La place des femmes à Bercy : une sombre réalité bien loin de la communication officielle

Publié le 05/03/2021

Au-delà de sa communication annuelle à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le Ministère peine à s’engager en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes. Son troisième plan d’action n’est que très peu appliqué par les directions et de nombreuses réalités pourtant connues ne sont toujours pas prises en compte

1) Un plan d’action non appliqué 

La mesure 14 du plan prévoit de veiller à la situation des femmes dans le cadre des réorganisations en insistant notamment sur l’étude genrée dans les fiches d’impact. Nous en sommes très loin : dans la plupart des cas aucune fiche d’impact n’est rédigée et la place spécifique des femmes y est complétement niée. La CFDT Finances le demande pourtant à chaque fois. 

La mesure 13 prévoit d’examiner les règles de gestion applicables dans le cadre de la mobilité géographique avec l’objectif de supprimer les freins à l’avancement liés aux mobilités obligatoires non justifiées après promotion et accompagner cette mobilité. Il s’agit là d’une action très louable déjà présente dans le premier plan d’action mais qu’en est-il aujourd’hui ? C’est une femme ayant passé l’examen d’IP à la DGFIP qui nous répondra : “nous sommes plusieurs femmes à l’avoir réussi et à être affectées à plus de 600km de notre domicile impliquant des frais supplémentaires (non compensés par l’augmentation de salaire) et une absence de vie familiale pendant au moins 2 ans”. Cette dernière ayant demandé à télétravailler s’est vu refuser cette possibilité car “la fonction ne le permet pas et qu’elle a choisi son évolution de carrière et doit en assumer les conséquences”. Sa conclusion : “ j’aurais dû attendre que mes 3 enfants soient totalement indépendants avant d’envisager une progression de carrière”. Ce sont des situations inadmissibles et qui pourtant perdurent à Bercy malgré nos alertes. 

 

2) Des réalités non prises en compte 

Les conditions de travail sont toujours les mêmes pour les douanières qui doivent porter des gilets par balles non adaptés à leur morphologie entraînant des douleurs dorsales notamment. Pourtant l’employeur est sensé fournir des équipements de protections individuels adaptés à tous. 

La “nécessité de service” peut être invoquée par tout responsable pour refuser des droits. Ainsi le témoignage de cet agente DGFIP à qui l’on refuse la prise de ses jours de CET à son retour de congé maternité (20 jours le temps que la crèche prenne son enfant) et qui se voit contrainte de demander un congé parental de 6 mois. Les conséquences pour sa carrière ne sont pas neutres. 

Les situations des femmes vécues depuis 1 an ne sont pas non plus prises en compteLorsqu’elles ont dû télétravailler et s’occuper de leurs enfants pendant le premier confinement, qui s’est préoccupé de leur sort ? Personne, et on leur a même retiré des jours de congés. Lorsqu’elles doivent encore gérer parfois la scolarité à domicile, les trajets avant 18h, l’intendance domestique avant 18h et continuer à occuper leurs postes (à distance ou sur place) qui essaye de les aider ? Personne, les responsables de service se défaussant souvent sur leur “manque d’organisation”. 

Toutes ces situations vécues par les femmes du Ministère ne devraient pas exister, et la CFDT Finances demande la prise de mesures d’urgence pour les supprimer.