Pouvoir d’achat : Premières réponses à l’urgence sociale abonné

Après plusieurs semaines de fortes contestations dans l’ensemble du pays, le président de la République a détaillé ses mesures en faveur du pouvoir d’achat.

Par Anne-Sophie Balle— Publié le 12/12/2018 à 15h45

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Ce 10 décembre, Emmanuel Macron a-t-il prononcé son premier vrai discours social ? Après trois semaines de mobilisation des gilets jaunes, le président de la République semble en tout cas avoir « su trouver les mots pour décrire une situation sociale dégradée dans notre pays, assortie d’une forme de mea culpa sur ces prononcés par le passé et qui ont pu blesser », relevait le lendemain Laurent Berger. Voilà pour la forme.

Sur le fond, quatre mesures immédiates doivent permettre de relancer le pouvoir d’achat des Français les plus modestes. En premier lieu, « le salaire d’un travailleur au Smic augmentera de 100 euros par mois dès 2019 ». Qu’est-ce à dire ? Le montant du Smic mensuel net ne sera pas revalorisé de 100 euros au 1er janvier, le salaire minimum ne bénéficiant que de la hausse légale automatique prévue par la loi, de 1,8 % (soit une vingtaine d’euros nets). Les personnes payées au Smic vont en fait bénéficier d’une hausse anticipée* de la prime d’activité (qui a remplacé le RSA « activité » début 2016) versé par l'Etat. La CFDT, ayant poussé pour une hausse de la prime d’activité, y voit « une première réponse qui ne résout cependant pas toutes les questions de pouvoir d’achat, sur les salaires et la nécessité d’avoir des négociations dans les entreprises sur la répartition de la valeur ajoutée créée ».

Un geste fort

Autres mesures concernant les salariés : la défiscalisation des heures supplémentaires. Elles seront exonérées d'impôt et de cotisations sociales dès janvier 2019 (une suppression des charges sociales étant à l’origine actée dans le projet de loi de finances 2019, à compter de septembre). Enfin, Emmanuel Macron a demandé « à tous les employeurs qui le peuvent de verser une prime de fin d’année à leurs employés ». Une prime facultative, à l’initiative de l’employeur, pour laquelle les employeurs n’auront à « acquitter ni impôt ni charge ». Les salariés, eux, n’auront pas d’impôts supplémentaires sur ce…

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