmentation des difficultés pour accéder à la formation.

A la DGFIP et à la DGDDI, les agents sont particulièrement en forte attente de reconnaissance financière. Enfin, les agents ont une perception dégradée des possibilités d’avancement.

 

Plus que les années précédentes, ces résultats ne font que légitimer les alertent et demandes de la CFDT Finances. Aucune réforme ne peut se faire sans les agents ! Aucune réforme dans le contexte actuel ne sera acceptée par les usagers si elle réduit encore plus la qualité du service public.

 

Messieurs les Ministres, Madame la secrétaire générale des MEF, il est urgent d’entendre les propositions que vous fait la CFDT Finances :

  

  • Un service public de qualité accessible à tous les usagers, garant de la cohésion sociale. Le sens de la réforme de l’action publique ne peut être conditionnée par des motifs budgétaires
  • Des emplois de qualité et en nombre suffisant pour assurer un service public de qualité
  • Des moyens budgétaires suffisants pour assurer les missions de service public dans de bonnes conditions
  • Des mobilités professionnelles choisies par les agents, un accompagnement prioritaire en matière de formations, une priorité géographique d’affectation, y compris en cas de surnombre, dans un autre service ou une autre direction des ministères économiques et financiers,
  • De meilleures garanties concernant les contractuels et contre le contrat de mission
  • Une politique salariale de portée générale comme par exemple la revalorisation de la valeur du point d’indice
  • Un plan ministériel de qualification et de nouvelles perspectives d’évolutions professionnelles pour tous les agents
  • L’abandon du projet de rémunération au mérite qui va générer des tensions dans les services et qui va à l’encontre des attentes des personnels (appartenance à un collectif de travail, reconnaissance et utilité sociale de son travail, perspectives de carrière).