“Nous devons faire preuve d’innovation collective” abonné

Dans la période inédite que traverse le pays, les partenaires sociaux doivent anticiper les solutions défensives et imaginer de nouveaux dispositifs offensifs. Marylise Léon, secrétaire générale adjointe de la CFDT chargée des questions d’emploi, fait le point

Par Anne-Sophie Balle— Publié le 26/05/2020 à 12h01 et mis à jour le 14/01/2021 à 13h59

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Avec l’état d’urgence sanitaire, nombre de modifications touchant à l’emploi et au travail ont été prises par voix d’ordonnance. Dans le même temps, les pouvoirs publics multiplient les échanges avec les partenaires sociaux sur les impacts économiques et sociaux de cette crise. Est on entré dans une nouvelle ère du dialogue social ?

Ce qui est sûr, c’est que nous avons dû collectivement réagir très vite. Dès le mois de mars, les visioconférences organisées par les ministères de l’Économie et du Travail avec l’ensemble des partenaires sociaux nous ont permis de faire remonter les difficultés des travailleurs empêchés de travailler du fait du confinement et de nos concitoyens en première ligne qui ont dû continuer à travailler dans des conditions sanitaires particulières. Sans ces rencontres, nous n’aurions pas pu obtenir un accord d’entreprise préalable à toute modification des congés payés, ni l’accès à l’activité partielle pour les salariés du particulier employeur ou encore le déplafonnement des tickets restaurants. De ce point de vue, on peut dire que le dialogue social fonctionne et que la CFDT est écoutée. Reste la gravité de la crise qui impose des décisions d’urgence. On ne peut nier que l’investissement du gouvernement pour préserver l’économie, les entreprises et l’emploi a été très important. Mais nous ne sommes qu’au début de la crise, et les conséquences sur la situation des personnes vont être multiples. Il nous faut donc construire des solutions défensives et offensives, et faire preuve d’innovation collective.

C’est le sens de la conférence pour l’emploi demandée ces dernières semaines par la CFDT ?

Oui et peu importe son nom, du moment que l’on pose l’ensemble des sujets sur la table et que l’on en fasse un lieu de débat sur ce que pourraient être, à l’aune de cette crise, les politiques publiques de l’emploi. Il ne s’agit pas de reproduire les conférences sociales telles qu’on les a connues au début du précédent quinquennat mais d’anticiper au maximum ce qui nous arrive et pouvoir adapter les solutions sur le temps long. Comment mieux armer les salariés face au risque de licenciement ? Quels dispositifs emploi mettre en place, alors que les entreprises préparent déjà des plans d’économies pour la période 2020-2021 (gel des embauches, non renouvellement des CDD, prise de congés…) ? Comment repenser l’organisation du travail en dépassant les seules propositions sur l’augmentation du temps de travail et en tirant les leçons de la période de télétravail actuelle ou en concrétisant notre projet de banque des temps ?…

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