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Affaire Lactalis : l'État doit renforcer la DGCCRF à Bercy

Publié le 12/01/2018

La Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes est le bras armé de l’Etat pour combattre la distribution de laits infantiles contaminés aux consommateurs car elle est l’administration chargée de protéger le consommateur tant sur le plan juridique, économique que sur celui de la sécurité des produits alimentaires et industriels.

Depuis 2008, les effectifs de terrain de la DGCCRF ont effet été dispersés entre les préfectures de région et de département. Son réseau d’agents a été supprimé en rompant les liens entre les agents en département et ceux de région. Enfin, le ministre de l’économie et des finances et son administration centrale ne pilotent plus l’activité quotidienne des services.

L’affaire Lactalis aujourd’hui, comme hier celles des oeufs au Fipronil ou des lasagnes à la viande de cheval ou des moteurs diesel truqués, montrent que les préfectures n’ont ni la compétence, ni la réactivité, ni la capacité de coordination nécessaire pour faire face aux crises d’ampleur nationale, voire relever ces fraudes majeures, avant qu’une crise n’éclate.

Trois ministres de l’Économie successifs, notamment le Président Emmanuel Macron, lorsqu’il occupait ce poste, ont déjà demandé à recouvrer leur autorité sur les agents CCRF en département. Les premiers ont échoué ; aujourd'hui c’est Bruno Le Maire qui, à nouveau, le sollicite. Il est temps que le Premier Ministre réponde favorablement à cette attente.

Concrètement cela signifie que quand Bruno Le Maire annonce hier 2500 contrôles de plus dans l’affaire LACTALIS, il devra réactiver, et sous son autorité, l’unité de commandement de la DGCCRF.

Au-delà des questions d’organisation, l’Etat doit également doter la DGCCRF des moyens nécessaires à l’accomplissement de ses missions. La DGCCRF ne compte que 2800 agents pour assurer une mission majeure de l’État. La loi de finances pour 2018 qui prévoit la suppression de 45 emplois à la DGCCRF et la baisse des subventions aux associations de consommateurs est particulièrement inopportune.

La CFDT demande fermement au gouvernement de restaurer à Bercy et sous l’autorité du ministre de l’Économie, l’efficacité, l’unité et les moyens de la DGCCRF.

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