L'idéal de gestion de la DGFIP : un coup de fil quand ça va mal !

Publié le 19/03/2018

La Fédération des Finances vient d'apprendre que la DGFIP a passé un appel d'offres concernant la mise en place de deux cellules d'écoute psychologique : l'une à destination des agents, l'autre à destination des cadres afin qu'ils puissent résoudre les problèmes de "conflits et tensions, évènements traumatiques, gestion des personnalités difficiles, addictions".

La chasse aux maillons faibles a donc débuté à la DGFiP. Se dirige-t-on vers une gestion à la FRANCE TELECOM qui, dans les années 2000, donnait aux cadres intermédiaires des objectifs pour dénoncer, puis de faire craquer les agents jugés inaptes aux restructurations, à l’aide de critères pseudo psycho-psychiatriques ?

Dix ans d’avancées conjointes entre administration et organisations syndicales, sur la prévention des risques psycho-sociaux (RPS), les Espaces De Dialogue (EDD), la médiation, sont ainsi foulés au pied !

Même dans le pire, la contrainte budgétaire reste présente, car les agents seraient limités à “cinq entretiens téléphoniques maximum par an” !

Les cadres, pour leur part, à cinq entretiens téléphoniques maximum par an uniquement justifiés “par la situation particulière ou un événement justifiant l’appel”.

Ce n’est pas la culture de la prévention des RPS qui est ainsi mis en œuvre, mais celle de la réparation des troubles psycho-sociaux.

Ce n’est pas la culture du résultat qui engage la DGFiP sur la question de la prévention des RPS, mais la culture des moyens sur la réparation une fois que les troubles sont survenus.

La CFDT Fonctions publiques a signé l’accord de prévention des risques psycho-sociaux en octobre 2013. Malgré l’engagement de la CFDT Finances, aucune déclinaison de cet accord n’a pu être possible dans les ministères économiques et financiers : les autres fédérations syndicales posaient le préalable des moyens avant toute discussion pouvant aboutir à un accord et le Secrétariat général avait les mains libres pour mettre en place son propre plan d’action.

Cinq ans plus tard, le résultat est cruel : le Secrétariat général peine à définir une politique de santé, de sécurité et de conditions de travail et ne coordonne pas les politiques des directions générales.

Les organisations syndicales qui posent le préalable de la question des moyens avant toute discussion ont désormais la réponse : le directeur général des finances publiques les a trouvés pour faire de la réparation psychologique mais surtout pas de prévention, ni de mise en débat sur l’organisation du travail.

La CFDT Finances s’élève contre cette décision de la DGFiP prise sans concertation avec les représentants des personnels et qui démontre que l’administration veut occulter tout débat sur le travail réel des agents et des cadres.